’ effervescence des grands soirs régnait, mercredi dernier, dans le saint des saints du pouvoir à Washington, les petits plats ayant été mis dans les grands pour un iftar unique en son genre, qui ressemblait à s’y méprendre à un gros canular, à ce petit détail près que ce n’en était pas un, mais plutôt une vaste Tartufferie « trumpienne »…
Car une rupture de jeûne sous les ors de la Maison Blanche, au luxe clinquant depuis que Donald Trump y a débarqué avec ses gros sabots, présidée par le plus islamophobe des maîtres de cérémonie et en l’absence des représentants du culte musulman qui ont pour la plupart préféré rompre avec la tradition, cela avait tout l’air d’être une mauvaise farce, voire d’une caméra cachée.
Ce n’était rien de tout cela, mais la pure réalité confinant à l’ubuesque d’un dîner de gala « ramadanien », au cours duquel le 45ème président des Etats-Unis a plastronné avec son cynisme habituel, déclarant avec emphase devant ses convives triés sur le volet, parmi lesquels on cherchait désespérément les personnalités musulmanes : « Ce soir, nous honorons la tradition sacrée de l’une des grandes religions au monde ». Proprement ahurissant !
Grands absents de cet iftar au goût amer, les dirigeants et dignitaires américains de confession musulmane ont été nombreux à ne pas avoir été conviés au banquet présidentiel, et plus nombreux encore à bouder ouvertement la soirée, en protestant contre l’ère Trump de tous les dangers. Certaines associations musulmanes ont même appelé à la boycotter aux marches du palais, en espérant gâcher la fête qui leur était prétendument destinée et qui battait son plein sans leurs membres éminents.
« Nous ne sommes plus autour de la table. On nous met à l’écart, on nous manque de respect », s’est insurgé l’imam Yahya Hendi, aumônier de la Georgetown University et président du groupe Clergy beyond borders (Clergé sans frontières), comme l’a rapporté France24.
« Trump essaie de prouver que les musulmans soutiennent sa politique. Mais nous n’avons que faire des photos officielles et des iftars à grands coups de marketing. Qu’il commence déjà par modifier la façon dont il parle de nous ! », s’est-il emporté, en songeant non sans une certaine nostalgie aux iftars organisés par son prédécesseur Barack Obama, quand il était invité chaleureusement à franchir le perron de la Maison Blanche.
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