« Nous exportons ce que nous produisons et importons ce que nous mangeons ! » Voilà une phrase de Marie Diongoye Konate qui résume son combat quotidien. Comment faire pour encourager la consommation locale au détriment des produits importés.
Le combat de cette ingénieur Architecte, commence par un voyage qu’elle a effectué au Brésil dans le cadre de ses fonctions de Directrice Adjoint du Projet Soja à la Direction et Contrôle des Grand Travaux (DCGTX) ex BNETD. Là, Marie Diongoye KONATE, découvre que son pays hôte est le premier producteur mondial de soja, premier producteur mondial de sucre et de biocarburant à base de canne à sucre, deuxième producteur mondial de maïs, premier producteur mondial de viande bovine etc.
Ce qui l’intrigue du coup c’est que l’Afrique et la Côte d’Ivoire particulièrement produisent également toutes ces matières mais en très faible quantité. Une faible production qui pousse à l’importation des aliments de base comme le riz. A partir de ce moment, la jeune dame sait qu’il y a lieu d’apporter sa pierre.
A son retour en Côte d’Ivoire, Marie Diongoye Konate prend alors une décision qui va changer le court de sa vie professionnelle. Elle claque la porte de la DCGTX en abandonnant cet important poste qu’elle occupait au grand étonnement de ses proches, notamment son père un ex-ministre des finances et fonctionnaire international du Mali.
“Je me souviens que mes parents m’ont appelée. Ils étaient tous les deux assis dans le salon et m’ont demandé si j’avais un problème dans la tête. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’ai décidé de quitter un poste aussi confortable que celui que j’exerçais (Logement et voiture de fonction, etc.) pour aller m’installer dans un petit coin du marché populaire d’Adjamé á Abidjan”, raconte Marie Konaté.
Avec 400.000 F CFA comme fonds propres, elle s’achète un broyeur. Au fur et à mesure, elle rencontre des personnes, des proches et des partenaires qui vont lui faire confiance et faire progresser ses affaires. Elle trouve sur son chemin des gens qui croient en elle. Avec un ex-collègue français de la DCGTX qui venait de perdre son boulot, elle se met au travail. Un exercice qui ne sera pas autant facile. « Il y a des nuits où j’étais hantée par l’abandon », confie-t-elle.
Grace à cette confiance des investisseurs, elle réussit à agrandir ses ateliers et acheter des équipements qu’elle implante dans la zone industrielle du Vridi. Elle reste fixée sur son rêve, celui de mettre en place une entreprise locale en utilisant des produits agricoles locaux, produire des aliments hautement nutritifs pour les nourrissons, abordable pour les plus pauvres des pauvres.
En 1997, elle réussit à convaincre les organismes d’aide alimentaire d’acheter localement les aliments destinés aux réfugiés libériens. Ces aliments constitués uniquement de mélange de soja et maïs étaient importés. Elle effectue alors sa première commande de 980 tonnes. C’est le début de son entreprise qu’elle nomme PKL pour Protein Kissée-La (Protéines issues de la graine en langue malinké).
PKL est devenu leader dans les produits alimentaires pour nourrisson et rivalise avec des multinationales comme Nestlé. PKL c’est deux grosses marques de céréale pour enfant Farinor et nutribon. PKL, c’est aussi un capital social de 140 millions F CFA. PKL Reste la première entreprise de production d’aliment pour bébé au sud du Sahara
Aujourd’hui la Présidente Directrice Générale veut s’attaquer à un nouveau domaine, l’exportation de l’attieké dans les pays asiatiques. Marie Diongoye KONATE est un véritable exemple et une inspiration pour l’Afrique qui a su relevé le défi de réussite africaine et qui rêve d’une autosuffisance alimentaire en Afrique.