Une délégation de hauts responsables birmans achève une visite de deux jours au Bangladesh. Ils ont rencontré des Rohingyas dans les camps de réfugiés. Mais un rapatriement des membres de cette minorité musulmane dans le pays ne semble toujours pas à l’ordre du jour, même si des « discussions vont se poursuivre ».
De notre correspondante à Rangoun, Sarah Bakaloglou
« Ils sont juste venus nous rencontrer pour échapper à la pression de la communauté internationale, pas pour résoudre le problème. » Voilà comment un des Rohingyas, ayant participé aux deux jours de discussions, a résumé la visite d’une délégation birmane accompagnée par des représentants de l’Asean au Bangladesh. Selon un autre participant, l’association des nations d’Asie du Sud-Est aurait promis de protéger les réfugiés pendant le processus du rapatriement.
Refus de citoyenneté aux Rohingyas
Mais la Birmanie continue de refuser le droit à la citoyenneté aux Rohingyas; les responsables ont poussé ce week-end pour que les réfugiés acceptent des cartes de vérification nationale. Impossible pour ces Rohingyas qui demandent à être reconnus comme citoyens, et si la Birmanie s’est dite une nouvelle fois prête à accueillir ceux qui veulent revenir, les préparatifs sur le terrain sont en fait minimes, selon une récente étude australienne.
Le rapatriement des Rohingyas semble donc encore dans l’impasse, après cette visite, la deuxième en moins d’un an, et alors que le Bangladesh s’impatiente. Elle intervient quelques semaines après la demande de la procureure de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur les crimes commis contre les Rohingyas.
RFI