Les acquis de la phase test du dispositif « Eave tubes » ont été présentés, jeudi, lors d’un atelier de restitution à l’Institut national de santé publique à Adjamé.
L’Institut Pierre Richet (Ipr) de Bouaké, le centre de recherche de l’Institut national de santé publique (Insp), a conduit, dans le courant du deuxième trimestre de 2019, dans 40 villages de la région de Gbêkê, un projet dit « Eave Tubes », du nom d’un nouvel outil de lutte contre les moustiques vecteurs du paludisme devenus résistants aux insecticides conventionnels de santé publique.
Le projet, au dire du Pr Dinard Kouassi, directeur de l’Insp, vient en complément des stratégies de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire que sont les moustiquaires imprégnées et la pulvérisation intra-domiciliaire. Le patron de l’Insp a fait savoir, lors de l’atelier de restitution de la phase expérimentale, jeudi dans les locaux de l’Institut à Adjamé, que « Eave tubes » est une stratégie qui consiste à insérer dans les claustras des maisons des tubes traités et imprégnés d’insecticides. Ces outils attirent les moustiques et les éliminent en masse.
Le projet, qui attend d’être vulgarisé sur l’ensemble du territoire national, a eu pour acquis dans la zone où il a été expérimenté, entre autres, de réduire de moitié le nombre de moustiques dans les maisons dotées de « Eave tubes », de baisser de 38 pour 100 le risque d’être malade du paludisme dans les villages pilotes comparativement aux autres villages de la région.
Pour le directeur général de la santé, Mamadou Samba, l’usage du dispositif « Eave tubes » contribuera à booster les résultats déjà probants de la lutte anti-vectorielle en Côte d’Ivoire. « Les efforts du gouvernement ivoirien et l’appui des partenaires, notamment le Fonds mondial et l’Initiative du Président américain pour la lutte contre le paludisme, ont permis de réduire substantiellement le nombre de malades entre 2015 et 2017. La Côte d’Ivoire est passée du rang de 6e pays affecté par le paludisme en 2015 à 15e en 2017 », a révélé le représentant du ministre Eugène Aka Aouélé.
Le projet « Eave tubes » est une recherche opérationnelle financée par la Fondation Bill et Melinda Gates. Il est le fruit de la collaboration entre le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (Mshp) à travers l’Insp et la London school of tropical medicine and hygiene (Lshtm) du Royaume uni, l’université de Pennsylvanie des Etats-Unis, IN2 Care (Pays-Bas) et le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
fratmatinfo