Doté d’une capacité de mémorisation exceptionnelle qui n’a d’égal que sa grande humilité, le Libanais Nader Mahmoud Kouja, 21 ans, n’impressionne pas seulement ceux qui l’approchent et le côtoient. Il les émeut aussi profondément.
En effet, ce jeune hâfiz talentueux, qui se sent investi depuis l’adolescence d’une mission de la plus haute importance, celle de gardien de la mémoire coranique, réussit à s’en acquitter magnifiquement, en dépit du mal qui le ronge et le contraint à vivre avec un seul poumon.
C’est à l’âge de 14 ans, dans la mosquée située à proximité de son domicile où des cours d’apprentissage du Coran étaient dispensés quotidiennement, que le jeune garçon qu’il était alors s’est pris de passion pour l’étude du Livre saint de l’islam.
Trois ans plus tard, à force de persévérance, de courage et en faisant preuve d’une extrême rigueur, il était capable de réciter par cœur et à haute voix tous ses versets, en surmontant, sans jamais se plaindre, la douleur respiratoire que cet exercice de haut vol lui occasionnait.
« Mes professeurs de Coran m’ont été d’une grande aide et le soutien de mes parents fut précieux. Sans eux, je n’aurais pas pu accomplir cette mission sacrée. Ils m’ont tous encouragés à réaliser mon rêve, malgré mon handicap. Ils étaient heureux et fiers à la fois », a expliqué ce fils et élève plein de gratitude, qui préfère jeter un voile pudique sur les efforts colossaux qu’il a dû déployer pour poursuivre sa passion.
Virtuose parmi les virtuoses, Nader Mahmoud Kouja force aujourd’hui l’admiration générale partout où il passe et psalmodie le Noble Coran, au point de faire oublier qu’il n’est pas un hâfiz comme les autres…
Il y a quelques jours, il a relevé un nouveau défi de taille avec une maestria qui a subjugué son auditoire. Pour sa première participation à une compétition de premier plan, il a eu l’insigne honneur d’entrer dans la cour des grands, en représentant le Liban à la 23ème édition du concours international de mémorisation du Saint Coran, à Dubaï.
« C’est un réel privilège et un rêve de participer à un concours aussi prestigieux et de rencontrer un si grand nombre de mémorisateurs du Coran. 90 au total cette année !», s’est exclamé, émerveillé, Nader Mahmoud Kouja, en précisant que, jusqu’à présent, il s’était illustré dans trois compétitions nationales dans son pays.
« Je reconnais qu’aller au bout de cette compétition et me mesurer à des mémorisateurs chevronnés, c’est un immense challenge pour moi », a-t-il confié quelques heures avant de monter sur scène. « Mais c’est une mission sacrée que je dois accomplir, même avec un seul poumon et malgré mes problèmes respiratoires. C’est un immense honneur que d’être en mesure de mémoriser les paroles d’Allah, le Tout-Puissant et l’Omniscient », a-t-il ajouté, visiblement ému, alors qu’une certaine anxiété d’avant course l’envahissait.
A tout juste 21 ans, Nader Mahmoud Kouja est non seulement un prodigieux gardien de la mémoire coranique, mais il dirige aussi la prière dans les mosquées de Tripoli, sa ville natale, et aspire à approfondir ses connaissances en matière de charia, afin de devenir un « érudit musulman compétent », selon ses propres termes.
« L’apprentissage du Coran a considérablement stimulé ma mémoire. Mes résultats scolaires s’en sont ressentis et cela m’a valu le respect des gens », a-t-il encore souligné.
Si vous demandez à ce jeune hâfiz libanais au cœur pur, qui s’éclaire à la lumière du Noble Coran, de parler de sa maladie et de ses souffrances, il éludera alors consciencieusement la question pour évoquer l’essentiel à ses yeux : « Je crois et j’applique à la lettre ce que le Prophète Muhammad (saws) a dit : Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Coran et l’enseigne aux autres ».
Sa belle prestation à Dubaï