Au Cambodge, 8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche 29 juillet pour les élections législatives. Le grand favori à sa propre réélection est l’actuel Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 33 ans. La trêve électorale s’est ouverte vendredi soir après trois semaines de campagne controversée. Le principal parti d’opposition dissout en novembre est absent du scrutin et certains électeurs décrivent des pressions pour aller voter. Vendredi soir, les sites de plusieurs médias indépendants sont soudainement devenus inaccessibles.
Sans annonce préalable, le ministère de l’Information confirme ce samedi le blocage de 17 sites d’information pour 48h en plein weekend électoral. Sans donner d’explications précises, le ministère dit vouloir respecter les règles du Comité national des élections visant à garantir la sécurité du scrutin et la trêve électorale.
La presse cambodgienne a longtemps été considérée comme l’une des plus libres en Asie du Sud-Est. Mais la situation s’est considérablement dégradée en un an. En septembre, une trentaine de radios ont dû cesser d’émettre et le quotidien Cambodia Daily devait fermer ses portes, incapable de rembourser une facture d’impôt.
En mai, le rachat suspect du Phnom Penh Post a mené à la démission de nombreux journalistes alors que le ton du journal semble s’être adouci à l’égard du gouvernement. Aujourd’hui, tous ces médias sont concernés par le blocage tout comme Radio Free Asia ou Voice of Democracy. Les médias moins critiques à l’égard du gouvernement semblent en revanche épargnés.
Pour le Centre cambodgien pour les médias indépendants, l’absence de médias indépendants remet en question la transparence et l’équité du scrutin. La légitimité de l’élection législative est critiquée depuis plusieurs mois après la dissolution du principal parti d’opposition en novembre dernier.
RFI