5/ Les malheurs et les épreuves nous mettent en garde contre la négligence dans certaines affaires afin de nous permettre de nous corriger. C’est comme un avertissement adressé à un fonctionnaire ou un étudiant défaillant pour leur permettre de se ressaisir. S’il le font tant mieux pour eux. Autrement, ils vont être sanctionné. C’est ce qu’indique la parole du Très Haut : Pourquoi donc, lorsque Notre rigueur leur vint, n’ ont- ils pas imploré (la miséricorde)? Mais leurs cœurs s’ étaient endurcis et le Diable enjolivait à leurs yeux ce qu’ ils faisaient. (Coran, 7 : 43). Les malheurs et les épreuves nous apprennent encore que ceux qui ne profitent pas des avertissements pour s’amender et corriger leur conduite, seront sanctionnés comme le dit le Très Haut : Puis Nous les avons détruites, pour leurs péchés. et (Coran, 7:6) et : Et quand Nous voulons détruire une cité, Nous ordonnons à ses gens opulents (d’ obéir à Nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent à la perversité. Alors la Parole prononcée contre elle se réalise, et Nous la détruisons entièrement. (Coran, 17 : 16).
Ibn Taymiyya (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : « La tristesse peut entraîner une attitude louable qui procure une récompense à son auteur. Dans ce cas, ce qui est louable ce n’est pas la tristesse en soi, mais ses conséquences. C’est comme le cas de celui qui s’attriste pour une atteinte à sa religion ou pour les malheurs qui frappent les musulmans en général. Celui-là est récompensé en raison de son amour pour le bien et sa haine pour le mal et l’attitude qui découlent de tels sentiments. En revanche, quand la contrition entraîne l’abandon de la patience, de la lutte (pour la religion) de la recherche du bien et du combat pour repousser le mal, elle est alors interdite . Sinon son auteur devra se contenter de la rémission de se péchés (sans récompense). Ô vous qui souhaitiez qu’Allah change les condition (de vie) sans une contrepartie de votre part et de la part de vos semblables, comprenez donc ce qui vient d’être dit. 6/Allah Très Haut a dit : Nous avons, certes, envoyé (des messagers) aux communautés avant toi. Ensuite Nous les avons saisies par l’ adversité et la détresse – peut-être imploreront- ils (la miséricorde)! (Coran, 6 : 42). As-Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit (à propos du sens de ce verset) : nous avons envoyé des messagers aux peuples qui vous ont précédé et à des générations anciennes. Et ils ont démenti nos messagers et nos signes.
Et nous leur avons infligé des maux comme la pauvreté, la maladie, des atteintes et des malheurs par pitié de notre part pour les amener à se tourner de nouveau vers Nous en toute humilité et sous l’effet des difficultés. Allah Très Haut dit : La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains; afin qu’ (Allah) leur fasse goûter une partie de ce qu’ ils ont œuvré; peut-être reviendront- ils (vers Allah). (Coran, 30 : 41) c’est-à-dire qu’il y a détérioration des moyens de substitution et apparition de sinistres sur terre et en mer doublées de maladies, de catastrophes etc., à cause des mauvaises actions des gens. Ces croyances leur font goûter une partie des implications de leurs actions. Cela leur permet de savoir qu’Allah réserve à toute action une récompense (appropriée). Aussi leur a -t-Il donné ici-bas un avant goût de la récompense qui les attend afin qu’ils cessent les actions qui leur ont attiré ces conséquences là de sorte à se corriger et retrouver une conduite droite. Qu’est Transcendant Celui qui par l’épreuve apporte du bien et par le châtiment accorde la grâce ! S’il traitait les gens en fonction de tout ce qu’ils font ici-bas, Il n’aurait rien laissé aucune âme sur terre. 7/Les pratiques cultuelles faites en dépit des épreuves et des troubles ont une saveur particulière et génèrent une récompense spéciale.
D’après Maaqal ibn Yassar, le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Le maintien de la pratique cultuelle en période troublée équivaut à émigrer pour me rejoindre » (rapporté par Mouslim, 2948). Selon An-Nawawi, les propos du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : « le maintien de la pratique cultuelle en période troublée équivaut à émigrer pour me rejoindre » renvoient à une situation marquée par des troubles et la confusion, dans laquelle le maintien de la pratique cultuelle est d’autant plus méritoire que beaucoup de gens s’en détournent parce qu’affolés et que seules des individus y restant exclusivement attachés. Selon al-Qurtoubi, des troubles et difficultés extrêmes entraîneront un manque d’intérêt pour la religion et fera que l’on ne s’en occupe que rarement, contrairement aux affaires profanes liées au gagne-pain personnel. Dans une telle situation, le maintien des pratiques cultuelles revêt une grande importance. C’est le sens de ce hadith de Maaqal ibn Yassar cité par Mouslim : « le maintien de la pratique cultuelle en période troublée équivaut à émigrer pour me rejoindre » .
8/ L’acquisition d’un bienfait au bout d’une expérience douloureuse marquée par des difficultés et des épreuves rend le bénéficiaire plus conscient de la valeur du bienfait. C’est ainsi que l’homme réalise l’importance des bienfaits que représentent la santé et la sécurité et les apprécie justement. Les malheurs rappellent à l’homme les bienfaits du Très Haut dont il jouit. L’individu voyant, par exemple, peut ne pas apprécier le bienfait qui consiste à être voyant… Mais si Allah lui inflige une épreuve entraînant une perte réversible de la vue et la lui rend, il réalise alors pleinement l’importance de ce bienfait. La longue jouissance des bienfaits peut faire perdre la conscience de leur importance, ce qui empêche le fidèle d’en être reconnaissant et fait qu’Allah l’en prive pour un temps avant de les lui donner pour le rendre reconnaissant. Mieux, les malheurs rappellent à celui qu’ils frappent et à d’autres les bienfaits d’Allah Très Haut. Quand on voit un fou, on apprécie le bienfait que représente le fait de jouir de la raison. Quand on voit un malade, on apprécie le bienfait que représente le fait d’être bien portant. Quand n voit un mécréant qui vit comme un animal, on apprécie le bienfait que représente le fait d’avoir la foi. Quand on voit un ignorant, on apprécie le bien que représente le fait d’être instruit. C’est du moins la réaction de tout homme conscient et vigilant. Quant aux inconscients, ils ne reconnaissent pas les bienfaits d’Allah ; ils les nient et se considèrent comme supérieurs aux autres créatures d’Allah. 9/Le malheur arrache l’homme à l’inadvertance et le rend conscient de sa négligence du droit d’Allah Très Haut de sorte à ne pas s’attribuer une (fausse) perfection qui durcisse le cœur et favorise l’inattention. A ce propos le Très Haut dit : Pourquoi donc, lorsque Notre rigueur leur vint, n’ ontils pas imploré (la miséricorde)? Mais leurs cœurs s’ étaient endurcis et le Diable enjolivait à leurs yeux ce qu’ ils faisaient. (Coran, 6 : 43
Source: Islam Q&A)