La prière du voyageur est soumise à de nombreuses interrogations. Tout d’abord, le terme « voyage » désigne le fait de quitter les habitations de la ville dans laquelle on réside accompagné de l’intention de voyager.
Dans l’un de ses épîtres, le shaykh Al-Islâm ibn Taymiyyah s’est consacré à détailler les règles du voyage afin de souligner qu’il n’est pas lié à la distance parcourue mais plutôt à l’intention qui y est portée.
Il prend l’exemple d’un homme qui est sorti de la ville de Damas pour chasser à Dûmah en parcourant 15km, mais qu’il ne peut être considéré comme un voyageur puisque l’intention de voyager n’était pas présente.
Le shaykh Albânî ainsi que la majorité des grands savants, s’accordent à dire que le voyage commence lorsqu’on quitte les limites de la ville dans laquelle on réside et qu’il se termine lorsqu’on revient à ces mêmes limites. Ainsi, les deux points fondamentaux d’un voyage est le fait de partir avec l’intention de voyager et de sortir de sa ville dans l’optique d’y revenir sans limite minimale ou maximale de distance avec du point de départ.
De plus, si un arrêt a lieu pendant le voyage au moment de la prière de Dhuhr il est permis de regrouper les deux prières Dhuhr et Asr’ en avançant l’accomplissement de cette dernière, surtout s’il y a des difficultés à accomplir l’une des prières à heure précise.
Dans un hadith, le Prophète (sallAllahou ‘alayhi wa salam) a dit : « Allah aime qu’on prenne Ses permissions, comme Il aime qu’on accomplisse Ses obligations ».
Allah dit en effet dans le Coran: « La Prière demeure, pour les croyants, une prescription à des temps déterminé » (4 :103)
Dans cette recommandation de regroupement, il est aussi indiqué que les deux prières regroupées peuvent débuter par un seul adhân et deux iqâmah. Dans d’autres termes, dès que l’on a accomplit la première prière, on se lève pour accomplir l’iqâmah de la deuxième prière, sans espacement par la récitation de formules d’évocation et encore moins par l’accomplissement de prières surérogatoires car celles-ci cessent lors du voyage.
Ainsi pour résumé, le voyage n’a pas de distance fixe et qu’à partir du moment où on quitte sa ville avec l’intention de voyager, les règles du voyage s’appliquent automatiquement sans condition.
Enfin, la durée du voyage n’est pas à prendre en considération à partir du moment où on continue à se déplacer sans installation définitive.
Invocation du Voyage:
«Ô Seigneur ! Nous Te demandons dans ce voyage la bonté pieuse, la crainte ainsi que tout acte qui procurera Ta satisfaction. Ô Seigneur ! Tranquillise-nous dans ce voyage et diminue-nous-en la distance. Ô Seigneur ! Tu es le compagnon de voyage et le remplaçant dans la famille. Ô Seigneur ! Je me mets sous Ta protection contre les fatigues du voyage, contre tout paysage source de chagrin, et contre tout mal qui nous frapperait, de retour dans nos biens et nos familles.»
اللّهُـمَّ إِنّا نَسْـأَلُكَ في سَفَـرِنا هذا البِـرَّ وَالتَّـقْوى، وَمِنَ الْعَمَـلِ ما تَـرْضى، اللّهُـمَّ هَوِّنْ عَلَـينا سَفَرَنا هذا وَاطْوِ عَنّا بُعْـدَه، اللّهُـمَّ أَنْـتَ الصّـاحِبُ في السَّـفَر، وَالْخَلـيفَةُ في الأهـلِ، اللّهُـمَّ إِنّـي أَعـوذُبِكَ مِنْ وَعْـثاءِ السَّـفَر، وَكَآبَةِ الْمَنْـظَر، وَسوءِ الْمُنْـقَلَبِ في المـالِ وَالأَهْـل
Allâhumma innâ nas-aluka fî safarinâ hâdhâ al-birra wa t-taqwâ wa mina-l-hamali mâ tardâ. Allâhumma hawwin halayna safaranâ hâdhâ wa twi hannâ buhdahu. Allâhumma anta s-sâhibu fî s-safari, wa-l-khalîfatu fî-l-ahli. Allâhumma innî ahûdhu bika min wahthâ’i s-safari wa ka’âbati-l-manzari, wa sû’i-l-munqalabi fî-lmâli
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