L’Islam comprend des enseignements qu’il peut être utile de soumettre à tous ceux qui défendent la dignité des animaux. Le Coran affirme ainsi : « Nulle bête marchant sur terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communautés. » (Coran, 6,38).
Cela signifie que les espèces animales bénéficient du statut de créature, tout comme les êtres humains.
Le Prophète Muhammad lui-même s’est exprimé très clairement sur ce thème en de nombreuses occasions. Il dit un jour :
« Une femme a été tourmentée en enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée jusqu’à ce qu’elle pérît. A cause de l’animal, elle entra en enfer. Elle ne l’avait ni nourrie, ni abreuvée alors qu’elle l’avait enfermée, ne lui laissant pas la possibilité de consommer ses proies. » (Al-Bukhârî, Muslim)
Un jour, des enfants avaient attaché un oiseau vivant en le prenant pour cible. Ibn ‘Umar, disciple du Prophète, s’exclama : « Le Prophète a maudit celui qui se sert comme cible de tout être vivant (attaché). » (Al-Bukhârî, Muslim)
Le Prophète vit une fois un âne marqué sur le visage. Il désapprouva la chose et déclara : « Que Dieu maudisse celui qui l’a marqué ! » Il ordonna que l’âne fût marqué sur sa croupe, c’est-à-dire la partie la plus éloignée du visage. (Muslim)
Evoquons encore ces événements : « Nous étions en voyage. Nous vîmes alors un oiseau avec ses deux petits. Nous prîmes les oisillons et leur mère se mit à voler au-dessus de nos têtes. A ce moment arriva le Prophète qui demanda : « Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Allez, rendez-lui ses enfants ! » Un autre jour, il apprit que des hommes avaient brûlé une fourmilière. Il demanda alors : « Qui l’a brûlée ? » Ses compagnons répondirent: « Nous. » Il déclara : « Il ne convient à personne de châtier par le feu, sinon le Maître du feu. » (Abû Dâwûd)
Cela se passait au VIIe siècle, bien avant que l’on envisage en Europe des associations pour la protection des animaux.
Aimer et protéger les animaux fait donc partie des enseignements de l’Islam. Même lorsqu’il s’agissait de se nourrir, le Prophète commandait aux croyants d’aiguiser leur lame avant de procéder à l’abattage et d’épargner à l’animal toute souffrance.
Et il nous dit aussi combien le Créateur apprécie de nous voir protéger sincèrement et avec bonté les espèces qui nous sont inférieures et qui dépendent de nous. Le Prophète raconta un jour ce récit :
« Alors qu’un homme cheminait, il fut pris d’une grande soif. Il trouva un puits dans lequel il descendit et but. Quand il en sortit, il vit un chien haletant qui mangeait de la boue sous l’effet de la soif. L’homme se dit : « Ce chien est en proie à une soif semblable à celle que je viens d’éprouver il y a peu. » Il descendit alors dans le puits et remplit d’eau sa chaussure qu’il tint entre ses dents jusqu’à ce qu’il se hissât en dehors du puits. Ainsi, il donna à boire au chien. Dieu lui en fut reconnaissant de sorte qu’il lui pardonna, et le fit entrer au paradis. » Les compagnons du Prophète lui demandèrent (surpris) : « Ô Messager de Dieu, nous serions récompensés pour (avoir été compatissants envers) des animaux ? » Le Prophète dit : « Pour tout foie humide (c’est-à-dire tout être vivant), il y a une récompense.» (Al-Bukhârî, Muslim)
Le même événement est rapporté, mais cette fois en faveur d’une prostituée. Le Prophète a dit : « Un chien à demi-mort de soif tournait autour d’un puits, lorsqu’il fut remarqué par une prostituée juive qui enleva sa chaussure et s’en servit pour lui donner à boire. Ce geste lui valut d’être pardonnée. » (Al-Bukhârî, Muslim)
On voit combien les portes de la clémence divine restent ouvertes à toutes et à tous.
Tel est l’Islam, tel est notre Prophète.