Une maladie à soigner absolument et immédiatement
le premier verset révélé au prophète de l’islam incitait à la lecture, “iQra’’. Donc à l’origine de l’islam, savoir lire et réciter étaient les premiers instruments pour s’approprier l’islam, donc le chemin de notre vie terrestre et de l’au-delà.
Les premiers musulmans appliquaient cette règle, tant et si bien que les écoles coraniques se multipliaient partout dans la communauté musulmane. On avait ainsi des chroniqueurs dans nos villages, véritables témoins de notre histoire. Ils écrivaient surtout les naissances, les morts, les visiteurs, les activités principales et évènements importants de la société. Mais tout ceci était en langue arabe et qui permettait en outre de communiquer avec les civilisations orientales. C’est d’ailleurs pourquoi, à l’arrivée de la colonisation française, les écoles coraniques ont été très tôt cataloguées comme des “ empêcheurs de tourner en rond’’. Sans pouvoir l’interdire formellement, la colonisation l’a confinée, réduite et diabolisée. Les enseignants et les enseignés étaient suspectés de résistants à la civilisation occidentale. Cet ostracisme n’a guère évolué après la décolonisation. De résistants à la civilisation occidentale, les enseignants et les enseignés coraniques sont devenus des candidats potentiels au terrorisme puis au djihadisme.
Dans un tel contexte, l’analphabétisme en arabe a pris place à côté de l’analphabétisme francophone. Ainsi, depuis une grande majorité des musulmans vit dans ce double analphabétisme. Le résultat est là. Catastrophique aussi bien pour la communauté musulmane qu’on croyait contenir que pour l’Etat qui se croyait si fort pour pouvoir ostraciser toute une culture. On a ainsi des chauffeurs incapables de lire le code de la route et qui conduisent des centaines de personnes. On a aussi des femmes et des mères qui ne savent ni lire ni écrire et ayant des enfants à scolariser et à éduquer, dans un monde hyper informatisé avec les inscriptions scolaires par le net. Cette situation n’est pas pénalisante pour la communauté musulmane seulement.
Elle l’est pour tout le pays. Car l’analphabétisme est un sérieux handicap pour l’émergence d’un Etat. Pour la communauté musulmane, l’analphabétisme arabe est un sérieux handicap pour le plein et libre exercice des pratiques de l’Islam. Alors que faire ? Prendre tout simplement notre destin en mains. Dans cette perspective, il faut faire en sorte que : 1. Les mosquées deviennent de véritables centres d’alphabétisation, de la double alphabétisation ; 2. Que les écoles coraniques et les madarasas enseignent le français à leurs élèves ; 3. Déclarer les années 2019 et 2020, années de l’éradication du double analphabétisme dans la communauté musulmane. 4. Mettre en place un mécanisme d’évaluation des progrès de ce programme. Dans cette guerre contre l’illettrisme et l’analphabétisme, le Cosim et le Cheick AHIMA devraient jouer un rôle central. En un mot comme en cent, prenons notre destin en mains pour faire face à nos responsabilités d’ici et de l’au-delà. A la semaine prochaine In Cha Allah