Nous allons découvrir le portrait de Khadija (radiya Allahu ‘anha), une femme hors du commun, dont le prophète Mohammed (salallahu ‘alayhi wa sallam) dira « ..la meilleure des femmes de ma communauté a été ma première épouse… ». Une grande femme d’abord de par sa naissance et son métier, mais également une femme qui ne quittera jamais son mari, et qui le soutiendra envers et contre tout.
Khadija, grande commerçante Mecquoise
Khadija bint Khuwaylid appartenait à la grande tribu Mecquoise des Banu Assad, une branche des Quoraychs. Son oncle, Waraqa ibn Nawfal, était chrétien. C’était un vieil homme apprécié de tous, ayant une grande connaissance des religions et des prophètes passés.
Lorsque les hadiths commencent à parler de Khadija, elle avait 40 ans et était déjà veuve deux fois. On la qualifiait comme étant une très belle femme. Elle aurait eu trois enfants de ses deux premiers mariages, dont un garçon qui fera parti des premiers musulmans, et qui mourra lors de la bataille du chameau sous le califat de ‘Ali. Très riche commerçante, elle avait pour habitude de conclure des affaires avec les hommes de son milieu. On dit que de puissants notables souhaitaient se marier avec elle. Mais elle préférait continuer de travailler, jusqu’au jour où Mohammed (salallahu ‘alayhi wa sallam) apparût dans sa vie. Il était alors très jeune. Un homme de 25 ans, n’ayant pas encore reçu la révélation divine. Il prenait grand soin d’aider son oncle Abu talib, afin de subvenir aux besoins de sa famille. La vie était alors très dure. Abu Talib conseilla à Mohammed (salallahu ‘alayhi wa sallam) de traiter ses affaires convenablement avec cette riche commerçante.
Cette dernière a alors décidé de faire appel à celui qui deviendra notre Prophète, afin de conduire ses caravanes marchandes vers la Syrie. Après quelques temps, Khadija avoua à son amie et confidente Nufaysa bint Muniyah, son Amour pour Mohammed (SAWS). Elle avait remarqué une certaine sagesse encrée en lui, et lui accorda sa totale confiance. Khadija décida alors de le demander en mariage. Il hésita dans un premier temps, du fait de ses moyens modestes, mais Nafaysa réussit à le convaincre. Les oncles de part et d’autre se réunirent alors, et la date du mariage entre Khadija et Mohammed (SAWS) fût fixée. Certains hadiths rapportent qu’il y eut de nombreux invités lors de la célébration de leur mariage. Puis le couple s’en alla vivre chez Abu Talib. Le couple vécu heureux et donna naissance à six enfants : deux garçons, Qassim et Abdullah, et quatre filles, Zaynab Ruqiya oum Kalthoum et Fatima. Les garçons moururent en bas âge…
Khadija, la première convertie à l’Islam
Nous sommes encore à une époque où l’idolâtrie règne. La Kaaba accueille toutes les tribus possibles et imaginables pour le pèlerinage annuel. Des rituels polythéistes prospèrent depuis des centaines d’années.
Quinze années se sont écoulées après l’union de Khadija et Mohammed (SAWS). La vie du couple va alors se transformer. Le calme et la paix qu’ont connu Khadija et Mohammed (SAWS) vont faire place aux souffrances qu’ils allaient devoir affronter à Mecqua… Khadija s’était habituée à voir son mari se rendre régulièrement à la grotte de Hira. Il aimait s’éloigner des gens pour s’isoler. Il s’abandonnait à la reflexion sur le monde. Puis, la première révélation de Dieu à Mohammed se manifesta. D’abord dans la grotte, puis chez lui. Mohammed (SAWS) connaitra alors des périodes difficiles. Il se demanda s’il n’avait pas à faire aux démons qui venaient perturber son sommeil. Il alla même jusqu’à douter de ses facultés intellectuelles. Ce sera le début d’une longue patience et d’un soutien inébranlable de la part de Khadija à notre Prophète. C’est elle qui sera présente lorsque Jibril (l’ange Gabriel) apparaitra à son mari. Mohammed lui faisait part de sa peur et n’hésitait pas à poser sa tête sur les genoux de son épouse afin de se calmer. Khadija entreprendra des démarches chez son oncle, Waraqa ibn Nawfal, afin d’essayer de comprendre la signification de ces manifestations surnaturelles.
Beaucoup de hadiths soulignent le bon sens de cette femme. Très vite elle comprendra qu’il ne s’agissait pas d’œuvres sataniques. Elle tente dans un premier temps l’expérience de retirer son foulard lorsque son époux lui signala la présence de Jibril. Seul Mohammed pouvait le voir, et Jibril disparût immédiatement. Khadija en conclût que seul une personne pudique ne pouvait la regarder sans son hijab. Elle su alors apaiser les angoisses du Prophète et l’encouragera jusqu’au bout. Elle apportera réconfort à son mari, mais aussi une aide matérielle précieuse à la communauté, lorsqu’elle suivra le nouveau chemin dont Mohammed est le guide. Elle le poussera à mener sa tâche de Messager correctement.
Al Boukhari rapporte que Khadija dit un jour à son mari : « N’aies pas peur, Dieu ne te mettra jamais à mal, Dieu ne te fera que du bien car tu aides tes proches, tu soutiens ta famille, tu gagnes honnêtement ta vie, tu maintiens les autres dans la droiture, tu donnes asile aux orphelins, tu dis la vérité, tu ne t’appropries pas frauduleusement les dépôts, tu secours ceux qui n’ont rien, tu fais du bien aux pauvres et tu traites tout le monde avec courtoisie ».
Aussitôt que la révélation débuta, Khadija devint la première femme (mais également le premier Homme) à embrasser l’islam. Elle prononcera la shahada et fera ses prières aux côtés du Prophète (SAWS). Elle affrontera la méchanceté et la haine des gens du livre et des polythéistes. Elle suivra son mari jusqu’au bout, même en exil dans le désert. Elle mourra d’ailleurs au 10ème jour du mois du Ramadan de l’année 620, c’est-à-dire trois ans avant l’hégire. Mohammed (SAWS) l’enterrera lui même et ne se remettra jamais de son absence.
Le Prophète après la mort de Khadija
Khadija restera à jamais dans la mémoire du Prophète (SAWS), puisque même après sa mort, Aïcha (radiya Allahu anha), la seconde femme du Prophète, nous apprend qu’il continuait à partager ses biens avec les amis de Khadija, par exemple lorsqu’il sacrifiait un mouton. Aicha en était très jalouse. Elle ressentait que Khadija avait une place bien particulière dans le cœur du messager d’Allah, puisqu’un jour il lui dira selon des hadiths :
« Par Allah (Khadija) a cru en moi lorsque les gens se montraient impies. Elle a tenu pour vrai ce que je disais au moment où les gens me traitaient de menteur. Elle m’a secouru avec ses biens quand les gens m’en privaient. Elle a été la femme qui m’a donné un garçon ».
Et parce que le prophète pensait tant à Khadija après sa mort, Jibril viendra le rassurer pour lui annoncer que Khadija avait une maison de Nacre au Paradis, troublée d’aucun bruit. Une autre version rapporte qu’il s’agit d’une maison d’où seraient exclues la fatigue et les cris. Qu’Allah soit satisfait de notre mère Khadija.
A travers ce second exemple de femmes exceptionnelles dans l’Islam, après Maryam puis Khadija, nous ne pouvons que méditer et prendre exemple. Les souffrances causées par la méchanceté des individus ne peuvent que perfectionner notre adoration en notre Créateur. Le seul qui garantit un avenir certain dans l’au-delà.