LE PROPHETE MOUHAMMAD, une miséricorde pour toutes les créatures

L’amour du prophète (Aleyi wasalam) envers les êtres vivants

Allah soubhana wataalla nous exhorte à nous aimer les uns les autres et le prophète Muhammad ne derogeait pas à cette recommandation divine. Mieux, son amour s’étendait vers les personnes les plus faibles ainsi que les nombreuses victimes tels, les esclaves, la femme, et les animaux. Voici comment le Messager traduisait son amour envers les créatures de Dieu

UNE MISERICORDE POUR LES ESCLAVES
Le Noble Prophète (saw) était particulièrement généreux envers les esclaves. Il avait l’habitude de dire : « Ce sont vos frères ; donnez leur à manger de ce que vous mangez et donnez leur à se vêtir de ce dont vous vous vêtez ». Chaque fois qu’il recevait des esclaves, il leur accordait la liberté, mais ils n’arrivaient jamais à se libérer de sa gentillesse et de sa générosité. Ils quittaient leurs parents, proches et familles et voyaient la vie en esclavage auprès de lui comme un honneur. Zaid ibn Haritha était un esclave. Muhammad (saw) lui avait accordé la liberté et offert le choix de partir avec son père, qui était venu le chercher, mais il refusa cette offre et préféra rester auprès du Prophète (saw). Muhammad (saw) aimait Ossama, fils de Zaid, tellement qu’il disait que s’il était une fille, il l’aurait parée d’ornements. Les esclaves se sentaient humiliés d’être traités d’esclaves. Il recommandait à ses compagnons de ne pas dire “mon esclave”, mais plutôt “mon garçon” ou “ ma fille”. Il disait également aux esclaves de ne pas appeler leur maîtres “seigneurs” parce qu’Allah seul est le Seigneur. Il était tellement gentil envers les esclaves que sa dernière mise en garde avant sa mort était : « Craignez Allah par rapport à vos esclaves ». Abû Dzar était un musulman converti dont Muhammad (saw) louait l’honnêteté. Un jour, il maltraita un esclave non arabe qui s’en plaignit auprès du Noble Prophète (saw) qui réprimanda Abû Dzar en disant : “Il reste encore en toi des traces de l’Ignorance antéislamique, ces esclaves sont tes frères. Allah t’a accordé de l’autorité sur eux ; vends-les s’ils ne conviennent pas à tes humeurs. Il ne faut pas nuire aux créatures d’Allah. Donne leur à manger de ce que tu manges, et à se vêtir de tes vêtements. Ne les accule pas de travaux qu’ils ne sont pas en mesure d’effectuer. Si tu leur assignes un travail qui est au-delà de leurs forces, alors aide-les à le mener à bien”. Un jour, Abû Masud Ansari était en train de battre son esclave lorsque derrière lui, il entendit une voix lui dire : “Abû Masud ! Allah a plus de pouvoir et de contrôle sur toi que tu n’en as sur cet esclave”. Abû Massud se retourna et vit qu’il s’agissait du Messager d’Allah (saw). Il rétorqua : “Ô, Messager d’Allah ! J’accorde la liberté à cet esclave pour le plaisir d’Allah”. Et le Prophète Muhammad (saw) de lui répondre : « Si tu n’avais pas agi ainsi, le feu de l’enfer t’aurait touché ». Les gens de cette époque arrangeaient les mariages des esclaves et les séparaient à leur gré, de force. Un homme arrangea le mariage entre deux de ses esclaves et attendit plus tard pour les séparer. L’esclave se plaignit auprès du Messager d’Allah (saw) qui se leva dans la Mosquée et tint ces propos aux gens : « Pourquoi mariez-vous des esclaves et les séparez-vous par la suite ? Le droit du mariage et du divorce n’appartient qu’aux deux époux ». Cette gentillesse avait eu pour conséquence d’amener de nombreux esclaves polythéistes à s’enfuir régulièrement pour aller chez lui. Il avait l’habitude de leur accorder la liberté. Lorsque se partageait le butin de guerre, les esclaves recevaient la part qui leur revenait. Les esclaves nouvellement libérés recevaient leurs parts en premier parce qu’ils ne disposaient d’aucun bien. Un jour, un homme vint auprès du Prophète Muhammad (saw) et dit : “Ô Messager d’Allah ! Combien de fois devrais-je pardonner les fautes des esclaves ?”. Le Noble Prophète (saw) resta silencieux. L’homme reprit sa question trois fois et le Prophète (saw) répondit à la troisième reprise : «Pardonne leur soixante-dix fois par jour ». Un homme avait deux esclaves dont il n’était pas content. Il avait l’habitude de les battre et de les insulter, mais ils ne changèrent guère de caractère. Il s’en plaignit auprès du Prophète (saw) et lui demanda conseil. Le Prophète Muhammad (saw) lui répondit que si ses punitions étaient proportionnelles à leurs torts, c’est que ça va ; sinon, Allah le punirait pour ses excès. À ces propos, l’homme s’en trouva bouleversé et commença à pleurer. Aussi, le Prophète Muhammad (saw) récita ce verset du Coran : [Au Jour de la Résurrection, Nous placerons les balances exactes.] (21:47) et remarqua que l’homme n’avait pas lu le Coran. Par la suite, il dit : “Ô Messager d’Allah, il vaut mieux que je leur accorde la liberté. Sois témoin de ce qu’ils sont à présent libres ».
