Toutes les religions monothéistes ont un point commun : prétendre qu’en dehors d’elle il n’y a pas de Salut possible en l’Au-delà, concept théologique que l’on nomme le Salut exclusif ou exclusiviste. Par la locution Salut universel, nous entendons la position inverse : le Salut inclusif, c’est-à-dire le fait que tous les croyants monothéistes sont à égalité quant au Salut qu’elle que soit leur religion.
Cet essentiel paradigme inclusiviste a pour conséquence directe qu’aucune religion monothéiste n’est intrinsèquement supérieure à l’autre, voir : La pluralité religieuse selon le Coran et en Islam.[1] S’agissant du respect de la foi de l’autre, et de manière particulière du dialogue dit interreligieux, cet aspect de la théologie de l’altérité n’est jamais abordé, et là réside la pierre d’achoppement de nos relations mutuelles.
Nous nous poserons donc présentement une double question :
Sans qu’il y ait de simplification, le point de vue de l’Islam est fondamentalement basé sur la compréhension unanime de trois segments-clefs parfaitement représentée par la traduction standard[2] : « Certes, l’Islâm est, pour Dieu, la religion même… »; « Qui recherche une religion autre que l’Islam, cela ne sera point accepté de lui… » ; « …Aujourd’hui, J’ai rendu votre Religion parfaite ; J’ai parachevé ma grâce sur vous ; J’agrée l’Islam comme étant votre Religion… »
Sans ambiguïté, une telle lecture affirme que hors de l’Islam point de Salut et, étant donné l’importance de la compréhension de ces trois versets, nous en avons réalisé l’analyse littérale,[3] cf. note 22, dont les résultats diffèrent de l’interprétation défendue par l’Islam. Sans nul doute, l’opinion exclusiviste affirmée en apparence par ces versets et le sentiment d’appartenir à la Communauté élue au détriment des autres communautés religieuses sont fortement ancrés dans l’imaginaire collectif musulman. Il est une synthèse de nos convictions en la matière que nous répétons tous les jours : la Fâtiha. En effet, elle se conclurait par la supplique suivante : « Guide-nous dans la Voie droite ; la Voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non celle de ceux qui ont mérité Ta colère ni celle des égarés ! ».
Selon le consensus exégétique en vigueur, « ceux qui ont mérité Ta colère » sont les juifs et, par les « égarés », il nous faut entendre les chrétiens. Bien que ce verset ne contienne pas de telles précisions, l’Orthodoxie par cette interprétation orientée de l’introduction du Coran signe sa théologie de rupture : le Salut n’est que l’apanage des seuls musulmans. La fâtiḥa, terme qui qualifie l’ouverture, devient ainsi la ghâliqa : la fermeture !
En conséquence de quoi, c’est tout le Coran qui sera par suite interprété selon cette logique discriminatoire. Or, l’analyse littérale de ce verset démontre que cette exégèse est profondément infondée, cf. S1.V7.[4] Dans les faits, indiquons tout de même que cette position exclusiviste définie par l’Orthodoxie a parfois été dépassée par certains auteurs mystiques, citons Junayd, Ibn Arabi, al Ghazali, l’Émir Abdelkader.
Que dit le Coran
Contre la position exégétique dominante en Islam que nous venons d’évoquer, de très nombreux versets du Coran plaident en faveur du Salut inclusif et de la reconnaissance de l’altérité en matière religieuse. Ces deux postulats coraniques justifient sans ambiguïté le Salut universel monothéiste. Deux passages retiendront tout particulièrement notre attention, S5.V48 et S4.V122-125.
