Un autre débat a commencé à faire rage sur la scène politique ivoirienne. Après la levée de bouclier sur les propos du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, cette fois-ci, c’est l’absence du Clergé, dirigé par Monseigneur Kutwa qui est en passe de devenir le plat de résistance de l’opposition. Cette absence, d’ailleurs passée inaperçue semble ne pas plaire à certains animateurs de l’église catholique en Côte d’ivoire qui veulent donner un écho à leur machination. L’initiateur de cette propagande nauséeuse est l’œuvre du sieur Curé de la Paroisse de Moossou, Père Basile Diané se disant écrivain-journaliste. Cette sortie est reprise par certains confrères (journaux:) proches de l’opposition. L’homme de Dieu, se défaisant de sa soutane, ne porte pas de gants pour se faire le porte-voix. de l’opposition. Pour lui, l’absence de Monseigneur Kutwa à la prestation de serment du président de la République est un désaveu. Personnellement, ce Curé se réjouit de l’absence de l’église catholique, justifiant ainsi leur position partisane. Dans sa peau de militant de l’opposition, le supposé homme de Dieu se lâche : «Les évêques par leur absence à l’investiture du 14 décembre 2020 que je salue et justifie légitiment, viennent nous rappeler que le malaise politico-social en Côte d’Ivoire est profond et réel. Ils viennent nous rappeler que la forfaiture, le mensonge et la dictature ne doivent pas être cautionnés en aucune manière ». Ce que ce Curé oublie, c’est que la position partisane de certains membres de l’église catholique dans les débats politiques, a fini par les discréditer aux yeux de bon nombre d’Ivoiriens. Faisant d’eux de facto, des personnes à la solde des hommes politiques de l’opposition. Ce qu’il devrait comprendre est qu’en dépit des sorties de Monseigneur Kutwa contre le pouvoir sur certains sujets d’ordre politique, les relations entre le Vatican et la Côte d’Ivoire sont au beau fixe. Oui ! Monseigneur Kutwa n’était pas à l’investiture du Président Ouattara, mais le Nonce Apostolique, Monseigneur Paolo Borgia, représentant le Vatican, instance suprême de l’Eglise Catholique y était. Et ce n’est pas une volonté manifeste de minimiser cette présence (le doyen du corps diplomatique y était au nom de la communauté internationale) qui enlèvera la légitimité à l’investiture de Ouattara. Dans la droite ligne des bonnes relations entre le Vatican et la Côte d’Ivoire un timbre à l’effigie du Pape et du président de la République Alassane Ouattara a été élaboré. N’oublions pas Monseigneur Kutwa, dans ses nouveaux habits d’homme politique, qui avait aussi lancé une marche qui avait été récusé par le Vatican. Cette énième sortie d’un membre de l’église catholique ivoirienne dans le débat politique, montre combien de fois ce temple de Dieu devient de plus en plus le refuge d’hommes politiques, au grand désarroi de certains fidèles de l’église qui sont de tous les bords politiques.
Par Axelle Goba
Source : L’Expression n°3195 du jeudi 17 décembre 2020 page 3
