Accro aux tweets intempestifs, provocateurs, lourdingues et fielleux, à son image, Donald Trump prend un malin plaisir à jeter de l’huile sur le feu sur son réseau social préféré, de jour comme de nuit. Et peu lui importe de désacraliser chaque fois un peu plus la fonction présidentielle !
Ce n’est pas son ennui qu’il trompe en cliquant frénétiquement sur son clavier (quoique…), mais c’est plutôt sa soif de vengeance qu’il assouvit, en l’occurrence à l’encontre des migrants venus du Mexique et des musulmans du terroir qui, ne lui en déplaise, sont ses concitoyens.
Ce sinistre fossoyeur de la paix, en Amérique comme au Proche-Orient, a récemment dégoupillé une nouvelle grenade sur Twitter, qui a provoqué une forte déflagration émotionnelle dans la communauté musulmane américaine, et au-delà.
« Éleveur de frontières : Nous avons trouvé des tapis de prière ici. C’est irréel. Examinateur de Washington : des personnes viennent de nombreux pays de la frontière méridionale, dont certaines réservent une grande surprise », a tweeté Donald Trump avec un cynisme sans nom. En insinuant perfidement que les « terroristes islamistes » étaient aux portes du pays, à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, en train d’infiltrer les rangs des migrants, celui-ci a cherché à faire frémir dans les chaumières.
Scandalisés, les internautes se sont massivement insurgés contre cette énième flèche empoisonnée « raciste » décochée depuis la Maison Blanche. De ce déluge de condamnations a jailli une contre-offensive, chacun y allant de son tweet cinglant, corrosif, indigné et exhortant à ne pas s’en laisser conter par l’artisan des peurs de Washington et sa rhétorique haineuse.
« Est-ce que vous diriez cela à propos de mon chapelet ? Non, bien sûr. Pour vous, «un tapis de prière», c’est comme une arme à feu ou un sac de cocaïne, cela signifie « musulman » et « musulman » signifie « criminel ». # MyPrayerRug … », s’est emporté Ahmed Rehab, le directeur du Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR) à Chicago et grand initiateur de la contre-attaque virtuelle.
Son tweet outré, qui a renvoyé Donald Trump à sa démagogie de caniveau et sa politique funeste de la bouc-émissarisation, a donné le ton de la campagne au titre tout trouvé : « #Mon tapis de prière ».