Le Prix Nobel de chimie récompense cette année, en la personne du chercheur étatsunien George P. Smith, un ardent défenseur des droits du peuple palestinien et de la campagne de Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) à l’encontre du régime d’apartheid israélien.
Professeur émérite en biologie à l’Université du Missouri à Columbia, George Smith, qui partage son prix avec d’autres chercheurs, est distingué par l’Académie suédoise des sciences pour ses travaux sur les virus bactériophages (« mangeurs de bactéries »), aux nombreuses applications potentielles dans le champ médical. A noter qu’à la différence d’autres lauréats, George Smith, 77 ans, n’a jamais cherché à faire breveter ses découvertes.
C’est d’abord parce qu’il est un citoyen du monde, épris de justice, ce qui l’a conduit à s’engager ouvertement dans la lutte pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
George Smith a d’ailleurs l’honneur de figurer sur la « liste noire » des étudiants et universitaires étatsuniens ciblés par le site Canary Mission, une infecte officine d’espionnage et de diffamation créée par le gouvernement israélien pour tenter de faire taire toute voix critique sur les campus.
Interdit de séjour en Israël, George P. Smith n’en a pas été intimidé pour autant.
En 2015, il se propose de donner un cours clairement situé en-dehors de son propre champ de recherches, intitulé « Les perspectives du sionisme », et comportant une étude du célèbre ouvrage de l’historien anti-colonialiste israélien Ilan Pappé, « Le nettoyage ethnique de la Palestine ». Suite à l’entrée en lice du lobby israélien, le programme est annulé par la direction de l’Université, officiellement pour « inscriptions en nombre insuffisant ».
Qu’à cela ne tienne ! Smith n’a pas cessé depuis lors de s’exprimer sur la question de Palestine, notamment pour dénoncer les massacres israéliens de la population de Gaza, et se battre, à travers la campagne BDS, pour l’égalité des droits entre Juifs et Palestiniens sur une même terre.
Il ne fait aucun doute que les services israéliens ont exercé les pressions qu’ils ont pu sur le jury de l’Académie suédoise pour empêcher que le prix soit décerné à l’Américain : sans succès, manifestement, et on ne peut que s’en réjouir.
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