Face à la pandémie du Coronavirus, l’humanité toute entière est dans la tourmente. Ce nouveau virus ne distingue ni les riches des pauvres, ni les blancs des gens de couleurs, ni les croyants des non croyants. Comme à l’accoutumée, l’homme tente de se prémunir contre l’expansion de la maladie et sa mortalité stupéfiante. En Côte d’Ivoire, les plus hautes autorités se sont mises en première ligne et ont institué diverses mesures pour briser la chaîne de propagation.
Ils sont accompagnés dans la sensibilisation et l’action par les forces vives de la nation, notamment les leaders religieux de tous les bords. La communauté musulmane du pays est restée fidèle aux instructions des autorités sous le leadership éclairé de ses guides religieux qui n’ont lésiné sur aucun détail en prenant même des décisions radicales et inouïes. Le tout étant de faire du musulman un modèle de « soldat » dans la « guerre » déclarée contre le COVID-19. LES INITIATIVES LOUABLES DES GUIDES MUSULMANS POUR CONTRER LE COVID-19 A l’unisson, les principales autorités de la Communauté musulmane dans le pays se sont engagées auprès des autorités politiques et administratives, à l’effet de limiter la propagation du virus puis de l’enrayer définitivement sur le territoire ivoirien. A cet égard, diverses entreprises de sensibilisation et d’intervention sont engagées.
Elles concernent principalement la réduction des contacts physiques, la mise en place d’un comité pluridisciplinaire de crise sur le COVID-19, une dense communication synchronisée. Des mesures visant à réduire les contacts physiques arrêtées pour empêcher les contaminations de masse On le sait, le Covid-19 se contracte et se répand essentiellement par voie respiratoire. Le contact physique avec une personne contaminée est le canal le plus sûr pour transmettre la maladie à un sujet sain. Etant entendu la longue période de 14 jours pour l’apparition effective des symptômes, la prudence a conduit à éviter dans la mesure du possible les contacts humains. Aussi, soucieux du bienêtre des fidèles, le Conseil Supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM) et l’Association des Musulmans Sounnites en Côte d’Ivoire (AMSCI/CODIS) ont, dans une déclaration commune, annoncé la fermeture des mosquées sur l’ensemble du territoire national. Cette décision est capitale et peut être jugée de radicale en période de paix, eu égard à l’importance de la mosquée et des prières en groupe dans la vie spirituelle du musulman. Ce qui a prévalu est la sauvegarde de l’intérêt général qui demeure un principe clef de l’Islam. En prenant une telle décision, les dirigeants ont protégé les fidèles ainsi que la communauté nationale d’une propagation rapide et dangereuse de la maladie. Un comité pluridisciplinaire de crise institué pour apporter une réponse adéquate aux évolutions de la pandémie Afin de ne pas subir passivement la progression très pernicieuse de la maladie, un comité de veille charge du suivi de l’épidémie du covid-19 au sein de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire qui regroupant diverses compétences a été mis en place sous l’égide du COSIM et de l’AMSCI/CODIS. Ce comité dirigé par imam Bachir Ouattara a pour mission de coordonner les actions de la communauté musulmane en termes de sensibilisation sur les mesures préventives relatives au COVID-19.
Les membres de ce comité conçoivent et mettent à exécution les stratégies pertinentes en vue d’éviter la contraction et la propagation de la maladie au sein de la communauté musulmane et partout dans le pays. Les membres du corps médical (Commission médicale) instruisent les membres sur la maladie et les méthodes préventives efficaces. Les hommes de médias et de la communication (Commission communication) élaborent et font valider des plans de communication pour pallier à l’absence de la communication traditionnelle via les mosquées désormais fermées. Les érudits en sciences islamiques (commission religieuse) ne manquent de suggérer des solutions purement spirituelles afin d’appeler la miséricorde d’Allah contre cette pandémie. Une communication synchronisée et intense en marche pour perpétuer la sensibilisation sur la maladie En attendant la trouvaille d’une panacée contre le covid19, l’option la plus réaliste actuellement est la prévention et la lutte contre la propagation de la maladie. A cet effet, les spécialistes ont identifié des mesures appelées « gestes barrières » pour briser la chaine de contamination. Conformément au verset qui encourage la pédagogie du rappel très profitable, les organes musulmans de diffusion radiophoniques du pays ont été associés à la stratégie mise en place. Ainsi, les programmes desdites radios sur la période ont été harmonisés, afin de faire une large place aux messages de lutte contre le Covid-19.
