En Irak, treize personnes jugées coupables de terrorisme ont été exécutées, jeudi 28 juin, après que le Premier ministre a ordonné l’exécution immédiate des 300 hommes et femmes condamnés à mort pour appartenance à l’Organisation Etat islamique. Une réaction à l’assassinat de huit Irakiens par l’EI. Un an après avoir annoncé triomphalement sa victoire contre le groupe terroriste, le Premier ministre sortant peine à conserver la même popularité dans sa gestion de l’après-guerre.
« Je vous promets que nous tuerons ceux qui ont commis ces crimes » a assuré jeudi le premier ministre irakien à un peuple fatigué de vivre dans l’insécurité. La veille, on avait retrouvé les cadavres de huit hommes enlevés par l’organisation Etat islamique. Du coup, Haider al-Abadi veut répondre au sang par le sang. En 2017 déjà, 111 personnes avaient été pendues en Irak, sans compter le nombre inconnu d’hommes exécutés sommairement d’une balle dans la tête en marge de la bataille de Mossoul.
Voilà des mois que les organisations de défense des droits de l’homme critiquent la justice expéditive irakienne. Human Rights Watch dénonce « des violations de procédures généralisées susceptible d’aboutir à des dénis de justice ». Certaines condamnations se font sur la base de dénonciations difficilement vérifiables, l’accusé n’a parfois pas d’avocat pour le défendre.
Haider al-Abadi a fait sienne ladite victoire contre l’organisation Etat islamique. Après avoir mené la guerre, les autorité irakiennes doivent relever un nouveau défi tout aussi difficile : celui d’installer la paix. En 2014 déjà, le groupe terroriste avait réussi à s’imposer en jouant des divisions de l’Irak et du sentiment d’oppression de la communauté arabe sunnite.
RFI