Il n’aura fallu que quelques mois à Mina Zaki, une écrivaine australienne très attachée à sa terre natale, l’Afghanistan, en proie à une nostalgie irrépressible à sa seule évocation, pour devenir le nouveau visage rafraîchissant du Parti libéral d’Australie (Libs) et, qui sait, peut-être même sa future étoile montante…
Alors que se profilent à l’horizon des élections fédérales qui redessineront les contours de la monarchie constitutionnelle de l’autre bout du monde, en renouvelant les 151 sièges de sa Chambre des représentants, cette néophyte en politique a fait une percée fulgurante et d’autant plus remarquable au sein du parti de Scott Morrison, l’actuel Premier ministre du pays.
« Je suis une femme, je suis musulmane, je suis une migrante et j’ai reçu un soutien massif de la part du Libs. J’aimerais donc contribuer à changer le discours sur le parti libéral, car il n’est pas ce que d’aucuns affirment qu’il est », clame Mina Zaki devant tous les micros qui se tendent vers elle, galvanisée par le plébiscite interne qui, jeudi soir dernier, l’a désignée comme la candidate idéale pour briguer un siège au Parlement australien. Un jeudi soir qui fut, en quelque sorte, son grand soir… celui de son investiture incontestable et incontestée.
« Le parti a considéré que Mina avait toutes les qualités requises pour porter haut ses couleurs. Elle est mue par de fortes convictions et très opiniâtre, elle saura se battre pour défendre nos valeurs et notre programme au cours de la campagne électorale de 2019, à Canberra », a déclaré le sénateur Zed Seselja, l’un de ses soutiens les plus enthousiastes.
Critiqué pour faire des entorses à la parité, le Parti Libéral australien semble avoir trouvé en Mina Zaki sa parfaite égérie, symbolisant à la fois sa volonté de promouvoir des femmes de qualité, d’où qu’elles viennent et quelle que soit leur religion, et par là même son ouverture à la diversité culturelle et cultuelle.
« Mon objectif principal sera de lancer un défi aux deux autres partis », a lancé crânement la nouvelle venue dans l’arène politique lors de son tout premier point presse. Mina Zeki, qui mesure tout le chemin parcouru depuis son arrivée en Australie, il y a plus de 30 ans de cela, se souvient non sans émotion que lorsqu’elle était enfant, elle aimait accompagner son grand-père sur les marchés pour distribuer des tracts… du Parti Libéral. Autant dire que sa trajectoire était toute tracée !
Aussi est-ce animée d’une farouche détermination que cette mère de famille, très attentive à l’éducation de ses trois enfants, a enfourché son cheval de bataille : l’accès à la santé et aux soins pour tous, notamment pour les personnes les plus vulnérables, que ce soient les grands aînés de la nation ou les familles les plus nécessiteuses.