Déjà 5000 morts en mer en 2018. Notre part de responsabilité individuelle et collective.
Je me pose toujours la question suivante : on est où là? Quand je réfléchis aux deux images suivantes: la première est celle concernant ces milliers de jeunes garçons, de filles dont le rêve est la traversée coûte que coûte du désert et de méditerranée. La deuxième est celle de ces africains qui ont réussi en Europe et en amérique et qui cherchent par tous les moyens à revenir travailler en afrique que leurs petits frères et petites sœurs tentent de fuir. Dans le premier cas, contrairement à ce qu’on pense généralement, ce ne sont pas les gens sans moyen, sans revenu, ou sans travail qui tentent l’aventure d’aller se « chercher » ailleurs. Mais ils veulent trouver mieux et plus en Europe, en asie ou en amérique.
Quoi de plus légitime et normal ! Mais ce qui est discutable ce sont les moyens utilisés, et les risques encourus. Mais en fait qu’est-ce qui attire tout le monde vers l’extérieur de notre continent? 1. Il y a d’abord et surtout le retour triomphal de certains migrants fortunés. Ils viennent en grande pompe se marier et construire de très belles maisons ainsi que des immeubles. 2. Il y a ceux qui restent à l’étranger et qui envoient de l’argent aux parents, ou qui payent le pèlerinage pour d’autres parents. 3.
on note aussi, une nette différence de niveau de vie entre les non scolarisés ayant réussi à l’étranger et les diplômés vivant au pays. 4. La vie en occident faite de liberté, de dé- mocratie, attire fatalement la majorité des gens, tout comme ces candidats africains à l’immigration. 5. Les problèmes de société, familiaux et politiques mal résolus dans son pays sont un autre groupe de facteurs qui incitent à l’immigration. Quant à ceux qui veulent faire le sens inverse, il y a aussi plusieurs raisons. 1. Le niveau de vie très élevé, mais les impôts tout aussi élevés. 2. Le stress quotidien, toujours et toujours. 3. Le choc permanent des cultures dans la vie de couple, et surtout dans l’éducation morale des enfants. 4. Ce plafond de verre qui empêche toute promotion professionnelle quelles que soient votre expérience et votre compé- tence. 5. La nostalgie du pays et des siens, surtout quand la paix et l’économie se développent.
Pendant ce temps l’afrique, du moins, une certaine afrique est devenue l’Eldorado des investisseurs. on vient de partout pour chercher le cacao, le café, le coton, l’anacarde, l’or, le cuivre, la bauxite et le pé- trole. Quels paradoxes ? Pour le cas de la cote d’ivoire, pendant que Daloa, anyama et abobo se vident de leur jeunesse, les jeunes entrepreneurs chinois, turcs, marocains, européens débarquent à abidjan. L’aéroport d’abidjan, enregistre au moins trois vols quotidiens en provenance d’Europe et d’asie et en majorité des hommes d’affaires à la recherche d’opportunités.
En 2017, l’aéroport d’abidjan a enregistré plus de 2000 000 de visiteurs. QUELS PARADOXES ? Que font les collectivités locales pour aider ces braves femmes qui vendent toute l’année sous le vent, la pluie et la poussière ? Que font nos autorités pour ces courageux entrepreneurs de nos garages et de « la casse » dont les lieux de travail sont maintenus dans la précarité perpétuelle. Ils se déplacent avec leurs outils de travail comme des mendiants professionnels. alors qu’il suffit tout simplement de les installer dans des lieux sécurisés avec accès à l’eau, l’électricité, le téléphone et des routes carrossables toute l’année.
Que fait-on pour tous ces jeunes balanceurs, chauffeurs de gbakas qui transportent les millions de passagers afin qu’ils puissent espérer mieux un jour ou l’autre? Au plan individuel, que faisons-nous pour exploiter les opportunités à portée de main ? Que faisons-nous pour encourager nos sœurs et frères qui se débrouillent pour vivre de leur labeur sans tendre la main ? au lieu de rester à abidjan, bon an mal an, que faisons-nous pour améliorer le cadre de vie de nos parents restés au village ? Dans un cas comme dans l’autre, notre responsabilité individuelle et collective est engagée. En un mot comme en cent, l’Etat ne peut pas tout faire. son rôle principal est de créer un cadre d’épanouissement des citoyennes et des citoyens. Et à chacun et chacune d’en profiter largement et intelligemment. A la semaine prochaine in cha Allah
Par fatim djamila