« Notre objectif, c’est de construire des centres de santé de proximité, afin de réduire le taux de mortalité des malades et des femmes en couche »
La ville de Mankono, chef-lieu de région du Béré, fait peau neuve. A la faveur de la fête de Tabaski, le Jeune et dynamique maire, Cissé Namory, élu le 13 octobre 2018 à la tête de la commune, a bien voulu se confier à votre hebdomadaire. Dans cette Interview, il dresse son bilan à mi-mandat.
Comment se porte votre commune depuis votre prise de fonction ?
Tout va bien dans le meilleur des mondes. Du point de vue urbanisation, la ville est en train de faire un pique dans ce sens. De nouveaux quartiers se créent sur l’axe Mankono-Bouaké qui est un site très prisé par les populations. Notons également le prolongement du quartier Bêcher, communément appelé quartier « Dosso Moussa”, du nom du ministre-gouverneur du Woroba. Au niveau des infrastructures, beaucoup a été fait dans le sens de l’éclairage public. Les coupures d’électricité sont derrière nous grâce à Côte d’ivoire Energie qui vient de construire une centrale électrique. La majorité des villages de la commune sont électrifiés et un château d’eau est présentement en construction pour pallier le problème d’eau auquel les populations sont souvent confrontées pendant la saison sèche. Nous voulons par cette occasion remercier tous les gouvernements qui se sont succédé et qui ont permis la réalisation de ces infrastructures à Mankono.
Monsieur le maire, à mi-mandat, que peut-on retenir de votre gestion ?
A mi-mandat, nous avons axé notre programme sur l’éducation et la santé. Depuis notre prise de fonction. nous avons construit quelques bâtiments pour des écoles de certains villages de la commune. Notamment, à Gbogoluyema, Madian et à Tonhoulé, ville où il fallait donner la chance aux enfants qui vivent du côté et en leur construisant une école pour désengorger l’école Ladji Karamoko. A Tonhoulé, nous allons dans un premier temps, dans le budget 2021. commencer la construction de cette école celle année par un bâtiment de trois classes jusqu’à ce que nous obtenions un groupe scolaire. L’Etat a aussi doté la commune de deux collèges de proximité à Tonhoulé et à Oussougoula. Les travaux du collège de Tonhoulé ont vite démarré et nous osons espérer qu’il accueillera ses premiers élèves à la rentrée 2021-2022. Concernant la santé, beaucoup reste à faire. A notre niveau, nous avons pu équiper le centre de santé de Mouessola qui avait été construit par l’équipe sortante dont je faisais partie. Nous prévoyons construire la clôture de ce centre de santé. Nous avons achevé la construction d’un centre de santé dans le village Karamokola qui sera équipé et inauguré bientôt. Notre objectif, c’est de construire des centres de santé de proximité, afin d’éviter de longs déplacements à nos populations. Ce qui réduit considérablement le taux de mortalité des malades et des femmes en couche. L’hôpital général ne répond plus aux besoins de la population. Il a un plateau technique dépassé. C’est l’occasion pour nous d’interpeler le gouvernement sur l’état de dégradation avancé du plateau technique de l’hôpital général de Mankono qui doit être érigé en un Centre Hospitalier Régional (CHR), car nous sommes un chef-lieu de région. Les populations ne peuvent pas continuer d’aller se faire soigner à Bouaké ou encore à Séguéla. Nous osons croire que le chef de l’Etat qui a déridé de partager équitablement les richesses de la Côte d’ivoire, n’abandonnera pas te peuple Koyaka.
N’est-ce pas là aussi le travail du Conseil régional ?
Il faut dire que le Conseil régional qui couvre trois départements (Man- kono-Dianra-Kounahiri), fait déjà assez. Récemment, il a doté l’hôpital général d’équipements sanitaires et construit un bâtiment. Le Conseil régional investit beaucoup dans le milieu rural notamment dans les centres de santé et des écoles. Le budget de la mairie ne peut pas satisfaire les besoins de la population et c’est ce que beaucoup de personnes ne savent pas.
Mais à vous voir, on a l’impression que tout baigne dans l’huile à Mankono.
Il est vrai que nous sommet à mi-mandat, mais il y a des projets inachevés tels que l’hôtel de ville de Mankono, la construction de la nouvelle gare routière et la construction d’un nouvel abattoir.
Mais qu’est ce qui fait le blocage monsieur le maire ?
En ce qui concerne l’hôtel de ville, nous avons bénéficié d’un financement de l’Etat de Côte d’ivoire qui nous a octroyé la somme de 250.000 millions FCFA Pour un coût global de 300.000 millions FCFA, la Mairie devait apporter la somme de 50 millions. Quand l’appel d’offres a été lancé, la société G-Batech a été attributaire du marché. Mais avant même de commencer les travaux, les responsables de cette société ont trouvé qu’il y avait des insuffisances par rapport au plan qui avait été présenté. Ils ont posé ce problème au maire sortant, Dosso Moussa qui a aussitôt donné son accord pour qu’on prenne en compte les modifications nécessaires. Vous convenez avec moi, qui dit modifications, dit surcoût, dit avenant. Le bâtiment a été construit en prenant en compte toutes ces modifications Dans une telle situation, le montant initial ne peut plus couvrir les travaux jusqu’à l’achèvement. Au début, le projet ne prenait pas en compte le câblage informatique et tout ce qui concerne le mobilier. Nous sommes confrontés à un problème de financement peu achever ce chef d’œuvre architectural qu’est l’hôtel de ville. Il nous faut encore la somme de 256 millions pour régler ce problème. Nous nous sommes retournés vers l’Etat et des partenaires pour l’achèvement de l’Hôtel de ville.
