Les pluies diluviennes de ces dernières se- maines ont causé de nombreux dégâts ma- tériels, mais aussi de nombreuses victimes humaines. Plus de 20 morts. Les chemins empruntés par les averses de pluies ont ré- vélé que notre politique de drainage des eaux était inadéquate. A côté de ces tristes nouvelles, nous avons enregistrés tout de même de très bonnes nouvelles. Relative- ment à la mobilisation extraordinaire des pompiers, et des forces de sécurité aux premières heures du déluge sauvant ainsi plusieurs centaines de vie. L’attitude res- ponsable du gouvernement, qui après avoir pris la mesure du phénomène, a dé- cidé de déployer à terme tous les moyens possibles et démarrer les travaux d’hercule pour l’assainissement du grand Abidjan. Mais dans l’immédiat les mesures sui- vantes sont à saluer à savoir :
1. Le déploiement dans les zones à risque d’abris comportant toutes les com- modités pour accueillir le cas échéant, les familles en détresse ;
2. la mise en place de postes avan- cés de premiers secours dans tous les quar- tiers sensibles ;
3. l’intensification des actions de sensibilisation et de prévention y compris les alertes météos dans les medias audio- visuels et sur les numéros de téléphonie mobile.
Ces trois dispositions sont capitales. Il fau- dra s’assurer que les informations desti- nées au grand public soient faites aussi bien en français que dans les langues lo- cales principales. A moyen terme, autant l’Etat a créé une force spéciale pour lutter contre les menaces sécuritaires majeures, autant il faut mettre en place une brigade mixte chargée d’intervenir dans le cas des catastrophes naturelles. Dès le début de la saison des pluies, cette brigade devrait être pré-positionnée dans toutes les zones à risque. Mais l’Etat seul ne peut pas tout faire. Fort heureusement ces dernières se- maines de pluies diluviennes nous ont dé- montré la maturité et la solidarité des
ivoiriens à travers leurs mobilisation com- mune extraordinaire : la société civile, les partis et les hommes politiques de tout bord ont exprimé leur compassion et leurs contributions sans calculs, malgré une ac- tualité politique passionnée et passion- nelle. Même les journaux, pour une fois, ont fait passer en priorité les effets de la catastrophe à la une. La télévision pu- blique RTI a passé en boucle les informa– tions sur la météo et la catastrophe.
Mais ce qui m’a le plus impressionné dans cette mobilisation générale c’est celle de la société civile et du citoyen Lambda avec leurs petits moyens hors caméras et micros dans l’anonymat. Ils se sont rendus disponibles en apportant nourriture et même des aides aux élèves en examens. On est passé ainsi à l’étape de notre déve- loppement où l’on doit percevoir désor- mais et établir durablement un pont entre la macro émergence et la micro émer- gence. Dans cette perspective l’Etat et les citoyens, notamment la société civile, se mobilisent ensemble face aux grands défis de notre société tels que la santé, l’éduca- tion, l’insalubrité, et l’insécurité. Car l’Etat ne pourra pas construire partout en même temps une école primaire, un centre de santé, ou un forage hydraulique. Mais l’Etat doit créer et inciter les citoyens à prendre en charge leur destin quotidien. Quitte à créer une émulation entre les ca- dres, et les villages du pays. Il faut ensei- gner dans les écoles les modules sur l’engagement citoyen en période de catas- trophe. Car chacun peut faire et doit faire quelques choses pour son prochain.
En un mot, les événements de ces der- nières semaines nous ont prouvé que l’Etat et les citoyens, au-delà de la politique po- liticienne, peuvent travailler ensemble et en bonne intelligence au profit de tous et de chacun.
A la semaine prochaine IN CHA ALLAHOU