L’hebdomadaire Islam Info participe également et activement à cette communication d’envergure. L’intérêt est de renforcer la sensibilisation sur les mesures de précaution et les attitudes idoines, afin d’éviter la propagation de la maladie dans un contexte où les mosquées sont fermées. UNE DISCIPLINE EXEMPLAIRE ET UN ALTRUISME CONSEQUENT DE LA PART DES MUSULMANS DEMEURENT IMPORTANTS Par principe, l’Islam s’oppose au désordre et à l’indiscipline de quelle que nature que ce soit. De cette réalité, il appert que le musulman doit faire montre d’écoute patiente et procéder à la mise en œuvre effective de mesures décidées en toute sagesse par ses guides et les autorités de son pays, chaque fois que cela contribue au bien-être général. En l’espèce, le musulman lambda se doit d’appliquer régulièrement « les gestes barrières », s’auto-confiner s’il est infecté, assister dans la mesure du possible les malades et les personnes vulnérables. Appliquer régulièrement les « gestes barrières » pour se protéger ainsi que les autres La vie socioéconomique du musulman le met en réguliers contacts avec les membres de sa famille, des collègues, des clients qui peuvent être porteurs du virus sans toutefois présenter des symptômes révélateurs. Comme tout le monde, il est exposé à une contamination rapide et insidieuse dont les effets sont nocifs pour lui et ses proches. Il lui revient donc de se prémunir contre ces situations parfois irréversibles en évitant le serrage des mains et les accolades, en se lavant régulièrement les mains à l’eau et au savon, en maintenant la distanciation sociale d’un (1) mètre conseillée par les autorités sanitaires. Afin de protéger également les autres, il se doit, en cas de besoin, de tousser ou éternuer dans le creux des coudes ou dans un mouchoir à jeter systématiquement dans une poubelle. Ces différents « gestes barrières » protègent non seulement celui qui les applique mais aussi ceux qui vivent autour de lui.
Il en est de même pour le respect des mesures générales relatives à l’état d’urgence sanitaire instauré par les gouvernants. Il faut rappeler qu’en le faisant, le musulman démontre le respect des instructions de l’autorité tel qu’édicté par sa religion. Au surplus, un tel comportement positif ne peut qu’inspirer les autres sur les meilleures attitudes sociales dans cette crise sanitaire, tout en impactant le regard porté par ces derniers sur l’ensemble de la communauté musulmane. S’auto-confiner, en cas d’infection, pour éviter de contaminer davantage de personnes Les autorités ivoiriennes n’ont pas encore décidé du confinement général des populations comme c’est le cas dans certains pays. Toutefois, elles encouragent l’auto-confinement des personnes infectées tout en instituant la mise en quarantaine des personnes ayant eu un contact avec d’autres qui ont été postérieurement testées positives. Il en va naturellement que le musulman conscient de son statut de personne infectée doit soi-même se confiner. Le faisant, il fait montre non seulement de responsabilité mais aussi d’altruisme qui sont des valeurs enseignées par sa religion. De fait, le Prophète Mouhammad (saw) a exhorté le musulman qui vit dans un milieu où éclate une épidémie à y demeurer jusqu’à son éradication, afin de ne pas transporter ladite maladie dans une autre contrée et de contaminer les autres. En appliquant les enseignements islamiques, le musulman évite d’exposer ses proches, collègues et autres personnes importantes. Un tel comportement ne peut que rehausser la qualité de la perception de l’Islam par les non musulmans.
Par Hassan