Massacre Pittsburgh : des musulmans et des chrétiens vont former des “anneaux de paix” autour des synagogues à Toronto

Près d’une semaine après l’irruption meurtrière dans la synagogue de Pittsburgh du suprémaciste blanc Robert Bowers, la haine personnifiée, et alors que les effets traumatiques de son onde de choc se sont fait ressentir au Canada, plusieurs membres des communautés musulmane et chrétienne de Toronto s’apprêtent à marquer la célébration du Shabbat par un geste fort, hautement symbolique.

Horrifiés par ce drame qui a fait couler le sang d’innocents dans une enceinte sacrée, ils seront des dizaines à témoigner demain leur solidarité à la communauté juive en formant, unis main dans la main et sous la même bannière de la tolérance religieuse, des « anneaux de paix », protecteurs et bienfaisants, autour de différentes synagogues situées au cœur de la cité phare de l’Ontario.

« Nous sommes des gens de foi. Nous devons répondre devant notre Créateur de nos actions envers nos semblables. Nous avons peut-être des croyances différentes, mais nous sommes tous frères et soeurs », a déclaré Osman Khan, le secrétaire général du Centre islamique Imdadul et grand artisan de ce magnifique rempart érigé contre le mal absolu qu’est le racisme et sa barbarie à visage humain.

« Il y a des chrétiens et des athées qui se joindront à nous parce qu’ils croient, eux aussi, dans les vertus de la solidarité et sont pleins de compassion envers les victimes juives de Pittsburgh et leurs proches. Le massacre épouvantable et insensé qui a brisé des vies dans la synagogue Tree of Life nous a tous touchés. Il a touché tous les êtres humains », a-t-il souligné.

C’est avec une profonde émotion qu’il a tenu à rappeler que les premiers « anneaux de paix » pluriconfessionnels avaient d’abord entouré les mosquées en février 2017, dans le sillage funeste de la fusillade qui avait lourdement endeuillé la Grande Mosquée de Québec. Une fusillade perpétrée par Alexandre Bissonnette, 28 ans, un chrétien extrémiste, néo-fascisant et viscéralement islamophobe, au cours d’un dimanche soir glacial de la fin du mois de janvier 2017.

A Toronto, la création de passerelles interreligieuses est tout sauf un vœu pieux… Elles s’élèvent magistralement au-dessus de l’ignorance, des peurs irrationnelles et des torrents d’outrances, ne cessent de se consolider au fil des années, et jettent des ponts entre les hommes, mais aussi entre le Centre islamique Imdadul et la synagogue HolyBlossom, dont le rabbin a été le premier à saluer le formidable élan de solidarité impulsé par son frère en Dieu et ami proche, l’imam Osman Khan.

« Cela renforce ce que nous savons être vrai : la plupart des gens sont bons et gentils et la plupart des gens sont compatissants et prêts à donner de leur temps précieux pour exprimer ce qui est bon et juste », a insisté le rabbin Splansky.

« Certes, il suffit d’une personne haineuse pour faire beaucoup de dégâts. Mais ce Shabbat, je crois que nous allons mesurer combien nos semblables sont bons. Cette empathie et bonté humaines sont à la fois une source précieuse de réconfort, mais aussi la plus belle réponse que nous pouvons apporter au massacre effroyable de Pittsburgh », a-t-il renchéri, avec une confiance renouvelée en l’homme et dans l’avenir.

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