Avec un vote de 152 Etats pour, 5 contre et 12 abstentions, l’Assemblée générale a approuvé un projet de résolution réaffirmant l’attachement de l’ONU au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté plus il ya plus d’une semaine par plus de 160 pays à Marrakech, au Maroc.
le Pacte est le premier accord mondial à tirer parti des avantages de la migration et à protéger les migrants. Le document comprend 23 objectifs, parmi lesquels des mesures contre la traite des personnes et la séparation des familles.
Le Secrétaire général de l’ONU a salué le soutien à l’accord. Dans un communiqué, il a rappelé que le Pacte n’était pas juridiquement contraignant et réaffirmait les principes fondamentaux de la communauté mondiale, y compris la souveraineté nationale et les droits de l’homme universels, ouvrant la voie à des actions humaines et sensées en faveur des pays d’origine, de transit et de destination, ainsi que des migrants eux-mêmes.
« [Le Pacte …] exige une plus grande solidarité avec les migrants en situation de vulnérabilité extrême et d’abus ; souligne la nécessité d’anticiper les tendances futures, des marchés du travail aux effets du changement climatique ; et souligne qu’il est impératif de concevoir davantage de canaux légaux pour la migration, ce qui contribuerait également à lutter contre la traite et l’exploitation », a déclaré António Guterres.
Selon le chef de l’ONU le leadership sera désormais cruciale pour « donner vie au Pacte » et pour éviter les mythes et les discours désobligeants qui « sont devenus trop fréquents ».
« Le réseau des Nations Unies pour les migrations nouvellement créé est prêt à soutenir les États membres et tous nos partenaires alors que nous nous efforçons ensemble, dans un esprit de respect et d’objectif commun, de faire en sorte que les migrations bénéficient de tous », a expliqué M.Guterres.
Il espère également que les pays qui ont choisi de rester en dehors du processus pourront voir la valeur du Pacte à l’avenir et se joindre au projet de coopération.
A Marrakech, le Pacte a été rejeté par dix pays : l’Australie, l’Autriche, la Hongrie, Israël, la Slovaquie, la Pologne, la Lituanie, la République dominicaine, la République tchèque et le Chili. Les cinq pays qui ont voté contre mercredi à l’Assemblée générale sont : les États-Unis, la Hongrie, Israël ,la Pologne, et la République tchèque. L’Algérie, l’Australie, l’Autriche, la Bulgarie, le Chili, l’Italie, la Lettonie, la Libye, le Liechtenstein, la Roumanie, la Suisse et Singapour se sont abstenus. Dix autres pays, dont la République dominicaine et la Slovaquie, n’ont pas assisté au vote.
Qui peut s’opposer, par exemple, aux lignes directrices qui renforcent la lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes?
La Présidente de l’Assemblée générale, Maria Fernanda Espinosa, a rappelé à tous les États l’importance d’un soutien global au Pacte.
Elle a souligné que les 23 objectifs du Pacte contiennent des principes directeurs qui réaffirment la souveraineté des États, la protection des droits de l’homme et l’impact positif de la migration sur le développement durable, la perspective de genre, l’intérêt supérieur de l’enfant et l’approche multisectorielle.
« Qui peut, par exemple, être contre les lignes directrices qui renforcent la lutte contre le trafic illicite de migrants et le trafic d’êtres humains. Je suis convaincu que nous voulons tous éradiquer ce fléau qui touche également plus durement les femmes et les filles », a déclaré la Présidente.
Mme Espinosa a également affirmé que l’approbation du Pacte par l’Assemblée générale permettrait de réduire les vulnérabilités en matière de migration, de répondre aux besoins des communautés d’origine, de transit et de destination et de lutter contre la rhétorique négative à l’encontre des migrants, ainsi que la discrimination.