La fraternité sociale est une entité sociale quelquefois plus forte que la fraternité sanguine. L’histoire des deux compagnons du Prophète, (saw): Salman et Abu Ad-Darda est le meilleur exemple. Salman a soigné par sa sagesse le dysfonctionnement relationnel dont se plaignait l’épouse de son frère, et il a privilégié le bien-être relationnel du couple sur la performance spirituelle. Le Prophète, (saw), a scellé une fraternité entre Salmân Al-Fârisî et Abû Ad-Dardâ. Les deux hommes étaient célèbres pour leur détachement des plaisirs de ce monde et leur piété, ils étaient inséparables. Un jour Salmân rendit visite à Abû Ad-Dardâ’ et trouva Umm Ad-Dardâ’ négligée – portant des habits dépourvues de beauté. Il lui dit : « Que t’arrive-t-il ? » – « Pourquoi cette apparence [repoussante] ? » – Elle répondit : « Ton frère Abû Ad-Dardâ’ ne manifeste pas d’intérêt pour les femmes ».
La fraternité est intervenue pour rétablir la justice sociale au sein de ce couple
Abû ad-Dardâ’ rentra et fit à manger puis il dit à Salmân : « Mange car, moi, je jeûne. » Salmân dit : « Je ne mangerai pas sans toi » Alors il mangea – il rompit son jeûne pour honorer l’invité. Quand la nuit tomba, Abû Ad-Dardâ’ se leva pour prier mais Salmân lui dit de se coucher alors il se coucha. Puis, il se leva à nouveau mais une fois de plus Salmân lui dit de se coucher et Abû Ad-Dardâ’ d’obéir. A la fin de la nuit, Salmân le réveilla et ils prièrent tous ensemble. Puis salmân dit : « Ton Seigneur a des droits sur toi, et tu as des droits sur toi-même et ta femme a des droits sur toi, alors donne à chacun ce qui lui revient de droit. Abû Ad-Dardâ’ alla voir le Prophète et lui raconta cette histoire. Alors, le Prophète, (saw) lui dit : « Salmân a raison ».