les imams et nous (deuxième partie)

La qualité de l’organi- Tous ces résultats positifs n’au- les imams ne se sont opposés ou-

raient jamais pu être atteints sans une étroite collaboration entre les imams et les « cadres laïcs ». Un exemple de cette collaboration est la rédaction des sermons et des al- locutions des imams lors des évène- ments officiels. Les textes étaient écrits entièrement par les « cadres laïcs » et lus par les guides religieux après une concertation commune. Donc, les sermons et les allocutions sur des sujets très sensibles politi- quement, étaient le fruit d’une concertation entre les imams et les « cadres laïcs ». Les grands projets structurant comme l’organisation du hadj, la radio Al Bayane, le pre- mier Groupe Scolaire Confession- nel Musulman lancé par le CNI (IQRA), le deuxième groupe lancé par le COSIM ont tous été conçus par les « cadres laïcs ». Mais, les imams ont porté ces projets devant les autorités nationales et les bail- leurs de fonds arabes. Leurs cau- tions morale et religieuse ont rendu les rêves des cadres possibles.

Le groupe des éditions Alif, société éditrice du périodique ISLAM INFO est une autre illustration de cette collaboration entre les imams, les « cadres laïcs » et les étudiants. Islam info est né sur les cendres du périodique “ Plume libre’’ grâce à l’implication personnelle et déci- sive de l’imam Idriss Koudouss Koné. Celui-ci a pu obtenir, un appui de l’actuel Ministre Ahmed Bakayoko alors patron du groupe de presse MAYAMA Edition. Ainsi, la prise en charge de la micro-com- position et de l’impression a été as- surée pendant plusieurs années gratuitement. Et jamais l’imam Koudouss n’est intervenu dans la gestion éditoriale de ISLAM INFO. Les nouveaux lycées confes- sionnels et les centres de santé lan- cés par le COSIM sont des projets conçus par les « cadres laïcs ». Mais, il a fallu l’implication person- nelle et décisive du Cheick AHIMA auprès des bailleurs pour obtenir le financement desdits projets.

Ainsi, hier comme aujourd’hui, les imams et les « cadres laïcs » ont toujours travaillé en harmonie dans un environnement où les uns com- plètent les autres selon des compé- tences spécifiques.

Bien entendu, la vie en société ou en communauté, n’est jamais un fleuve tranquille. Selon les saisons, il y a des crues ou des décrues. Mais, jamais les « cadres laïcs » et

sation de la commu- nauté musulmane est reconnue par tous. Cette organisation a

été basée sur trois piliers principaux : Le Conseil Supérieur des Imams le (COSIM), le Conseil National Is- lamique (CNI) et l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d’Ivoire (AEEMCI).

Le Conseil Supérieur des Imams est l’organe qui regroupe tous les Imams. Le Conseil National Isla- mique regroupe les communautés et les associations islamiques. Le CNI regroupe essentiellement des « cadres laïcs », bien que son Prési- dent soit Imam. Le COSIM a un rôle de garant de la spiritualité mu- sulmane, tandis que le conseil na- tional a un rôle plus opérationnel et d’animateur au quotidien de la communauté. Mais au fil du temps et des réalités, le Conseil Supérieur des Imams et le Conseil National adoptent leurs stratégies en tenant compte du contexte national et communautaire. Le bilan que l’on peut faire de cette cohabitation des trois grandes organisations est aussi le reflet du bilan de travail réalisé par les imams et les « cadres laïcs ».

Grâce à la cohabitation harmo- nieuse des imams et des « cadres laïcs », les résultats suivants ont été atteints :

1. La fin du désordre au niveau de la représentation de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire ;
2. La prise en compte par l’Etat ivoirien des fêtes et évènements is- lamiques importants de la commu- nauté musulmane. Le lendemain de la nuit de destin et de la fête de MAOULOUD sont désormais comme des jours chômés et payés ; 3. La possibilité pour les dignitaires religieux musulmans de s’adresser directement au Chef de l’Etat lors des cérémonies de présentions des vœux du nouvel an ;

4. La création de la radio Al Bayane ;
5. L’organisation du hadj ;
6. L’avènement de groupes sco- laires confessionnels musulmans ; 7. L’existence d’un dialogue inter- religieux permanent à travers le Forum des confessions religieuses 8. L’initiation d’opérations commu- nautaires dans tout le pays comme l’opération Solidarité ramadan et la collecté de fonds pour l

quand chez les imams il y a des pro- blèmes, les cadres interviennent aussi spontanément. En réalité, après tout, les imams et les cadres laïcs sont des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Cepen- dant, il faut le reconnaitre, la com- munauté musulmane a eu très tôt la chance d’avoir des imams compé- tents, honnêtes, désintéressés et modérés vis-à-vis des hommes po- litiques, tout en étant déterminés à défendre les causes de notre com- munauté. Leur humilité les a conduits à partager le travail isla- mique avec les « cadres laïcs » en- gagés et tout aussi désintéressés. Ces « cadres laïcs » ont souvent pris des risques professionnels en s’af- fichant aux côtés de certains imams ouvertement vomis par les pouvoirs politiques qui assimilaient l’islam au terrorisme.

Pour la cause de notre commu- nauté, les Imams et les cadres ont été ensemble courageux face à l’Etat de Côte d’Ivoire.Deux exem- ples me viennent à l’Esprit. Celui du discours mémorable, du Cheick AHIMA face au président Robert GUEI quant à la situation politique lorsqu’il a martelé la célèbre phrase “Les mêmes causes produisent les mêmes effets’’. Il y a aussi l’impli- cation directe de l’Imam Koudouss pour sauver la vie d’un cadre phar- macien à MAN, responsable du CNI local et enlevé par les esca- drons de la mort prêts à l’exécuter. On a vu également Imams, cadres etjeunes musulmans dans une marche de protestation contre le harcèlement des Imams et l’assas- sinat de l’Imam SAMASSI MAH- MOUD, en pleine période de l’ivoirité et de la guerre militaro ci- vile. Ce sont des moments doulou- reux, des épreuves dans la vie de la nation qui ont été vécus ensemble par les Imams et les « cadres laïcs » et qui doivent impacter positive- ment sur l’avenir des relations entre les Imams et cadres musulmans. Car, les enjeux du futur sont encore aussi nombreux que 

2020? Prochainement…