La Zakat El Fitr ou l’aumône de la rupture du jeûne

La fin du mois de Ramadan approche incha’Allah, l’occasion de rappeler quelques aspects de Zakat el Fitr. La Zakat est un des cinq piliers de l’Islam. Cela est maintes fois prouvé dans le Coran et la Sunna. Ce pilier consiste à verser une aumône selon certaines conditions que nous n’exposerons pas ici aux yeux perçants, au dessus desquels se trouvent deux taches noires.

Ce serpent l’étreindra [au point de l’étouffer], puis le saisira par sa mâchoire et lui dira : « Je suis ton argent, je suis ton trésor. » ». Tous ceux qui ne s’acquittaient pas de la Zakat savent désormais ce qui les attendent. Qu’ils s’empressent donc de verser cette aumône !   De plus, Allah dit {À ceux qui amassent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans les sentiers d’Allah, annonce-leur un châtiment douloureux.} (Sourate 9 : Verset 34). La Zakat est donc une obligation incontestable pour tout musulman et celui qui ne s’en acquitte pas sera châtié. Et Allah ne manque jamais à sa promesse. À nous de nous acquitter de cette aumône de manière convenable afin d’éviter toute punition.4

La Zakat el fitr

La Zakat el fitr est une aumône que doit verser tout musulman à la fin du jeûne du mois de Ramadan. Cette obligation a été instituée par notre Prophète bien aimé (‘alayhi salat wa salam). Dans un hadith rapporté par Al-Boukhari et Muslim, ‘Abdullah ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) a dit : « Le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a imposé la Zakat de la rupture du jeûne (el fitr) du mois de Ramadan, sur tout musulman, esclave, libre, homme, femme, petit ou grand. ». La Zakat el fitr est donc une obligation pour tout musulman, à la fin du mois de Ramadan.
Elle consiste à verser deux kilos et quarante grammes de ce dont les gens se nourrissent.

Cela est conforme à la Sunna. En effet, Al-Boukhari rapporte que Abou Sa’id Al-Khudriy (qu’Allah l’agrée) a dit : « Du temps de l’envoyé d’Allah (‘alayhi salat wa salam), nous donnions le jour de la rupture du jeûne un sa’ de nourriture, et celle-ci consistait en de l’orge, des raisins secs, du fromage séché ou des dattes. » Un sa’ représente deux kilos et quarante grammes de blé et c’est l’unité par laquelle le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a fixé la Zakat el fitr.

Certains savants comme Abu Hanifa (Rahimahoullah) ont permis de s’acquitter de la Zakât oul Fitr en donnant l’équivalent en monnaie du poids d’aliments prescrit par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) :
Des rapports indiquent que le Calife Oumar Ibné Abdil Aziz r.a., Hassan Basri r.a. et Atâ’ r.a. étaient également de cet avis. Face à eux, l’Imâm Ach Châféi r.a., l’Imâm Ahmad r.a., l’Imâm Mâlik r.a. et un très grand nombre d’autres savants sont d’avis que la Sadaqat-oul-Fitr ne peut être donnée qu’en nature.

Pour ce qui est de l’argumentation de l’Imâm Abou Hanîfah r.a., en fait, en matière de Sadaqat-oul-Fitr, il suit la même approche qu’en ce qui concerne l’aumône obligatoire, la Zakâte. Pour lui, dans cette aumône, c’est l’aspect d’entraide sociale qui est fondamental et qui prime; ainsi, alors que les savants châféites, mâlékites et hambalites prennent avant tout et surtout le côté rituel de la Zakâte en considération (d’où la position qui consiste à ne permettre l’acquittement de la Zakâte que de la façon indiquée par les références authentiques rapportées du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), comme c’est le cas pour les autres « Ibâdâtes » (actes d’adoration)), pour les hanafites, la Zakât est surtout un devoir financier imposé aux riches afin de satisfaire aux besoins des plus démunis:

A partir de là, les hanafites sont d’avis que l’essentiel est de satisfaire au mieux les besoins du pauvre et du nécessiteux. Ils permettent donc toute méthode d’acquittement qui respectera cet objectif. Il faut payer cette Zakat avant la prière de l’Aïd, sinon elle sera considérée comme une aumône quelconque. En effet, ibn ‘Abbas (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) a dit : « La Zakat de la rupture du jeûne obligatoire est une purification des paroles et des actes futiles, et un moyen de nourrir les pauvres [le jour de la Fête].

Quiconque l’a payée avant la prière [de l’Aïd] s’en est acquitté, et elle sera acceptée ; tandis que celui qui l’acquitte après la prière, elle lui sera comptée comme une aumône parmi les autres. » Cependant, si nous sommes dans l’incapacité de la verser avant le jour de l’Aïd, nous devons la verser dès que cela nous est possible. Appliquons nous à suivre la Sunna du Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) car il n’y a pas de voie plus noble que la sienne.

Les bénéfices de la Zakat sont d’ordres religieux, social et moral

La Zakat possède de nombreux bénéfices mais nous n’en citerons que quelques uns. Tout d’abord, la Zakat étant l’accomplissement d’un pilier de l’Islam, elle procure notre bonheur sur terre comme dans l’au delà incha Allah. De plus, cela nous rapproche de notre Seigneur et amplifie notre foi car nous nous en acquittons par amour et crainte envers Allah. De même, Allah nous récompense pour nos aumônes versées, Il dit : {Allah anéantit l’intérêt et fait fructifier les aumônes.} (Sourate 2 : Verset 276). Quel meilleur bénéfice que la récompense de Notre Seigneur ? Acquittons nous donc convenablement de cette aumône afin d’espérer être récompensés par Allah Le Très Généreux.

Par ailleurs, la Zakat possède des bénéfices moraux tel le fait que nous faisons preuve de compassion et de miséricorde envers nos frères. Et Allah fait miséricorde aux miséricordieux. De plus, aider nos frères apaise nos cœurs et éradique notre avarice. Notre comportement est donc meilleur et notre âme purifiée. Allah Le Très Haut dit à ce sujet : {Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis.} (Sourate 9 : Verset 103). La Zakat nous permet donc d’être solidaires entre musulmans, de faire preuve de compassion et de bénéficier de la bénédiction de Notre Seigneur.

Enfin, ce pilier présente des bénéfices sociaux. Parmi eux, le fait de répondre aux besoins des pauvres et de renforcer les liens entre musulmans. De ce fait, les pauvres n’éprouvent plus de rancœur envers les riches car ces derniers sont solidaires envers eux.   Ainsi, la Zakat comporte des biens pour tout musulman et pour la société. Acquittons nous donc de cette aumône de la meilleure manière qui soit c’est à dire en suivant les commandements d’Allah et la Sunna du Prophète (‘alayhi salat wa salam). Puisse Allah nous éloigner de toute avarice et de toute rancœur. Puisse-t-Il accepter nos aumônes et les faire fructifier. Amine

Ajib.fr / albayane.info