Le Ramadan et ses effets sur le quotidien des Djiboutiens

Djibouti (ADI) – A période exceptionnelle, comportement exceptionnel ! Les Djiboutiens, de par leurs habitudes durant le Ramadan, ne dérogent guère à la règle.
Tout, en effet, change au cours de ce mois béni. La mutation est d’abord d’ordre psychologique car elle implique, chez tout un chacun, une réorganisation du quotidien. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, personne n’y échappe.
Éprouvé par la faim et la soif au cours de la journée, tout le monde, une fois le jeûne rompu, s’empresse de trouver une activité pour animer au moins la soirée au terme de la prière de « Tarawih », elle-même conçue et vécue comme une activité physique de nature à dresser à la fois l’esprit et le corps contre l’oisiveté et ses terribles conséquences au moyen du recueillement, de la ferveur et du don de soi.
Pour les jeunes amoureux du ballon, les matches sont souvent programmés à partir de 21 heures. Exception faite des tournois dits de Ramadan et qui se tiennent çà et là les après-midi dans la capitale et les districts de l’intérieur, le football se pratique désormais la nuit.
Pour s’en convaincre, il suffit de voir la marée de gamins en sueur qui, les poteaux électriques aidant, s’adonnent au foot sur les routes, nullement intimidés par les risques d’accident qui menacent de transformer leur joie en cauchemar.
Si les plus sérieux préfèrent prolonger la soirée par la lecture des Versets Coraniques, l’écoute des hadiths du Messager d’Allah ou les prières de nuit, les plus hardis, eux, ne manquent pas d’imagination pour aménager un petit espace pour les séances le khat dans leur nouvel emploi du temps. Rien ne peut entraver l’éternel rendez-vous avec la plante verte. Pas même le Ramadan.
Néanmoins, même s’ils sont très rares, il existe des brouteurs inconditionnels qui mettent à profit le mois béni afin de pouvoir décrocher. Certes, la méthode peut paraître un peu curieuse, mais elle n’est pas née de la dernière pluie. Car, utilisée comme une sorte de cure de désintoxication, elle a déjà servi à plus d’un…
Autre mutation, autre commentaire. Dans la foulée de transformations qu’implique le Ramadan chez les Djiboutiens, les habitudes alimentaires sont appelées à la rescousse.
En pareilles circonstances, on privilégie plutôt les boissons énergétiques et les fruits. La fabrication de friandises tel que le fameux « samboussa » devient alors une nécessité. Ce qui suppose, chez nos ménages, des quantités supplémentaires de sucre, de farine et d’huile, pour ne citer que ceux-là.
Or, sur le marché, les prix des produits alimentaires ne sont plus ce qu’ils étaient. D’où la nécessité de miser tous ensemble sur la solidarité. C’est-à-dire de se serrer les coudes si l’on veut bâtir et vivre dans une société plus sûre, capable de prendre son destin en main et d’affronter les défis de demain. Avec plus de force et plus de confiance… en elle-même.
IOH/ADI-AH/UNA
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