L’histoire des musulmans en Chine

En Chine, on compte 21 millions de musulmans, ce qui représente 1,7% de la population totale (1,2 milliards d’habitants).

Le caractère universel de l’Islam a facilité son acceptation par des peuples de toutes races et nations, et le meilleur exemple en est la Chine, où la population indigène multiethnique et musulmane est plus importante que la population de bien des pays arabes.

Les premiers musulmans de Chine apparurent à la suite de mariages mixtes entre commerçants arabes et perses avec des habitants chinois. Les derniers musulmans ont émergé suite aux conquêtes des territoires musulmans d’Asie Centrale comme la Perse, l’Iraq et l’Afghanistan par les Mongols.

L’Islam a pénétré la Chine a partir de VII e siècle sous la dynastie Tong et la plupart des musulmans vivent dans les régions de l’Ouest, avec une grande majorité de pratiquants dans les régions autonomes du Ningxia et du Xinjiang.

La plupart d’entre eux s’appelaient « Qâdim » signifiant « les suiveurs de la tradition islamique ».

La présence de l’Islam en Chine a été bénéfique au pays et à sa culture de différentes manières. Elle permit à d’éminents musulmans de réaliser de grands progrès dans les domaines de la science, l’administration, la guerre, la politique et le commerce. Un des plus grands navigateurs de Chine était le musulman chinois répondant au nom de ‘Amrou Mouhammad Zhang Ho, et originaire de la famille Ma, musulmane, de la province du Yunnan.

Au cours de son dernier voyage, en 1433, ‘Amrou Zhang Ho atteignit la péninsule arabique pour accomplir son pèlerinage sur la terre sacrée de La Mecque.

Au Moyen Âge, les érudits du monde islamique excellaient en mathématiques, en algèbre et en trigonométrie. L’introduction de leurs connaissances en Chine facilita énormément l’étude de l’astronomie. C’est un célèbre astronome musulman du nom de Jamâl Ad-Dîn Mouhammad Ibnou Tâhir Ibnou Mouhammad Az-Zaydî qui inventa en 1267, de nombreux instruments d’astronomie en bronze : une sphère armillaire équatoriale, un « instrument pour observer et mesurer les rayons des étoiles de la voûte céleste », sans doute l’organon parallacticon de Ptolémée, un cadran solaire plan pour les heures inégales, un cadran solaire plan pour les heures égales, un globe céleste, un globe terrestre et un astrolabe.

Les deux minorités nationales les Ouïghours et les Kazakhs parlent la langue turque, mais la principale ethnie musulmane est les « Huis ».

Très mal considérés dans le pays, les « Huis » sont présentés comme une ethnie sur la seule base de leur confession. Les Huis sont un groupe composite issu de l’intermariage de Han et de musulmans : marchands installés dans les ports du Sud-Est pour une minorité ; populations d’Asie centrale, parfois nestoriens ou juifs reconvertis, fixées dans l’Ouest pour la majorité.

Au départ, le parti communiste chinois sans chercher à éradiquer les musulmans du pays, a souhaité encadrer cette communauté.
Malheureusement, dans la deuxième moitié du régime communiste (années 70), une grande campagne anti-Islam fut lancée.

Dans la province de Ganzu, les musulmans Dongxiang se sont révoltés pour défendre leur imâm et leur mosquée de la destruction.

Au printemps 1975, le régime communiste de Chine mobilisa deux divisions militaires qui se sont regroupées dans la province du Yunnan pour combattre les Huis.

En 1982 et 1993, le même scénario se répéta puisque des nouveaux massacres eurent lieu contre les musulmans qui luttaient pour la liberté religieuse.

Parmi les habitants de huit mille villages musulmans, seuls huit cents à mille femmes âgées et enfants ont survécu au massacre.

Comme les Rohingyas en Birmanie, les musulmans de Chine sont aujourd’hui la cible des autorités chinoises. En effet, le gouvernement chinois a annoncé sa volonté de restreindre les possibilités d’observer le jeûne du ramadan dans le Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine, où vit une importante communauté musulmane ouïghoure. 99% des musulmans sont sunnites et suivent les écoles d’Aboû Hanîfa et de Mâlik.
Depuis 1990, les musulmans chinois sont les premiers à subir la politique de restriction des naissances. A cet égard, les gens qui appartiennent à ces groupes ethniques minoritaires (dont les musulmans) doivent demander la permission avant d’avoir un deuxième enfant.

En parallèle à cette oppression les musulmans chinois jouissent de la grande mosquée de Guangzhou, qui est également connue sous le nom de mosquée Huaisheng, qui signifie « souvenez-vous du sage » (une mosquée à la mémoire du Prophète sallAllahou ‘alayhi wa salam), et est aussi populairement appelée la mosquée Guangta, qui signifie « la mosquée de la tour du phare ».

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