La précieuse période de jeûne du mois béni de Ramadan 2019 tend vers sa fin. C’est une occasion exceptionnelle d’un cheminement spirituel, social et humain qui conditionne le croyant dans la Voie de l’agrément d’Allah (sîratâl mûstaqîm). L’observance de ce mois béni doit nous permettre de tendre, Incha Allah, vers la piété, la crainte d’Allah (la Tâqwa), qui constitue l’objectif ultime du jeûne.
Cette tendance à la piété nous conduit aussi à nous acquitter avec une intention appropriée de la Zakât al-Fitr, qui est une aumône légale purificatrice liée au mois de Ramadan. La Zakât al -Fitr est obligatoire pour tout jeûneur afin de se purifier et compléter l’immense récompense du mois béni de Ramadan. C’est donc un devoir pour chaque jeûneur s’il dispose de son montant, en plus de sa propre charge et de la charge de ceux qu’il nourrit le jour de la fête et la nuit qui le suit de l’acquitter. La Zakât al-Fitr est directement liée à la personne et non à ses biens. De ce fait, elle est la même pour tous sans distinction d’âge, de sexe ou de fortune. Cette aumône légale purificatrice s’octroyait historiquement sous la forme des denrées alimentaires s’élevant à la mesure d’un “Sâ” = 4 Moudd (le contenu de 4 fois deux mains jointes); le Sâ, est un terme arabe qui correspond à environ 2,5 kilos de produits alimentaires. Ces produits correspondaient à ceux qui étaient les plus consommés dans un pays, comme par exemple le riz, le maïs, le mil, etc.
En Côte d’Ivoire, par exemple, on y consomme beaucoup le mil, le sorgho, le maïs, mais surtout le riz. Il convient également de souligner que les savants musulmans sont arrivés à la conclusion que la Zakât al-Fitr peut être accordée en numéraire, c’est-à-dire en argent. L’argent en espèces apporte plus de flexibilité à celui qui donne et à celui qui reçoit ; ce dernier pourra ainsi avoir plus de marge de manœuvre par rapport à ses besoins. Omar Ibn Abdel Aziz a ordonné aux préfets de la terre de l’islam de faire sortir la zakat al fitr en argent. Abou Isehaq a dit : « j’ai connu des derniers compagnons qui donnaient la zakat al fitr en somme d’argent ». Il est par ailleurs un devoir pour le musulman de verser la zakat pour son épouse musulmane, ses enfants qui ne sont pas pubères et de tout proche qui est à sa charge, c’est-àdire ceux dont la charge est un devoir pour lui, par exemple son père et sa mère s’ils sont pauvres. Quant aux enfants majeurs, leur accord préalable est nécessaire.
A noter également que la femme célibataire, ou la veuve, qui dispose de moyens de subsistance, doit également s’acquitter de la Zakât al-Fitr. Au demeurant, la Zakât al -Fitr permet ainsi aux pauvres et aux nécessiteux de passer la fête dans la joie et la paix en leur épargnant de tendre la main ce jour-là. Cet acte de solidarité et de charité assure qu’aucun membre de la communauté ne soit exclu du plaisir des festivités communautaires. La Zakat peut aussi être source de stabilité sociale pour l’individu qui la reçoit. Il est évident que la Zakat fait partie de la tradition islamique de générosité et doit nous rappeler de continuer à cultiver la compassion, la générosité et le respect les uns envers les autres quelle que soit notre position sociale, au-delà du mois particulier de Ramadan. Qu’Allah accorde à chacun d’entre nous Ses faveurs, Sa Guidance, Son agrément dont le bénéficiaire jouit d’un statut exceptionnel de sérénité, de paix, de référence à la communauté, d’utilité sociale, d’intelligence supérieure, de baraka pour lui et pour sa famille… En vous laissant sous la protection d’Allah, nous vous proposons à de méditer ce verset de la sourate Alan’âm : ” Dis : certes ma prière, mes actes d’adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n’a point d’associé.”
Imam Meité Al Imam