La COP24 bat son plein actuellement en Pologne. Une conférence sur le climat avec pour objectif de mettre en musique l’accord de Paris sur la réduction des gaz à effet de serre, notamment de CO2. Et il faudrait s’activer car le compte n’y est pas. C’est ce que montre le dernier bilan de nos émissions : le « Global Carbon Budget », l’atlas mondial du carbone, en français. Il a été rendu public ce mercredi, et cette année encore, on a relâché encore plus de CO2 dans l’atmosphère.
+1.6 % en 2017, +2.7% en 2018 : année après année, l’humanité crache toujours plus de CO2 dans l’atmosphère. Signe que malgré les discours nos sociétés sont toujours dépendantes des énergies fossiles.
Philippe Ciais est directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE). Il a contribué à ce travail et explique que « l’augmentation des émissions en fait elle est liée aux activités humaines qui sont les transports, – on utilise par exemple du pétrole –; le chauffage, – ce que l’on appelle le secteur résidentiel –; et aussi la production d’énergie – si on produit de l’électricité avec des centrales à charbon, on émet aussi du CO2. »
Charbon, pétrole, gaz, toutes les émissions liées à ces énergies fossiles sont en hausse. Une trajectoire intenable si l’on veut respecter les engagements de l’accord de Paris.
« Il faut que les émissions atteignent un pic dans les prochaines années et surtout qu’elles diminuent très fortement. Et il faudrait qu’entre 2030, – dans 12 ans –, et maintenant, elles diminuent de 25% pour contenir le réchauffement climatique de 2 degrés et à peu près de 50 à 55% pour contenir ce réchauffement sous 1,5 degré », poursuit Philippe Ciais.
Malheureusement, on n’en prend pas la route. La Chine et les États-Unis voient leurs émissions augmenter en 2018, ce sont déjà eux les deux plus gros émetteurs, responsables de presque la moitié du CO2 relâché par l’homme dans l’atmosphère.
RFI