Dans la concurrence entre projets pour l’organisation du culte musulman, ils ont été les plus rapides. Les initiateurs de la consultation effectuée par Internet et sur le terrain des mosquées et des associations, en mai et en juin, impulsée par le militant associatif Marwan Muhammad, ont présenté ses résultats et les propositions qu’ils en ont tirées, dimanche 30 septembre, lors d’une réunion à l’Institut du monde arabe. Quelque 24 000 internautes et 2 500 personnes rencontrées sur le terrain ont répondu à la consultation lancée par l’ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Ce n’est pas rien, même si la démarche ne prétend pas à une représentativité.
Le premier enseignement de ce questionnement des croyants est clair : « Il y a un besoin de structuration du culte » exprimé par les musulmans, a souligné Marwan Muhammad devant quelque 200 responsables associatifs et religieux. En effet, plus de 85 % des personnes interrogées ont estimé que les musulmans avaient besoin d’une structure nationale les représentant. Mais le militant associatif a plaidé pour que celle-ci s’inscrive « dans un rapport d’égal à égal avec les autorités », loin de tout « contrôle politique » auquel ont, selon lui, tendu les politiques gouvernementales jusqu’à présent. « Travailler [à l’organisation du culte] sans les musulmans, c’est travailler contre les musulmans », a-t-il ajouté.
Cette pique vise aujourd’hui Emmanuel Macron, qui prépare depuis plusieurs mois une réforme dans le secret de consultations privées et qui doit en annoncer le schéma d’ici au début de 2019. « Ce gouvernement est-il capable d’essayer autre chose [que ce qui a été fait auparavant] et de voir les musulmans comme des citoyens de plein droit ? », a interrogé l’initiateur de la consultation. Elle vise aussi, dans une moindre mesure, les fédérations musulmanes engagées dans le Conseil français du culte musulman (CFCM),…