(Ecofin Hebdo) – En Afrique francophone, le marché de la communication, des médias et du divertissement connaît actuellement l’une des meilleures époques de son histoire. En cette période particulière, les décisions de certains acteurs pourraient dessiner le futur de toute l’industrie. Voici 10 personnalités qui, selon l’agence Ecofin, influenceront l’avenir de la communication des médias et du divertissement en Afrique francophone.
1- Fabrice Sawegnon (Voodoo Group)
A la tête de Voodoo Group, c’est l’un des empires du secteur de la communication que dirige l’Ivoirien Fabrice Sawegnon. Véritable pionnier de la région en matière de communication, il a fondé en 1999 une des toutes premières agences de communication d’Afrique francophone. 20 ans plus tard, son groupe est plus multitâche que jamais. En plus de la communication classique, le groupe est désormais très actif dans le domaine de l’audiovisuel. Sa chaîne de télévision Life TV, lancée en 2018, ses deux radios Vibe Radio Côte d’Ivoire et Sénégal, son carnet d’adresses et sa connaissance du secteur font de Fabrice Sawegnon l’une des personnes les plus susceptibles d’influencer en Afrique francophone.
2- Patrick Zuchowicki (Basic Lead/Discop)
Il dirige Basic Lead, l’entreprise américaine qui organise le Discop Africa. L’évènement s’est imposé en quelques années comme le salon phare de l’audiovisuel africain. Il permet de mettre en contact les créateurs de contenu africain avec les acheteurs venus du monde entier. L’événement organisé par l’entreprise de Patrick Zuchowicki est de plus en plus fréquenté et enregistre les participations d’acheteurs de contenus très connus comme Viacom, Showmax, BBC, Fox Networks ou encore Sony Pictures Television et la Warner Bros. Pour faire simple, Patrick Zuchowicki est chargé de l’organisation du principal marché africain du contenu audiovisuel, la vitrine du continent dans ce secteur.
3- Bernard Azria (Côte Ouest Communication)
Pour certains, l’homme qui a ramené les télénovelas sur les télévisions africaines dans les années 80, n’a plus son influence passée dans l’écosystème africain de l’audiovisuel. Et pourtant, depuis que son entreprise, Côte Ouest, s’est orientée vers la production de contenu africain, des formats courts en priorité, son flair a permis de découvrir d’immenses succès comme « Jacob’s Cross » ou « Windeck ». Côte Ouest a également produit la série « Hospital IT » désignée meilleure série au festival Vues d’Afrique de Montréal, en 2017. Il faut également rappeler que le patron de Côte Ouest avait créé CO2, un incubateur de jeunes talents africains de la création de contenu. Les jeunes pousses de Bernard Azria seront peut-être à l’origine des futures séries à succès en Afrique francophone.
4- Christine Pigeyre (CanalOlympia)
En Afrique francophone, l’un des grands succès de ces dernières années en matière de divertissement est le projet Canal Olympia dirigé par Christine Pigeyre. Les 11 salles du projet, en exploitation dans huit pays d’Afrique francophone, ne désemplissent pas depuis leur lancement en janvier 2017. L’intérêt de ce réseau de salles est qu’il ne diffuse pas uniquement des films occidentaux à grands budgets. De nombreux films africains sont intégrés à la grille de programmation, ce qui n’est pas pour déplaire aux créateurs de contenus locaux de la région.
5- Moussa Soumbounou (Universal Music Africa)
Les films et séries ne sont pas les seuls contenus à fort potentiel en Afrique. La musique africaine et ses jeunes talents intéressent de plus en plus hors du continent. La major Universal, ne souhaitant pas rater l’éclosion des futurs grands artistes du continent, a créé, il y a quelques mois, une division africaine. Installée à Abidjan, l’unité dédiée aux pays d’Afrique francophone est dirigée par Moussa Soumbounou. Le franco-malien est donc le nouveau chasseur de tête d’Universal en Afrique francophone. Et vu son expérience dans l’industrie musicale, la major devrait révéler quelques-unes des futurs stars d’Afrique francophone.
6- José Da Silva (Sony Music Côte d’Ivoire)
A l’instar d’Universal, Sony a également son chasseur de talents en Afrique francophone. Également installé en Côte d’Ivoire, José Da Silva, l’homme qui a découvert Cesaria Evora, est mandaté par une Sony pour dénicher les futures stars de la musique africaine. Le natif de Dakar devrait également livrer une farouche concurrence à son prédécesseur dans ce top 10, pour rejouer une rivalité qui anime l’industrie musicale internationale depuis plusieurs années.
7- Pan Xinxing (StarTimes)
Le CEO de l’opérateur chinois de télévision payante StarTimes ne cache plus ses ambitions en Afrique francophone, après avoir réussi son installation dans la partie anglophone du continent. Partenaire de certains pays d’Afrique francophone dans leur migration vers la TNT, StarTimes s’intéresse également à la coproduction de contenu africain. Une aubaine pour les créateurs locaux.
8- Hedi Hamel (Confédération africaine de football/TV Media Sport)
Dans les prochains mois, Hedi Hamel, conseiller en communication du président de la Confédération africaine de football (CAF), et son agence TV Media Sport (TVMS) auront un rôle important à jouer dans le domaine de l’acquisition des droits sportifs. TVMS détient, jusqu’en 2023, les droits en clair, pour l’Afrique subsaharienne, des compétitions de la fédération internationale d’athlétisme. L’agence voudrait également acquérir les droits de diffusion en clair des compétitions de la CAF. Il est clair que l’Algérien, grâce à son agence, sera un des principaux acteurs de l’acquisition des droits sportifs en Afrique francophone.
9- Kahi Lumumba (Totem Experience/Adicomdays)
Créateur, en 2017, des Adicomdays (Africa Digital Communication Days), Kahi Lumumba et son agence Totem Experience ont réussi, en seulement 3 éditions, à en faire une des rencontres phares des professionnels africains de la communication. L’événement, qui deviendra certainement incontournable pour l’écosystème de la communication digitale, rassemble des participants africains avec des professionnels internationaux pour des échanges sur des thématiques liées au secteur.
10-Sidick Bakayoko (Paradise Games/FEJA)
Alors que les jeux vidéo ont généré près de 120 milliards de dollars dans le monde en 2018, en Afrique francophone, l’activité reste embryonnaire. L’un des rares évènements réguliers de grande envergure de la région est le Festival de l’Électronique et des Jeux vidéo d’Abidjan. Il a été créé par Sidick Bakayoko et son entreprise Paradise Game, qui « souhaite vulgariser le jeu vidéo en Afrique ». L’ivoirien semble avoir intégré la grande majorité des dynamiques commerciales qui entourent cet univers. Il crée, par exemple, du contenu audiovisuel autour de l’univers des jeux vidéo comme pour son émission Paradise Game Show diffusée sur la RTI.
Servan Ahougnon