– Considérons la traduction littérale du premier :
« [Ô Muhammad] Nous t’avons révélé le Livre/al–kitâb [le Coran] en toute vérité, confirmant partie de ce qui lui est antérieur de la Bible/al–kitâb et se portant garant/muhayminan de cela. Juge donc à leur sujet d’après ce que Dieu a révélé, et ne suis point leurs désirs/ahwâ’a quant à ce qui t’est parvenu de la Vérité. Toutefois, à chacun d’entre vous Nous avons indiqué une voie générale/shir‘a et une voie spécifique/minhâj. Et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté religieuse/umma, mais il en est ainsi afin que vous puissiez exprimer/li-yabluwa-kum ce qu’Il vous a donné. Rivalisez donc en bonnes œuvres, c’est vers Dieu que vous retournerez tous ensemble, et Il vous informera quant à ce sur quoi vous divergiez. », S5.V48.[5]
Tout d’abord, il apparaît que ce verset inscrit le Coran dans la lignée de la Bible. Ici, le sens du mot kitâb/Bible se déduit des versets 44-46 où il est fait référence à la Thora des juifs et à l’Évangile des chrétiens. Ce rapport est relativement critique puisque le Coran dit ne confirmer et ne se porter garant que d’une « partie » de ces écrits. Puis, il est rappelé à Muhammad que ce contenu doit être jugé non pas à l’aune de la révélation qu’il reçoit, mais en fonction de ce que Dieu a révélé à tous : « juge donc à leur sujet d’après ce que Dieu a révélé ».
En effet, l’on note qu’au début du verset le verbe révéler/anzala se réfère directement à Muhammad : anzalnâ ilayka/ Nous t’avons révélé, le Coran donc, mais qu’au segment ci-dessus ce verbe est employé sans complément pronominal : mâ anzala–llâhu/ce que Dieu a révélé. Cette expression ne concerne donc que la partie dont le Coran se dit présentement la « confirmant » et s’en « portant garant ». Cette part commune n’est pas de nature religieuse, puisque plus avant il est précisé que Dieu n’a pas voulu d’homogénéité religieuse : « et si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté religieuse/umma ».[6] Il ne peut donc s’agir que du dogme partagé : la foi monothéiste. La mention de cette foi est du reste sous-entendue de manière non ambiguë par le segment « rivalisez donc en bonnes œuvres », l’agir vertueux étant dans le Coran constamment relié à la foi par l’essentielle locution coranique si fréquemment réitérée : « ceux qui croient et agissent vertueusement ».[7]
Le Coran précise alors qu’à partir du moment où cette foi monothéiste est conservée, peu importe les formes religieuses et, présentement, comme il ressort du contexte d’insertion, tout spécialement le judaïsme et le christianisme : « toutefois, à chacun d’entre vous Nous avons indiqué une voie générale/shir‘a et une voie spécifique/minhâj ». Le sens des deux termes-clefs shir‘a et minhâj sera explicité plus avant, mais il apparaît ici clairement que la notion de foi monothéiste universelle telle que le Coran l’entend est compatible avec celle de pluralité religieuse. Du reste, le « Nous » de majesté indique clairement que Dieu a Lui-même souhaité et insufflé cette polyphonie d’expressions.
La pluralité religieuse ne nuit donc en rien à la communauté de foi, au contraire, elle multiplie les possibilités pour le croyant d’obtenir un cadre en lequel il va pouvoir traduire au mieux sa foi personnelle : « afin que vous puissiez exprimer/li-yabluwa-kum[8] ce qu’Il vous a donné ». Ceci est directement confirmé par le segment « rivalisez donc en bonnes œuvres », c’est-à-dire : traduisez votre foi en actes positifs quelle que soit votre religion.
En d’autres termes, toutes les religions se disant monothéistes sont équivalentes et aucune n’est meilleure qu’une autre, seule la vertu individuelle vaut auprès de Dieu. Un autre verset célèbre conjoint la foi, la vertu élective et la diversité:
« Ô Hommes ! Nous vous créons d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons fait peuples et tribus afin que vous vous entre-connaissiez. En vérité, le plus noble auprès de Dieu est le plus pieux ; Dieu est parfaitement savant et informé. »[9]
Ce sont donc le caractère universel de la foi monothéiste et l’intrinsèque diversité humaine qui justifient fondamentalement la pluralité religieuse. Dans le cas contraire, supposer qu’au nom de la foi tous les hommes devraient être semblables mènerait au totalitarisme religieux, monde dont Dieu serait le Grand dictateur suprême, ces représentants sur terre ne manquant pas !
