La Palestine n’est pas à vendre

Un certain nombre de responsables palestiniens courageux se sont adressé à divers médias dans le but de dévoiler au grand jour les machinations de la politique américaine au Proche Orient.

La dénomination officielle de ce plan «De la paix à la prospérité» prévoit 50 milliards de dollars d’investissements dans l’économie de la Palestine, de l’Égypte, de la Jordanie et du Liban.

C’est également l’intitulé de la conférence économique consacrée à l’avenir de la Palestine qui s’est déroulé à Bahreïn ces 25 et 26 juin derniers.

Détail qui a son importance: les Palestiniens qui n’ont jamais froid aux yeux ont naturellement boycotté cet événement organisé par les États-Unis.

Les responsables palestiniens, les activistes et le public en général étaient exceptionnellement unis mardi dans leur opposition à l’effort de paix israélo-palestinien à caractère économique mené par les Etats-Unis.

Ils ont lancé une vaste campagne de sensibilisation du public et des médias pour protester contre le lancement de l’atelier économique de deux jours « Paix pour la prospérité » à Bahreïn.

«Paix pour la prospérité», soit le volet économique du «Deal du siècle».

Le porte-parole du gouvernement palestinien, Ibrahim Milhem, a déclaré à Arab News que le fait de regarder Jared Kushner prononcer son discours d’ouverture à l’atelier sur le prétendu « accord du siècle » lui rappelait les machinations financières de Wall Street.

Pas une pointe d’humanité dans ce « deal du siècle »

«J’ai vu un vendeur qui essayait de promouvoir un produit en particulier, parlant de chiffres et d’opportunités sans le moindre intérêt pour le fait qu’il parlait de nos vies et de notre situation», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre Mohammad Shtayyeh a participé au programme Christiane Amanpour sur CNN International et a écrit une chronique pour le Washington Post intitulée « Les Palestiniens veulent la liberté, pas des pots-de-vin de l’administration Trump ».

Exit l’idée d’un état palestinien

La proposition des Etats-Unis est conçue pour réduire au silence les Palestiniens en leur donnant assez pour survivre, tout en donnant à une minorité la chance de s’enrichir, a-t-il déclaré. « Cela n’a pas fonctionné avant et ne fonctionnera pas maintenant », a t-il ajouté.

Husam Zulmot, chef de la mission palestinienne au Royaume-Uni et ancien chef de la mission à Washington DC, a déclaré: « La Palestine n’est pas à vendre. » Il a décrit le plan de Kushner comme « trompeur » et « hypocrite », arguant qu’il ne répondait pas à la question fondamentale: l’occupation.

Des Palestiniens qui n’ont que faire des milliards posés sur la table

Le plan parle de l’importance des droits de propriété privée sans mentionner la confiscation méthodique par les autorités israéliennes de milliers d’hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie afin d’y construire des colonies illégales au regard du droit international humanitaire.

Des Palestiniens dignes fiers et prêts à relever tous les défis

Ce même plan omet de mentionner l’exploitation illégale par Israël de ressources naturelles en Cisjordanie, alors que les résidents palestiniens sont soumis à de sévères restrictions sur la manière dont ils peuvent eux-mêmes utiliser ces ressources.

Une relance du processus de paix est certes essentielle, mais toute initiative qui ne prend pas en compte la dignité et les droits des Palestiniens est vouée à l’échec car c’est sans compter sur la légendaire résistance palestinienne qui fait fi de tout arrangements financiers pour lever très haut dans le ciel le « V » de la Victoire .

ajib.fr