L’hyper-connexion, source de tensions pour les managers

 

Plus les managers communiquent virtuellement, plus ils disent avoir souvent des tensions avec leurs collègues, selon le baromètre Paris Workplace.

Gare à l’hyper-connexion chez les managers ! La baisse des interactions réelles entre les managers et leurs équipes décuple les tensions au sein de l’entreprise, selon le baromètre Paris Workplace, mené par l’Ifop et SFL en juin dernier. Des tensions dont l’impact ne doit pas être sous-estimé, d’autant plus que les managers, pris en étau entre leurs équipes et leur hiérarchie, y sont davantage exposés.

Avec l’avènement des nouvelles technologies, les échanges par mails et par messagerie instantanée sont devenus la norme et les destinataires se sont multipliés. Plus d’un manager sur cinq indique échanger chaque jour avec plus de 20 personnes via ces canaux, soit deux fois plus que les autres salariés. Et plus ils communiquent virtuellement, plus ils sont en tension avec leurs collègues : 40 % quand ils échangent avec plus de 20 personnes par jour, contre seulement 10 % entre 11 et 20 personnes par jour.

Isolement et ennui

Cette hyper-connexion influe aussi sur leur concentration et leur moral : ils se sentent plus isolés, s’ennuient plus souvent et craignent plus d’être licenciés que les autres. Un manque d’interactions humaines dont les managers sont bien conscients, puisque la moitié d’entre eux estiment que « les gens ne prennent plus le temps de se parler » dans leur entreprise (contre 37 % des autres salariés).

L’organisation des bureaux joue également sur les tensions, et confirme bien que les interactions en face-à-face sont bénéfiques. Les salariés travaillant dans un bureau individuel fermé sont presque trois fois plus nombreux à être « souvent » en tension avec leur supérieur hiérarchique (34 % contre 12 %). Les espaces de travail doivent donc « donner envie pour attirer les salariés et recréer des liens managériaux positifs, surtout face à la concurrence des options de télétravail ou de tiers lieux de plus en plus flexibles », concluent les auteurs de l’étude.

lepoint.fr