La pluralité religieuse est donc obligatoire, ce qui en toute logique impose que chaque religion puisse mener au salut de l’âme. Le Coran ne peut donc qu’attester de la pluralité des religions. Selon les termes mêmes de ce verset : « toutefois, à chacun d’entre vous Nous avons indiqué une voie générale/shir‘a et une voie spécifique/minhâj », l’aspect formel des religions n’a pas en soi de valeur si ce n’est d’être un creuset de sens et d’expression de la foi personnelle en fonction des diverses sensibilités religieuses. À cet égard, nous pouvons aussi lire le verset suivant : « À chaque communauté/umma Nous avons donné une forme de piété/mansak[10] à laquelle ils se consacrent… »[11]
Cette ouverture religieuse coranique vaut non seulement pour la comparaison des religions monothéistes entre elles, Judaïsme, Christianisme et Islam, mais suppose aussi la pluralité confessionnelle de chacune. Effectivement, toujours selon le segment-clef « toutefois, à chacun d’entre vous Nous avons indiqué une voie générale/shir‘a et une voie spécifique/minhâj », la pluralité ne concerne pas uniquement l’existence du Judaïsme et du Christianisme, mais aussi celle de l’Islam puisqu’il est dit « à chacun d’entre vous » et non à « chacun d’entre eux (les juifs et les chrétiens) » et que les allocutaires de ce verset sont bien les premiers partisans de Muhammad.
En cette perspective, la notion de voie/shir‘a,[12] à ne pas confondre bien évidemment avec celle de sharî’a, évoque l’idée d’orientation globale du développement propre à chaque religion issue d’une révélation transmise par l’intermédiaire d’un prophète particulier : Moïse, Jésus, Muhammad. En l’occurrence, shir‘a vaut donc ici pour voie générale. Ainsi, il est clair que Judaïsme, Christianisme et Islam partagent la même foi monothéiste, mais diffèrent par leurs lignes de pensée théologiques, lesquelles sont l’architecture de leurs représentations du rapport à Dieu. Cette coloration est propre à chacune de ces religions et en conditionne pour partie les caractéristiques théologiques lors de leur construction historique.
D’autre part, le terme minhâj rend la notion de chemin[13] et cette différence terminologique indique clairement par effet de comparaison que la dimension n’est plus ici théologique. Nous en déduirons sans risque que le minhāj/chemin représente la deuxième composante des religions : l’aspect concret de leurs réalisations, rites et cultes notamment, ce terme vaut donc ici pour voie spécifique. Cette conception du fait religieux s’applique au judaïsme et au christianisme, mais aussi à l’Islam puisque les musulmans sont les premiers allocutaires de ce verset.
Nous l’avons dit, si le Coran valide la pluralité religieuse, cela sous-entend à priori que toute religion monothéiste mène au Salut de l’âme en l’Au-delà : le Salut universel donc. Le deuxième groupe de versets que nous avions annoncé en apporte une preuve supplémentaire :
« Quant à ceux qui croient et œuvrent en bien, Nous les ferons entrer en des jardins au pied desquels coulent ruisseaux, ils y demeureront à jamais. Telle est la promesse vraie de Dieu, et qui est plus véridique que Dieu en propos ! Il n’en est point selon vos désirs ni selon les désirs des Gens du Livre, mais qui commettra un mal en sera payé, et il ne trouvera contre Dieu ni allié ni secoureur. Mais qui aura œuvré en bien, homme ou femme, en tant que croyant ; ce sont ceux-là qui entreront au Paradis, et ils ne seront pas lésés d’un iota. »[14]
Contextuellement, ces trois versets s’inscrivent en un très important passage rejetant la validité du polythéisme par comparaison avec la foi monothéiste de manière générale, v116-126. La notion de Salut est ici explicitement décrite : « quant à ceux qui croient et œuvrent en bien, Nous les ferons entrer en des jardins au pied desquels coulent ruisseaux, ils y demeureront à jamais. Telle est la promesse vraie de Dieu », v122. C’est suivant cette perspective purement théologique et téléologique qu’est alors abordé le sujet de l’exclusive du Salut : « il n’en est point selon vos désirs ni selon les désirs des Gens du Livre », v123.