UNE MISERICORDE POUR LA FEMME
Le prophète Muhammad (saw) était également très généreux et affectueux envers les femmes. Ces dernières étaient maltraitées à cette époque. Le Prophète Noble (saw) leur avait accordé le même honneur et la même dignité que celle dont jouissaient les hommes au sein de la communauté. Omar (ra) a rapporté : “Nous accordions très peu de considération aux femmes, lorsque nous étions à la Mecque. Elles ont bénéficié d’un meilleur traitement à Médine. Le Messager d’Allah (saw) avait établi les droits de la femme à travers ses paroles et ses prescriptions. Ce qui avait amélioré leur place et leur statut”.
Les hommes jouissaient, la plupart du temps, du privilège de la compagnie du Messager d’Allah (saw) alors que les femmes ne trouvaient pas le temps de l’écouter ou de lui soumettre leurs problèmes. C’est ainsi que les femmes lui avaient demandé de leur réserver un jour à cet effet. Le Prophète (saw) avait fait preuve de sollicitude et fixé un jour pour elles. Les femmes étant habituellement tendres et faibles par nature, il leur accordait une attention particulière et les traitait avec gentillesse. Ainsi, les femmes se sentaient libres de lui soumettre leurs problèmes sans peur ni hésitation aucune. Un jour, lors d’un voyage avec le Noble Prophète (saw), Anjasha, une esclave abyssinienne marchait devant les chameaux et chantait. Il se trouve que certaines des femmes du Prophète Noble (saw) l’accompagnaient lors de ce voyage. Pendant qu’Anjasha chantait, les porteurs avaient commencé à presser le pas. À ce moment, le Prophète Muhammad (saw) dit : “Anjasha, fais attention sinon les perles (femmes) pourraient se briser”. Asma bint Oumaice faisait partie des personnes qui avaient émigré en Abyssinie au tout début de l’ère islamique. Lors de l’expédition de Khaybar, pendant que les Musulmans étaient sur le chemin du retour à Médine, elle les accompagnait. Un jour, elle était allée voir Hafsah quand Omar (ra) était aussi là. À cette occasion, Omar (ra) remarqua qu’ils avaient plus de droit sur le Messager d’Allah (saw) que les autres pour avoir émigré avant ces derniers. Asma s’énerva et dit : « Jamais, vous autres viviez avec le Messager d’Allah (saw) qui nourrissait les affamés, pendant que nous nous trouvions loin de chez nous, vivant en Abyssinie parmi les étrangers qui nous maltraitaient souvent ; nous étions dans une situation de peur constante pour nos vies”. Pendant que se poursuivait cette conversation, le Messager d’Allah (saw) entra et Asma lui dit : « Ô, Messager d’Allah, écoute ce que dit Omar ». Le Prophète Muhammad (saw) demanda, “Que lui as-tu répondu”? Elle lui raconta toute l’histoire, après quoi le Prophète Noble (saw) dit : “Omar n’a aucunement plus de droit sur moi que toi. Omar et ses compagnons n’ont émigré qu’une seule fois, alors que vous autres avez émigré deux fois”. Lorsque le récit de cet incident se propagea à Médine, les émigrants abyssiniens accoururent auprès d’Asma pour écouter encore et encore les propos du Messager d’Allah (saw). D’après les dires d’Asma, il n’y avait rien de plus plaisant dans le monde aux oreilles des émigrants abyssiniens que les propos du Prophète (saw). Un jour, de nombreuses femmes de la famille du Prophète Muhammad (saw) étaient assises autour de lui, lui parlant à haute voix. Lorsque Omar (ra) arriva, elles quittèrent toutes, ce qui fit rire le Prophète (saw). Omar (Qu’Allah soit satisfait de lui) dit : “Ô Messager d’Allah, puisse Allah te faire garder ce sourire. Qu’est-ce qui t’a fait rire ?” Le Prophète (saw) fit remarquer qu’il était surpris par le comportement de ces femmes qui, en entendant la voix d’Omar, c’étaient toutes cacher. Alors Omar, leur dit : “Vous me craignez mais ne craignez pas le Messager d’Allah”. Elles rétorquèrent