Que la population de Mankono sache que nous ne sommes pas assis les bras croisés. Des démarches sont en cours pour financer ce grand projet qui fera la fierté de notre belle cité. L’abattoir, vous le savez, a été englouti par la ville. Avec le parc à bétail qui se trouve à quelques mètres de là, les riverains se plaignent assez. Le parc à bétail a donc été délocalisé. Cette année, nous allons démarrer la construction du nouvel abattoir de la ville de Mankono qui se fera sur deux ans, compte tenu du fait qu’il s’agit d’un projet coûteux. En ce qui concerne la nouvelle gare routière, nous sommes en pourparlers. Au début, nous Étions confrontés à un problème d’engins. Mais aujourd’hui, ce problème est résolu, car nous avons des fils de la commune qui travaillent dans 1e BTP. Nous allons les approcher avec le nouveau plan afin de signer des contrats pour dégager l’espace qui va bientôt abriter la nouvelle gare routière. Nous ne perdons pas de vue notre objectif. La mairie n’a pas assez de ressources. Aussi, je demande la patience et l’indulgence de la population de Mankono Les taxes municipales n’arrivent pas à couvrir les besoins de la mairie. Par ailleurs, nous avons entrepris des travaux au niveau de la devanture de la mairie et cela a été possible grâce â l’appui du maire de Koumassi, le ministre Ibrahima Cissé Bacongo, Conseiller spécial du président de la République chargé des affaires politiques. Depuis un moment, le ministre Bacongo essaie de nous épauler pour donner un visage reluisant à la ville de Mankono.
Peut-on donc s’attendre à un Jumelage entre la commune de Mankono et celle de Koumassi ?
Pour l’instant, ce sont des rapports fraternels que nous entretenons. Dans un avenir proche, nous pourrons arriver à l’étape de jumelage entre nos deux communes et c’est un vœu que je formule, afin que cela prenne forme.
L’absence d’une police municipal forte n’est-elle pas un frein à la réalisation de vos projets ?
L’organigramme d’une mairie n’est pas une porte ouverte pour le Maire. L’organigramme est régi selon la taille de la commune. Le quota des agents d’une mairie est bien connu. On ne peut pas recruter au-delà de sa capacité ou de sa surface financière. La gestion d’une mairie obéit à des règles. Il faut, dans un premier temps, fonctionner avec les ressources générées par la mairie. L’apport de l’Etat vient après La mairie de Mankono fonctionne avec deux policiers municipaux. Nous venons de recruter un troisième qui viendra épauler les deux autres. C’est lorsqu’un agent va à la retraite que le maire a la possibilité de procéder à un recrutement. Et au fur et à mesure, nous sommes en train de rajeunir le personnel. Nous avons hérité d’une situation qu’il faut gérer tout doucement et progressivement pour ne pas faire de frustrés. C’est vraiment l’occasion pour moi d’interpeller tous ceux qui passent le clair de leur temps à écrire sur la mairie à travers les réseaux sociaux. Qu’ils viennent à moi pour comprendre le fonctionnement de la mairie. Je ne suis pas un maire renfermé sur moi. Je suis ouvert à tous.
On constate également un début de réalisation de gros œuvres à travers la ville. La ville est en chantier. De quoi s’agit-il, et qui en sont les promoteurs ?
Au niveau des gros chantiers, il y a deux aspects. L’aspect gouvernemental qui concerne la construction du nouveau château d’eau et du centre de traitement des eaux. Quant à l’aspect privé, on peut citer, par exempte, l’aménagement du jardin botanique par le ministre Cissé Bacongo, qui nous a fait l’honneur de construire la clôture de cet espace. En accord avec la mairie, il veut construire un complexe hôtelier au sein du jardin juste dans le dos de la sous-préfecture pour rendre plus attractif cet environnement où un planting d’arbres exotiques prévu. Ce serait un espace de loisir pour toute la population. Il est aussi prévu ta construction d’un centre commercial de part de d’autre de la route qui passe entre la sous-préfecture et les impôts. Une station-service est également en construction en face l’ancien hôpital juste à côté de la Radio Al-Bayane.
Mankono regorge de grands sites touristiques, que faites-vous pour les mettre en valeur ?
Nous sommes conscients qu’il faut les valoriserces sites touristiques. Nous nous sommes entretenus récemment avec le directeur régional du tourisme. Dans un premier temps, il faudra recenser tous les sites touristiques et ensuite les protéger. Notamment la glissade qui est un site très prisé par la jeunesse. Nous avons approché la famille Fofana dans ce sens, afin que ce site soit sécurisé en l’épargnant des constructions aux alentours. Il y’a également la colline de Kogolo, les forêts sacrées et le mont Lemissa qui sont des destinations prisées qu’il faut également protéger.
Réalisée par John Body
Le perroquet libéré, Page 3-4