L’islam : religion ou idéologie?

L’idéologie est l’action de construire une pensée globale autour de la représentation du monde et de son mode de fonctionnement, une représentation qui se veut rationnelle et objective et derrière laquelle se cache des intérêts de nature politique, religieuse ou philosophique, voire tout simplement un besoin de satisfaction matériel ou biologique. Une représentation qui n’est que l’image d’un certain nombre de préjugés ou d’idées préconçues.

Avec cette définition la religion, n’importe laquelle, peut être classée dans le rang des idéologies parce qu’elle nous parle de la représentation du monde, définit le rapport de l’homme avec Dieu, et de l’homme avec son environnement. Mais quelle place a le questionnement ou l’entendement dans ces religions ? Peut-on imaginer une idéologie éclairée qui autoriserait l’entendement et le questionnement pour l’être humain ? Une idéologie qui éviterait à l’homme d’uniquement reproduire et prendre à son compte du prêt à penser ?

L’exagération et l’excès de confiance sont souvent les précurseurs de cette manière de penser, et les premiers responsables d’une certaine radicalisation au niveau de la communication tout simplement. Le côté simpliste et prêt à porter des idées fournies au dépend d’une critique scientifique et intellectuelle permet à cette idéologie de trouver des adeptes auprès de populations moins instruites et en manque de savoir.

Pour répondre à la question : la religion est-elle une idéologie de ce type ? C’est-à-dire interdisant la critique scientifique des textes et prohibant l’utilisant de l’intelligence pour comprendre la représentation du monde. Si la religion demande à l’Homme de croire à l’au-delà et à des notions métaphysiques tel que le paradis ou l’enfer à titre d’exemple, on peut dire que la religion serait au-dessus de l’idéologie, du moment qu’avec cette dernière les idées doivent être associées à une réalité matérielle, de cette manière la religion relève l’idée à un niveau supérieur par rapport à son niveau de mise en oeuvre.
Qu’en est-il de l’Islam ? S’il est vu comme étant un ordre général qui engloberait tous les aspects de la vie et qu’il a sa propre représentation et conception du monde, on peut être amené à penser l’Islam comme étant une idéologie de plus et à placer dans le même rang que les autres.

En Islam nous trouverons les deux types d’idéologies, celle dite éclairée et laissant place à la raison et celle dite simpliste où l’action de l’intellect et l’intelligence est limitée. Bien que l’islam n’exclut pas la diversité des traditions, des cultures, des langues, des modes de vie et évite de mettre toute l’humanité dans un seul moule. L’islam a libéré la pensée humaine en l’incitant à découvrir et à réfléchir, et à se questionner même sur DIEU. La foi dans l’islam est une raison sans limite. Les mouvements réformistes depuis plusieurs siècles sont un meilleur exemple de cette liberté de penser et de produire des idées et de mener des réflexions même sur les texte sacrés (comme le coran ou les paroles du prophètes).

Cependant nous constatons que des mouvements dits islamiques, pour des raisons religieuses ou politiques ont manoeuvrés vers une sorte d’idéologisation de l’islam pour accepter ou rejeter l’autre (personne, culture, idée, réflexion,…).

La démarche pour arriver à ce résultat (idéologisation de l’islam) on peut la résumer comme suit :
1 – Inciter sur le comportement et la spiritualité pour exclure la raison, et de ce fait l’adepte apparaitrait plus religieux et serait plus crédible.
2 – Uniformiser la pratique religieuse et la pensée intellectuelle.
3 – Renvoyer la représentation du monde à une seule lecture, pour que les textes deviennent la seule source de savoir pour toutes les disciplines et la solution à tous les problèmes (économiques, sociales,…).
4 – Ignorer la lecture contextuelle des événements passés ou à venir.
5 – Développer une certaine radicalisation dans la pensée.

Pour conclure, le prêt à penser et l’idéologisation de la religion sont néfastes à son émancipation ainsi qu’à ses adeptes.

oumma