toutes : “Vous êtes une personne irritable par rapport au Messager d’Allah (saw)”. Un jour, le Prophète Noble (saw) dormait le visage couvert dans l’appartement d’Aicha. C’était le jour de l’Eid et les jeunes filles chantaient. Abu Bakr (Qu’Allah soit satisfait de lui) entra dans la maison et demanda aux filles de faire silence. Le Prophète (saw) lui dit : “Laisse-les chanter, c’est le jour d’Eid pour elles”. À la faveur du tempérament exemplaire du Prophète Muhammad (saw) et du traitement généreux qu’il leur accordait, les femmes lui posaient des questions dont ses compagnons étaient souvent surpris par l’effronterie, mais il n’affichait jamais aucune forme d’aversion ou de mécontentement à leur endroit. Il est rapporté par de nombreux compagnons, y compris Abu Saïd, Aïcha, Anas, Ibn Abbas et Jabir que le Messager d’Allah (saw) a dit : “Quiconque a deux ou trois filles ou sœurs et les traite bien entrera au Paradis”.
UNE MISERICORDE POUR LES ANIMAUX
Le prophète Muhammad (saw) était bienveillant envers chaque être vivant et cette bienveillance était sans limite. Il était très aimable vis-à-vis des animaux aussi. Les Arabes, comme n’importe quel peuple ignorant et analphabète, étaient très cruels envers leurs animaux. Il était très courant en Arabie de mettre un collier autour du cou d’un chameau, mais cette pratique fut stoppée sur ordre du Prophète (saw). Les gens avaient l’habitude de couper des morceaux de chair d’animaux vivants pour les faire cuire et manger. C’est une pratique qu’il a également interdite. Il était également interdit de tondre leurs poils ou de sectionner leurs queues. Le prophète Muhammad (saw) a dit que la queue était la brosse et le ventilateur de ces animaux et leurs cheveux étaient leur édredon. Il a également interdit aux gens de laisser les animaux attachés longtemps à leur matériel de travail et a dit : « Ne faites pas du dos des animaux vos chaises ». Les combats d’animaux ont également été déclarés illégaux. Une autre coutume consistait à attacher un animal et le prendre pour cible à l’aide de flèches. Cela a également été interdit. Une fois, le Prophète Muhammad (saw) croisa un âne en route avec une marque sur son visage, et dit : « Que la malédiction d’Allah soit sur celui, qui l’a marqué ». Comme les gens devaient marquer leurs chameaux et leurs moutons afin de les identifier, on leur dit de les marquer sur des parties qui ne sont pas aussi délicates. Anas (ra) rapporte qu’il était allé dans un troupeau de moutons et avait vu le Messager d’Allah (saw les marquer sur les oreilles. Une fois que le Prophète (saw) était en voyage avec ses compagnons, ils s’arrêtèrent pour se reposer à un endroit. Un oiseau y avait pondu un œuf. Un homme s’empara de cet œuf et l’oiseau se mit à battre ses ailes dans un état de grande détresse. Le Prophète (saw) demanda qui lui avait fait mal en prenant son œuf. Lorsque l’homme admit qu’il avait fait cela, le Prophète (saw) lui demanda de remettre l’œuf dans le nid. Un compagnon qui avait des oisillons enveloppés dans un morceau de tissu vint auprès du Prophète (saw). Le Prophète (saw) l’interrogea à leur sujet et il dit : « J’ai entendu un bruit en provenance d’un buisson ; j’y suis allé et j’y ai vu ces oisillons, je les ai ensuite pris. Quand leur mère a vu ce qui s’était passé, elle a commencé à planer au-dessus de ma tête ». Le Prophète (saw) lui dit de retourner remettre les oisillons au même endroit. Une fois, ayant vu un chameau en route, dont le ventre avait tellement diminué à cause d’une faim extrême qu’il était presque collé à son dos, il a dit : « Craignez Allah dans votre manière de traiter ces animaux qui ne peuvent pas parler ». Muhammad (saw) a lui-même eu à nourrir les animaux, les utiliser comme moyens de transport et traire des chèvres.
