«John Olukayode Fayemi de l’APC, [qui] a satisfait aux exigences de la loi et remporté le plus grand nombre de voix, est déclaré comme le Gouverneur élu d’Ekiti». Les résultats annoncés ce dimanche 15 juillet par l’INEC, la commission électorale du Nigéria, sont sans appel.
Les 197. 459 voix raflées par Kayode Fayemi lui ont permis de battre son rival Kolapo Olusola du PDP, qui a recueilli 178. 121 voix. Sa victoire a un arrière goût de revanche puisque quatre ans plus tôt, Kayode Fayemi été défait par le gouverneur sortant Ayodele Fayose.
Buhari surfe sur la victoire de Kayode Fayemi
«Je veux féliciter le Dr John Kayode Fayemi pour avoir gagné l’élection au poste de gouverneur de l’Ekiti. Ces félicitations s’adressent également à notre grand parti, l’APC, pour sa victoire remportée de haute lutte après une campagne digne», s’est empressé de relever Muhammadu Buhari, le président nigérian.
L’élection de cet ancien ministre des Mines qui intervient à quelques mois de la présidentielle 2019, sonne comme une répétition générale avant la Course pour le fauteuil à l’Aso-Rock-Villa. L’écart de voix fournit peut-être une indication de la carte de l’élection à venir dans six mois et pour laquelle Muhammadu Buhari est candidat.
En raflant cet Etat majoritairement Yoruba, Muhammadu Buhari qui appartient à l’ethnie, progresse dans le réservoir électoral de ce groupe ethnique. Avec l’Etat de Lagos, le poumon économique dont il a déjà le soutien de Bola Tinubu, le président nigérian sait très bien que l’élection se jouera dans les Etats du Sud à dominance Yoruba dont il doit convaincre l’électorat.
L’achat de voix, un danger pour la présidentielle 2019 ?
Plus loin, l’élection de John Kayode Fayemi donne aussi un avant-goût pas très glorieux de ce que sera la présidentielle. Plusieurs observateurs et médias locaux ont dénoncé un achat de voix dans un système de «billet de banque contre vote» mis en place par tous les partis à la course pour le Gouvernorat tant convoité. «Je pense malheureusement que cela fait partie du système. Avant les gens bourraient les urnes. Mais c’est devenu plus difficile et maintenant certains recourent à l’argent pour influencer les gens», regrette Sentell Barnes, du groupe américain pro-démocratie International Republican Institute, cité par l’AFP.
La crainte se trouve désormais dans le fait que ce système d’achat de conscience soit reconduit par un APC, miné par les dissensions internes. Ce serait paradoxal puisque Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille. Une posture qui lui a valu d’être désigné champion de l’Union africaine (UA) en la matière. Un titre qui devra lui servir pour sauver la démocratie nigériane de sa mise à l’épreuve.
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