Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly a invité hier mardi 6 septembre 2022, les populations ivoiriennes à rester optimistes. Il s’exprimait sur la question de la libération des 46 militaires encore détenus au Mali.
C’est un message rassurant. Les 46 autres militaires détenus au Mali depuis début juillet pourraient regagner très bientôt la Côte d’Ivoire. Ce, après le retour de trois d’entre eux, samedi dernier. Le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a appelé les populations ivoiriennes à rester optimistes. Il s’exprimait hier mardi 6 septembre 2022, au cours de la conférence de presse d’après-conseil des ministres. Un Conseil qui intervient un mois après les vacances gouvernementales. «En ce qui concerne la situation de nos soldats, le Conseil des ministres a été informé de la libération de nos trois militaires. Elles ont regagné la Côte d’Ivoire, samedi dernier. Nous nous réjouissons de ce dénouement qui annonce de bons auspices. Ce que nous pouvons dire, c’est que les discussions se poursuivent et nous restons optimistes. J’avais annoncé une fois que la procédure serait, certes, longue, mais qu’il ne fallait pas désespérer. Les Ivoiriens doivent rester optimistes et faire confiance au président de la République, Alassane Ouattara», a confié le ministre de la Communication. Et d’ajouter : «nous ne doutons pas un instant que nos militaires rejoindrons leurs familles. C’est la certitude que je peux vous donner. La libération de ces trois premiers militaires est un signe que les choses vont dans le bon sens». Il en veut pour preuve, toute l’énergie déployée par la Côte d’Ivoire pour un dénouement heureux de cette crise : «quand on voit toute l’énergie que la Côte d’Ivoire a déployée pour faire rentrer ses ressortissants qui étaient en exil, on imagine bien l’énergie qui peut être déployée pour faire rentrer des fils et des filles que le pays a lui-même envoyés en mission». «Là-dessus, nous n’avons aucun doute, le chef de l’Etat a choisi la voie de la négociation, l’arme des forts comme le disait le premier président de la République, Félix Houphouët-Boigny. Nous nous sommes inscrits dans cette voie de dialogue, de diplomatie», a-t-il poursuivi. Un dialogue qui se poursuit sous la houlette «du pays frère, le Togo, le président Faure, étant très impliqué dans les discussions». «Le ministre togolais des Affaires étrangères a effectué des visites aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Mali. Le Togo a reçu une délégation ivoirienne pour des échanges avec les autorités maliennes», a-t-il rappelé. Invité à réagir sur la déclaration, le week-end dernier, dans son village natal, Mama, à proposer son réseau pour la libération des militaires détenus au Mali, le ministre Coulibaly s’est voulu clair. «Nous sommes dans un pays organisé. Je ne crois pas que ce genre de demande se fasse par voie de presse. Il y a un contact entre le Président Alassane Ouattara et les anciens chefs de l’Etat que sont les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo», a-t-il fait savoir. Avant d’ajouter : «je reste persuadé que si le président Laurent Gbagbo veut proposer ses services, il connait les voies par lesquelles il doit s’adresser au président de la République. Et je ne crois pas que la voie de presse soit la mieux indiquée».
1er semestre 2022 : l’économie ivoirienne se porte bien
Outre la situation des militaires, le porte-parole du gouvernement a annoncé l’adoption par le Conseil d’une communication relative à l’évolution de la situation économique et financière au premier semestre 2022. Ainsi, les réalisations économiques au premier semestre 2022, comparées à celles de la période correspondante de l’année précédente, témoignent de la bonne orientation de l’activité économique. «En dépit de l’environnement international peu propice, marqué par la pandémie de Covid-19 et la situation de Guerre en Europe de l’Est, l’économie nationale enregistre une bonne dynamique dans les secteurs secondaire et tertiaire, ainsi qu’une bonne orientation du marché de l’emploi formel», s’est réjoui le ministre Coulibaly. Toutefois, il est noté une détérioration des termes de l’échange (-7,9%) pour les échanges extérieurs hors biens exceptionnels et un excédent commercial de 256,7 milliards, inférieur à celui de juin 2021 établi à 873,3 milliards, a-t-il poursuivi. «La situation des finances publiques, à fin mai 2022, fait ressortir une bonne mobilisation des recettes totales et dons qui progressent de 9,5%. De même, les dépenses totales et prêts nets sont en hausse de 9,3%, principalement en lien avec la hausse des dépenses d’investissement et des intérêts dus sur la dette publique. Il en résulte un déficit du solde budgétaire de 469,8 milliards, plus prononcé que le niveau enregistré à la même période en 2021», a-t-il laissé entendre. Avant de lever un coin du voile sur les prévisions. Sur le reste de l’année, le porte-parole du gouvernement a confié que l’activité économique devrait continuer d’évoluer favorablement. «Afin de maintenir la bonne orientation de l’économie nationale, le Gouvernement entend poursuivre ses efforts en vue d’accroître l’offre des produits alimentaires, de renforcer la surveillance des prix sur les marchés et d’accélérer la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation», a-t-il rapporté.
L’Indice synthétique de fécondité en baisse
Par ailleurs, il a dévoilé les résultats clés de l’Enquête démographique et de santé de Côte d’Ivoire de 2021 (EDS-CI 2021). La 4e enquête démographique et de Santé que la Côte d’Ivoire réalise après celles de 1994, de 1998-1999 et de 2011-2012. Cette enquête a permis de produire des informations fiables, actuelles et désagrégées dans les domaines sociaux tels que la population, la santé, l’éducation et la protection des individus, tout en mettant l’accent sur les femmes et les enfants, qui sont les plus vulnérables. «Globalement, les résultats de cette enquête révèlent une nette amélioration de l’état de santé des enfants et des mères malgré des défis majeurs à relever notamment les femmes de 15-49 ans atteintes d’anémie dont la situation s’est détériorée. «L’Indice synthétique de fécondité (ISF), également en baisse, est de 4,3 enfants par femme en âge de procréer contre 5,2 en 1999. L’ISF est davantage en recul en milieu urbain, où il s’établit à 3,6 contre 5,3 en milieu rural», a-t-il conclu.