Mouhammad (saw) démontra par son comporte- ment qu’il était l’homme le plus véridique et le plus honnête de son temps. Il était orphelin et pauvre lorsqu’il se lança dans le commerce aux côtés de son oncle. Mais, en très peu de temps, grâce à son honnêteté et sa droiture dans les transactions, il se forgea une excellente réputa- tion et gagna le respect des gens. Tout Mecquois, riche ou pauvre, le désignait par As-Sadîq (le Vé- ridique) et Al-Amin (le Loyal). Lorsque Mouham- mad (saw) était encore un jeune adulte, la Kaaba fut reconstruite. Les diverses tribus mecquoises se disputèrent l’honneur de reposer la Pierre Noire à sa place dans la Kaaba. Ils décidèrent donc de demander l’arbitrage de la première per- sonne se rendant à la Kaaba le lendemain matin. Mouhammad (saw) fut le premier arrivé ce matin- là ; lorsque les gens le virent, ils se félicitèrent que ce soit le Véridique et le Loyal qui tranche dans cette affaire. Il plaça donc la Pierre Noire sur sa cape et en donna une extrémité à chacune des tribus de manière à ce qu’elles puissent toutes contribuer au transport et à la repose de la Pierre Noire, qu’il relogea à sa place lui-même. Un jour, alors que les notables de Quraysh étaient réunis et parlaient de lui, An-Nadr Ibn Ala- Hârith, l’un des hommes les plus expérimentés parmi eux, prit la parole : « Ô Quraysh ! Vous n’avez pas été capables de trouver un plan pour faire face à la calamité qui est tombée sur vous !
Mouhammad (saw) a grandi sous vos yeux de- puis son enfance. Il était le plus aimé, le plus hon- nête et le plus loyal parmi vous. Maintenant qu’il a atteint sa maturité et qu’il vous a présenté ces choses, vous le qualifiez de sorcier, de devin, de poète et de fou. Par Allah ! J’ai entendu son mes- sage, il n’est rien de tout cela. Une calamité est bel et bien tombée sur vous. »
Un jour, le Prophète (saw) rassembla les Qu- raysh près du mont Safa et leur demanda : « Ô Quraysh ! Si je vous disais qu’une armée mar- chait sur nous par deça ces montagnes, me croi- riez-vous ? » Il répondirent en chœur : « Oui, nous ne t’avons jamais entendu mentir. » Tous les Mecquois, sans exception, témoignèrent ainsi de sa véridicité et de son honnêteté car il avait toujours vécu parmi eux d’une manière irrépro- chable pendant quarante ans. Néanmoins, la plu- part d’entre eux refusaient d’admettre qu’il fût le Messager de Dieu (saw) !
Il avait mené parmi eux une vie de pureté et de vertu, chose que même ses ennemis jurés recon- naissaient. Ils savaient qu’il était l’homme le plus honnête et le plus véridique qui soit. C’est pour- quoi le Noble Coran les invita à examiner sa vie et à réfléchir. Comment pourrait-il mentir sur le compte de Dieu, lui qui n’avait jamais menti sur le compte d’un être humain ?
Lorsque l’Empereur byzantin Héraclius reçut une lettre du Prophète(saw) l’invitant lui et son peuple
El Hadj Imam Al Imam Méité
à embrasser l’islam, il fit venir les commerçants arabes qui étaient de passage dans la région. Il interrogea leur chef, Abou Sufyan : « Avez-vous jamais entendu Mouhammad (saw) proférer un mensonge avant qu’il prétende être un prophète ? » Il répondit par la négative. Il dit alors : « Je vous ai demandé s’il avait jamais menti, vous m’avez affirmé que non. Je suis persuadé que s’il était capable de dire des mensonges sur le compte de Dieu, il ne se serait pas privé d’en dire sur le compte des hommes. » Héraclius l’interro- gea alors sur le comportement général du Pro- phète (saw) et sa conduite avec les gens. Abou Sufyan répondit : « Mouhammad (saw) est né dans une famille noble. Il est honnête et véridique et n’a jamais rompu un engagement. Il enjoint ses disciples à n’adorer qu’un Dieu Unique et à ne prier que Lui. Il prêche la douceur, la piété et la tolérance envers chacun et le nombre de ses dis- ciples ne cesse de croître. »
Les païens de le Mecque, bien qu’ils rejetassent l’appel de Mouhammad (saw) à l’islam, ne confiaient leurs biens qu’à lui lorsqu’ils partaient en voyage, si bien que lorsqu’il fuit la Mecque pour Médine, il dut demander à son cousin `Alî de rester pour restituer les dépôts qu’on lui avait confiés. Loyal envers tous, il n’aurait jamais gardé pour lui un seul sou appartenant à ses en- nemis.