Le libra, projet de cryptomonnaie de Facebook, n’est pas près de voir le jour en Europe en 2020, contrairement aux prévisions du réseau social américain. En tout cas si l’on en croit le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, qui a bien l’intention de bloquer sa mise en place en France et dans la zone euro.
Comme toutes les monnaies virtuelles, bitcoin en tête, le futur libra initié par Facebook fait peur aux États. Hautement volatile, il échapperait au contrôle des banques centrales et poserait, selon Bruno Le Maire, des risques pour la souveraineté des États.
« Toutes défaillances dans le fonctionnement de cette monnaie, dans la gestion de ses réserves pourrait créer des désordres financiers considérables », a alerté le ministre français de l’Économie à l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Facebook, ce sont deux milliards d’utilisateurs dans le monde. Et la création du libra, craint Bruno Le Maire, pourrait se substituer aux monnaies nationales dans les pays où la devise est faible, comme le Venezuela. Autre argument mis en avant : le libra pourrait servir au financement du terrorisme à l’insu des autorités.
Libra versus monnaie numérique publique
Face à ce climat de méfiance, la Libra Association se veut rassurante. Elle travaille avec les autorités de régulation et les gouvernements à travers le monde pour parvenir à « un projet sûr et transparent ».
S’il s’oppose au libra de Facebook, l’exécutif français se dit toutefois ouvert aux cryptomonnaies, à condition qu’elles soient régulées. Il réfléchit d’ailleurs à la création d’une monnaie numérique publique émise par les banques centrales.
RFI