Jeudi dernier, le palais de justice de Paris a été le théâtre d’un nouveau rebondissement dans l’âpre bataille que livre la défense de Tariq Ramadan contre ses deux accusatrices françaises : Henda Ayari et la dénommée « Christelle ».
Expertises faciales et SMS d’une extrême crudité à l’appui, Me Emmanuel Marsigny avait sans nul doute fourbi ses arguments pour obtenir l’annulation pure et simple des mises en examen de son client dans ces deux sordides affaires de « viol » au fort retentissement, remontant respectivement à 2012 et 2009, selon les dires des deux plaignantes.
Au cœur des débats, en ce 13 décembre, figuraient notamment les résultats de trois reconnaissances faciales confiées à des sociétés britanniques, dont l’une d’elles contredit la version des faits de « Christelle ». En effet, elle a conclu à 75%, à partir d’une photo prise lors de la conférence donnée par Tariq Ramadan à Lyon, le 9 octobre 2009, que celle-ci se trouvait parmi l’assistance et non recluse dans la chambre d’hôtel, où le « viol » présumé se serait produit quelques heures auparavant.
Les deux autres expertises, moins catégoriques, accréditent plus « modérément » l’hypothèse selon laquelle la silhouette féminine photographiée dans la salle de conférence et « Christelle » sont bien une seule et même personne.
Au cours de cette même audience, une série de SMS d’une rare obscénité envoyés par Henda Ayari à l’islamologue genevois, entre le 15 septembre et le 8 octobre 2012, soit quatre mois après leur unique rencontre, le 6 mai à Paris, à l’hôtel Crowne Plaza de la place de la République, tendraient à démontrer que la relation sexuelle était certes violente, mais consentie.
Des SMS que la décence nous interdit de relayer sur notre site, mais qui ont été déjà publiés par la presse, notamment par le site de Libération.
La défense de Tariq Ramadan aura-t-elle gain de cause devant la chambre de l’instruction chargée d’examiner la recevabilité de sa requête de démise en examen ? Les jours qui viennent, sans doute décisifs, le diront.