Autrement dit, le Salut ne dépend pas de vos spéculations théologiques – vous juifs, chrétiens et musulmans – il n’est attribué que par Dieu et uniquement en fonction de la rétribution des actes de chaque croyant : « mais qui commettra un mal en sera payé […] qui aura œuvré en bien, homme ou femme, en tant que croyant ; ce sont ceux-là qui entreront au Paradis », v124. Peu importe donc la religion, seule la foi en Dieu est prise en compte : « en tant que croyant », et peu importe aussi le genre, le Coran le souligne : « homme ou femme ».
Tel est bien le principe du Salut universel selon le Coran : « ceux qui croient et œuvrent en bien […] ce sont ceux-là qui entreront au Paradis ».
Selon ce verset-clef, aucune religion monothéiste n’a donc le monopole du Salut, pas plus le Judaïsme que le Christianisme [les désirs des Gens du Livre] ou que l’Islam : « il n’en est point selon vos désirs ». Le Coran dénonce ici explicitement les désirs ou prétentions/amâniyy[15] des uns et des autres en matière d’exclusive du Salut. La position coranique est de ce fait en total décalage par rapport aux affirmations doctrinales des dites religions, Islam compris. Pour le Coran, ce n’est donc point l’appartenance religieuse qui est déterminante quant à l’accès du croyant à la félicité en l’Au-delà, mais uniquement le mérite des œuvres qu’il aura accomplies ici-bas. La question religieuse est dépassée, transcendée, et ce qui est commun aux croyants est mis en avant : la foi en un Dieu unique et la valeur salvatrice des bonnes ou mauvaises actions de chacun.
Tel est le credo du Salut inclusif selon le Coran. Enfin, la conclusion de ce passage est éclairante : « Qui donc est meilleur en la voie/dînan que celui qui abandonne/aslama son être/wajh à Dieu, est bienfaisant, et suit le credo/milla d’Abraham exclusivement ? Or, Dieu prit Abraham pour intime ! », v125.[16] Nous noterons que le Coran relie Abraham aux trois religions monothéistes non pas en tant que Patriarche religieux fondateur, mais en tant que représentant du pur monothéisme [le credo d’Abraham] et selon la perspective du Salut inclusif et de son corollaire la pluralité religieuse. Et, si un doute subsistait encore, nous ajouterions un verset qui contextuellement et explicitement affirme le Salut pour tous les croyants comme pour tous les chrétiens trinitaires : « Quant à tous ceux qui croient en Dieu et se lient fermement à Lui/i‘taṣamū bi-hi, Il les fera entrer en miséricorde et grâce de Sa part et les guidera en une voie de rectitude/ṣirāṭin mustaqīm. ».[17]
À titre complémentaire nous préciserons que les versets-clefs que nous venons d’analyser ne sont pas isolés thématiquement. Nombreux sont en effet les versets de propos identiques, citons : « Ils prétendent : Le feu ne nous touchera qu’un nombre limité de jours.[18] Réponds : Auriez-vous donc passé un pacte avec Dieu ? Or, Dieu ne violera jamais Son pacte ! Ou bien dites-vous de Dieu ce dont vous n’avez aucune connaissance ? Il n’en est point ainsi, bien au contraire, et celui qui aura commis un mal et que ses fautes cerneront… ceux-là sont les hôtes du Feu et ils y demeureront à jamais. Et quant à ceux qui auront cru et œuvré en bien… ceux-là sont les hôtes du Paradis et ils y demeureront à jamais. »[19]
Et aussi, « En vérité, ceux qui croient : les judaïsés, les chrétiens et les sabéens, qui croit en Dieu et au Jour dernier et œuvre en bien… ceux-là auront leur récompense auprès de leur Seigneur, et nulle crainte pour eux, ils ne seront point affligés. »[20] Signalons que ce verset connaît deux occurrences quasi similaires : S5.V69 et S22.V17. De même : « Pas de contrainte en religion [plus exactement en la Foi[21]]… », S2.V256 ; « Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté… », S16.V93 ; « Tu n’as pas à guider les hommes… », S2.V272 ; « …le plus noble des hommes aux yeux de Dieu est le plus pieux… », S49.V13, etc.