Une fois, le prophète Muhammad (saw) raconta cette histoire à ses compagnons : « Un homme qui était sur une route, étant éprouvé par une soif très vive, trouva un puits. Il descendit dans ce puits et y but. Quand il remonta, il vit un chien qui, tout en haletant, mâchait la terre (humide). « Cet animal, se dit l’homme, souffre de la soif autant que j’en souffrais moi-même ». Alors, descendant dans le puits, il remplit sa bottine d’eau et en abreuva le chien. Allah lui sut gré de son acte et lui accorda le pardon (de ses fautes) ». Il y a un autre récit qui parle d’une femme qui va en Enfer pour avoir affamé son chat à mort. Le prophète Muhammad (saw) était si aimable et doux qu’il a conseillé à ses compagnons d’être gentils et attentionnés, même pendant l’abattage des animaux pour s’en nourrir. Il leur a demandé de les abattre à l’aide d’un outil bien tranchant, de manière à provoquer un minimum de douleur et de souffrance chez l’animal. Il a également interdit d’aiguiser cet outil en face de l’animal ou lorsque l’animal est prêt pour l’abattage, mais leur a dit de faire tous ces préliminaires avant d’approcher l’animal pour l’abattage. Le prophète Muhammad (saw) a enseigné aux gens par la parole et les actes, d’être gentils et polis avec tout le monde. Abû Hurairah (ra) rapporte que le Prophète (saw) a dit : « Le croyant est convivial (et gentil) ». Aïcha rapporte que le Messager d’Allah (Qu’Allah le bénisse et le salue) a dit : « Allah est doux et aime la douceur. Il donne à cause de la douceur ce qu’Il ne donne pas pour la rigueur et ce qu’Il ne donne pas pour toute autre chose ». Toujours d’après Aïcha, le Messager d’Allah (saw) a dit : « Celui qui reçoit sa part de douceur a reçu sa part de bien dans ce monde et dans l’au-delà, mais celui qui est privé de sa part de douceur est privé de sa part de bien dans ce monde et dans l’au-delà ». Abdullah ibn Mas’ud (ra) rapporte que le Messager d’Allah (saw) a dit : « N’aimeriez-vous pas que je vous parle de l’homme qui est tenu à l’écart de l’Enfer et de qui l’Enfer est tenu à l’écart ? C’est celui qui est doux et aimable, accessible et d’une disposition facile ». Le prophète Muhammad (saw), par son propre exemple, a inculqué ce genre de comportement chez ses compagnons, qui, après lui, furent un exemple pour d’autres personnes. L’évènement suivant en est une bonne illustration : Abdullah ibn Jafar rapporte qu’en passant par une prairie, il vit un esclave abyssin qui gardait un troupeau de chèvres. Un chien vint et s’assit en face de lui. Il sortit un morceau de pain et le donna au chien, qui le mangea. Ensuite, il donna un deuxième puis un troisième morceau de pain à ce chien qui les mangea tous. Il demanda à l’esclave, le nombre de morceau de pain qu’il recevait chaque jour de son maître. Il lui répondit qu’il en obtenait autant que ce qu’il venait de donner. Sur ce, il lui demanda pourquoi il avait donné tout son pain au chien. L’esclave répondit que le chien n’était pas de cette localité et était sans doute venu d’un endroit lointain dans l’espoir de trouver de quoi s’alimenter ; alors, il ne voulait pas que son effort soit vain. Abdullah a dit qu’il avait tellement aimé l’action de cet esclave qu’il l’acheta a son maître avec les chèvres et la prairie, puis lui rendit sa liberté en même temps qu’il lui offrait les chèvres et la prairie. Quant à cet esclave, il le remercia et pria pour lui, puis, donna toutes les chèvres de même que la prairie en aumône et s’en alla.
Imam Méité Al Imam (Mosquée Cap Alif)