En 2016, le Maroc lance officiellement sa stratégie de lutte contre la corruption. Dix programmes comprenant 239 projets sont élaborés et dont l’objectif est d’éradiquer ce fléau qui gangrène les adminisitrations marocaines.
Le Maroc fait partie des pays de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord) les plus corrompus. Selon une enquête de Transparency, entre 2014 et 2015, près d’un Marocain sur deux (48%) aurait donné au moins une fois un bakchich en échange d’un service public.
Pourtant, le Royaume a fait d’énormes efforts ces dernières années pour mettre fin à la corruption dans le pays.
Avec notamment la mise en place d’un numéro vert pour dénoncer les actes de corruption, la présentation devant la justice des dossiers pointant cette pratique par la Cour des comptes ou encore la proposition d’une nouvelle loi encadrant l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption.
Dans le cadre de cet objectif à l’échelle nationale, le ministère de l’Intérieur s’apprête à annoncer la révocation de quinze présidents de commune impliqués dans différentes affaires de corruption.
Les charges retenues contre les édiles locaux à l’initiative entre autre de la Cour des comptes, concernent des infractions aux lois de l’urbanisme et à celles des marchés publics, rapporte le quotidien Assabah dans son édition des 14 et 15 avril.
Les faits reprochés : Passations de marchés publics à des proches et à des entreprises privilégiées, pratiques anticoncurrentielles, autorisation d’achèvement des travaux dans des lotissements en arrêt depuis plusieurs années sans que le lotisseur ne s’acquitte des taxes (TNB).., les infractions se compte par dizaines, ajoute le journal.
Les présidents de commune mis en cause auraient aussi, selon le journal, délivré des documents administratifs qui ont permis la construction d’immeubles sur des terrains déclarés non constructibles.
Les édiles poursuivis devant la justice pénale encourent non seulement la révocation mais aussi de lourdes peines de prison s’ils sont reconnus coupables des faits reprochés.