A Cuba, terre de Fidel Castro et de l’athéisme d’Etat jusqu’aux années 90, l’islam a émergé sous ses cieux ensoleillés il y a plus de 30 ans. Jadis conquise par la monarchie catholique espagnole (XVIème siècle), la perle des Caraïbes est plus connue pour la salsa que pour la percée du Coran.
Depuis son introduction par des étudiants pakistanais dans les années 80, l’islam s’est ancré dans le paysage et compte plus de 10 000 fidèles. Malgré l’absence de mosquées dignes de ce nom, le Ramadan est célébré avec ferveur par une communauté très soudée.
Il n’y a pas d’âge pour embrasser l’islam, à l’instar de Leonel Diaz, 75 ans. Prénommé Mohammed, il dénonce la prison de la honte au sud-est de l’île : Guantanamo.« Les Etats-Unis doivent absolument fermer cet enfer concentrationnaire ».
Pour Yaquelin Diaz, alias Aïsha, convertie en Espagne, un combat est crucial : convaincre son pays que les musulmans sont des Cubains comme les autres. Muni de son Coran en espagnol, Javier, à la fois imam et guide touristique, accueille les fidèles et le public dans un vieux bâtiment de la Havane transformé en mosquée.
Dans ce lieu de culte flanqué d’un minaret vert et blanc, orné de belles calligraphies et d’un drapeau palestinien, il se plaît à dire : « J’ai trouvé dans le Coran ce que je n’ai pas trouvé dans la Bible ».