Il apparaît à présent tout aussi évident de reprendre la compréhension des trois versets-clefs que nous avions cités comme référents de la théologie exclusiviste du Salut développée par l’Islam. Pour ce faire, il est nécessaire de se reporter en notre thèse aux diverses significations des termes dîn et islâm ainsi qu’à l’Analyse littérale de ces versets.[22] Voici donc à titre comparatif, le sens littéral[23] desdits versets, il est en parfaite conformité avec l’essentiel paradigme du Salut universel selon le Coran et en opposition patente avec la théologie du Salut exclusif selon l’Islam :
« Certes, l’Islâm/al-islām est, pour Dieu, la religion/ad–dīn même… » versus analyse littérale : « Certes, la Voie/ad–dîn en Dieu est l’abandon de soi à Dieu/al–islâm… »[24]
« Qui recherche une religion/dīn autre que l’Islam/al–islām, cela ne sera point accepté de lui… » versus analyse littérale : « Qui désire autre que l’abandon de soi à Dieu/al–islâm comme Voie/dîn, alors cela lui sera refusé… »[25]
« …Aujourd’hui, J’ai rendu votre Religion/dīn parfaite ; J’ai parachevé ma grâce sur vous ; J’agrée l’Islam/al-islām comme étant votre Religion…» versus analyse littérale : « …Ce jour, J’ai parfait votre rituel/dîn et vous ai comblés de Ma grâce, et il M’agrée de votre part l’abandon de soi à Dieu/al–islâm comme Voie/dîn…»[26]
Conclusion
En prônant le Salut universel, le Coran renvoie dos à dos les différentes théologies monothéistes qui selon lui ont toutes dérivé du concept de Salut inclusif vers l’exclusive du Salut. En d’autres termes, ce n’est point pour le Coran le monothéisme qui est à l’origine de l’exclusivisme, mais les religions monothéistes. Les versets que nous avons analysés postulent d’une foi et d’une Voie universelles menant au Salut universel, notions qui transcendent les clivages religieux et partisans.
Aussi, ne peut-il y avoir de religion référente, d’orthodoxie, toutes les manifestations des entités monothéistes ont même valeur et raison d’être, Judaïsme, Christianisme et Islam en premier lieu. Toutes sont des possibilités religieuses historiques, des manifestations diverses d’un principe unique : le credo monothéiste et l’adoration due à Dieu. De ce fait, aucune religion n’est supérieure à une autre, toutes sont équivalentes et nulle ne peut prétendre à plus de vérité qu’une autre, en l’occurrence : à l’exclusive du Salut.
La pluralité religieuse est ainsi une richesse qui permet à tous les croyants en fonction de leur sensibilité propre de trouver au service de l’unicité divine le mode d’expression religieuse à laquelle ils sont le plus sensibles.[27] Le message coranique bien compris – c’est-à-dire littéralement et avant que l’emprise du temps des hommes ne l’ait réduit – offre les conditions d’une acceptation plénière de l’altérité religieuse au nom d’une vision équanime et apaisée du fait religieux et d’une relation à Dieu dont l’horizon maximal est l’Amour universel.[28]
Dr al Ajamî