Les États-Unis ont engagé, mardi 23 octobre, la révocation des visas des Saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au sein du consulat du royaume à Istanbul, en Turquie.
L’annulation de ces autorisations de séjour est la première décision concrète annoncée par Washington à l’encontre de son allié de longue date. Elle vise 21 personnes, qui se voient révoquer leur visa ou deviennent inéligibles à de futurs visas, a précisé Heather Nauert, la porte-parole du département d’Etat. « Ces sanctions ne seront pas le dernier mot des États-Unis sur ce dossier », a averti le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.
Dans la soirée, le président Donald Trump a par ailleurs affirmé que le prince héritier Mohammed Ben Salman, dit « MBS », avec qui il a dit avoir échangé lundi, lui avait assuré ne pas être impliqué dans l’assassinat. « Il a fermement dit qu’il n’avait rien à voir avec cela, c’était à un niveau inférieur », a-t-il dit lors d’une réunion avec des chefs militaires.
« Un fiasco total »
Agé de 59 ans, Jamal Khashoggi, un éditorialiste qui collaborait avec le Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, où il s’était rendu pour obtenir des documents administratifs en vue de son mariage.
Après avoir nié la mort du journaliste, le gouvernement saoudien a avancé plusieurs versions contradictoires, évoquant une rixe ayant mal tourné. Riyad soutient désormais que le journaliste a été tué au cours d’une opération « non autorisée » dont MBS n’était pas informé.
Donald Trump croit-il à la version donnée par les Saoudiens ? « Je veux d’abord connaître les faits », a-t-il répondu, avant de critiquer l’opération elle-même. Mais aussi, de façon plus surprenante, la manière dont elle a ensuite été dissimulée.
« Ils avaient un très mauvais projet à l’origine, il a été très mal exécuté et l’opération de dissimulation a été l’une des pires de l’histoire des opérations de dissimulation. »
Le meurtre et sa dissimulation sont « un fiasco total », a-t-il ajouté. Restant évasif sur d’éventuelles décisions à venir, le locataire de la Maison Blanche a pris soin de souligner combien Riyad était un « excellent allié » de Washington depuis des décennies, et a rappelé que le royaume sunnite était « l’un des principaux investisseurs aux États-Unis ».
LEMONDE.FR