A Madagascar, les résultats officiels provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante donnent Andry Rajoelina gagnant de l’élection présidentielle du 19 décembre. L’ancien président de la Transition est arrivé en tête avec 55,66 % des voix. Son adversaire Marc Ravalomanana obtient 44,34 % des suffrages. Andry Rajoelina, 44 ans, est bien connu des Malgaches, puisqu’il a déjà été maire de la capitale en 2007 et a dirigé le pays pendant 5 ans, de 2009 à 2013.
Passer de président non élu à chef de l’Etat choisi par les Malgaches voilà le pari réussi pour Andry Rajoelina. Surnommé « Zandry Kely » (« le petit gars ») par ses sympathisants ou encore « TGV » pour son côté fonceur, il prend la tête du pays à seulement 34 ans, en 2009. Fils de colonel, il est le meneur des manifestations qui poussent Marc Ravalomanana, alors président de la République, à la démission. Une prise de pouvoir, soutenue par les militaires, qualifiée de coup d’Etat par la communauté internationale. Un terme que le principal intéressé a toujours réfuté depuis son retour sur la scène médiatique il y a près d’un an.
« Nous pouvons rétablir une vérité, a-t-il déclaré. Tout le monde connaît la définition du mot « putschiste ». C’est quelqu’un qui prend le pouvoir en utilisant des armes et l’armée. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Je ne suis pas un putschiste, Andry Rajoelina est un révolutionnaire et un patriote ».
Empêché de se présenter en 2013
Avant d’entrer en politique, ce patron de sociétés publicitaires était aussi connu comme organisateur de soirées. Critiqué pour son inexpérience pendant ses 5 ans à la tête de la Haute Autorité de la Transition, il s’est efforcé pendant sa campagne électorale de convaincre les Malgaches qu’il était « prêt à sauver le pays ». « Je n’étais pas prêt en 2009. Mais le Andry Rajoelina de 2018, ce n’est pas le Andry Rajoelina de 2009. J’ai surmonté des épreuves. J’ai changé. Je me suis préparé et je suis prêt maintenant ! »
Une revanche pour celui qui n’avait pas été autorisé à se présenter à la présidentielle de 2013 et avait alors soutenu le président sortant, Hery Rajoanarimampianina.
La Haute Cour constitutionnelle a maintenant neuf jours pour proclamer les résultats définitifs.
RFI