Réunis en sommet extraordinaire par visioconférence ce mercredi, les Européens ont déclaré ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle biélorusse du 9 août dernier, qui a vu la réélection d’Alexandre Loukachenko. Des sanctions contre des personnalités du régime vont aussi être prises.
L’UE ne reconnaît pas le résultat de l’élection présidentielle en Biélorussie, ont affirmé ce mercredi le président du Conseil, Charles Michel, et la chancelière allemande Angela Merkel, après un sommet extraordinaire des 27 dirigeants de l’UE.
Affirmant que l’Union était aux côtés du peuple de ce pays, Charles Michel a ajouté que l’UE allait imposer « bientôt » des sanctions sur un nombre « substantiel » de responsables du régime d’Alexandre Loukachenko, responsables « de violences, de répressions et de fraudes électorales ».
« Nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin », a insisté le président du Conseil, affirmant l’unité des Vingt-Sept sur le sujet après leur réunion par visioconférence.
Nous condamnons les brutales violences contre les manifestants…
Angela Merkel, chancelière allemande
Appel au dialogue pouvoir-opposition
La chancelière Merkel a souligné que les Bélarusses devaient « trouver leur propre voie », avant d’appeler à un dialogue national incluant M. Loukachenko : « Les gens en Biélorussie savent ce qu’ils veulent […] C’est pourquoi nous voulons une voie indépendante pour le [pays] où les conditions politiques sont décidées par le pays lui-même » de manière « pacifique et par le dialogue », a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs révélé que M. Loukachenko n’avait pas souhaité s’entretenir avec elle au téléphone.
Interrogée sur la question de savoir si l’UE prônait une nouvelle élection, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a répondu que c’était la population elle-même qui demandait un nouveau scrutin « libre et équitable ».
De son côté le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré à l’issue du sommet de l’UE qu’une nouvelle élection présidentielle devait avoir lieu, estimant que celle du 9 août « ne pouvait pas être considérée comme juste, libre et démocratique ».
Il a ajouté qu’à la demande de la Pologne, les Vingt-Sept s’étaient mis d’accord pour impliquer des organisations internationales comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), « afin de pouvoir éventuellement aussi soutenir le processus de démocratisation, par exemple en supervisant la préparation des prochaines élections, si la situation évolue de cette manière ».
Juste avant la réunion, la figure de proue de l’opposition bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa, avait exhorté l’UE à rejeter les résultats de la présidentielle du 9 août qu’elle a qualifiée de « frauduleuse ».