La grande majorité des études entreprises dans le monde affirment que c’est dans les premières années de la vie que la personnalité de l’enfant se forme et que s’épanouissent ses dispositions individuelles.
Ainsi, l’enfant suite à ses contacts avec le milieu dans lequel il acquiert des réactions et des réflexes face aux diverses influences extérieures qui l’entourent; si bien que la moitié de ses réactions vont dès cette période s’installer et se stabiliser jusqu’à la fin de sa vie. Il est bien évident que les valeurs comportementales positives ou négatives qui imprègnent le milieu familial jouent un rôle actif et déterminant dans la manière dont l’enfant va entretenir ses rapports avec autrui. Les études menées dans le domaine de l’éducation établissent que l’image de soi que se constitue l’enfant depuis sa plus tendre enfance influe le regard qu’il portera sur lui-même durant toute sa vie. Ainsi, s’il se constitue une image négative vis à vis de ses capacités et sa place au sein de la famille – par exemple, s’il ressent qu’il n’a aucun rôle défini à jouer dans le cadre familial ou qu’il n’attire l’attention de personne ou bien encore que son existence ou son inexistence est équivalente pour les autres – il va se forger une image négative de lui-même au sein de la société. Il va donc en conséquence affirmer son existence en utilisant des moyens compensatoires comme la violence, la hargne ou en ayant des comportements inadéquats. Par contre, si au sein de la famille il reçoit une attention vigilante, de l’affection et si on le considère et le respecte comme une personne à part entière, et enfin qu’on l’encourage, il va se constituer une image positive de luimême. Et par la même occasion, ses qualités et ses potentialités vont s’épanouir. Il va alors ressentir en lui-même une énergie qui va rayonner sur toute sa personnalité et qui va lui permettre de jouer un rôle actif au sein de la famille, puis à l’école et plus tard dans sa voie professionnelle et sociale. Le rapport établi par Calman a fourni des conclusions sur ces recherches en matière d’éducation, confirmées par les recherches du conseil consultatif pour l’éducation en Angleterre; elles sont les suivantes: 50% de l’intelligence des adolescents âgés de 17 ans se forme entre la période de formation du fœtus et l’âge de 4 ans; 50% des acquisitions scientifiques chez les jeunes de 18 ans s’effectuent dès l’âge de 9 ans. On peut dès l’âge de 2 ans pronostiquer 33% des capacités mentales, comportementales et affectives de l’enfant; ce pourcentage atteint 50% à l’âge de 5 ans. Une autre étude complémentaire de celles-ci ajoute que la manière de parler avec les enfants au sein de la famille influe dans une grande mesure leur compréhension des notions de récompense et de châtiment et les différentes valeurs comportementales; elle influe également sur les concepts qu’ils utilisent sur les concepts qu’ils utilisent, sur leur morale et sur la façon dont ils voient leur propre rôle. C’est pour toutes ces raisons que l’Islam a entouré l’enfant d’une grande vigilance et ce, dès les premiers jours de sa naissance; il a recommandé par exemple de prononcer la profession de foi (chahada) dans les oreilles du nouveau-né, de l’habituer à glorifier Allah, à accomplir la prière pour se rappeler de Ses bienfaits et à Le remercier. Tout ceci, afin que sa personnalité se forme et se constitue religieusement, qu’il parvienne à une certaine stabilité du point de vue comportemental et que se constitue les bases intellectuelles de son âme. On rapporte de l’Imam Sadiq(P): cette parole du Prophète (saw): “Que celui d’entre vous qui a un nouveau-né fasse l’appel à la prière dans son oreille droite et l’Iqama dans son oreille gauche; cela constituera une protection contre Satan le réprouvé.” Avoir un enfant bon et pieux jouissant d’une personnalité équilibrée et ayant des comportements convenables, est considéré par l’Islam comme l’un des acquis les plus importants de l’homme dans cette vie, comme il est rapporté du Prophète (saw) : “Un des éléments du bonheur de l’homme est d’avoir un enfant bon et pieux.” et encore: “L’héritage que le croyant laisse pour Allah après sa mort est un enfant bon et pieux qui implore le pardon de Dieu pour lui.” L’Islam s’est préoccupé des jeunes générations et a encouragé à aimer les enfants et a incité les croyants à faire des invocations répétées pour demander le “bonheur” d’avoir un enfant bon et pieux, jouissant d’une solide constitution physique. On rapporte également de l’Imam Baqir (s): ce propos adressé à l’un de ses compagnons: “Lorsque tu désires avoir un rapport avec ta femme dit: Allah accorde-moi un enfant, fais qu’il soit pieux et sans défaut physique ou moral et fais qu’il ait une fin heureuse.” La preuve de l’étendue de la responsabilité des parents en matière d’éducation et l’importance qu’attache l’Islam à cette dernière est exprimée dans cette parole d’Allah : “Ô vous qui avez cru! Préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont le combustible sera fait d’hommes et de pierres.” (Coran, S 66, v.6) Dans ce verset de portée générale on peut trouver entre autres, l’affirmation de la responsabilité des parents envers leurs enfants, de même qu’y est établi leur responsabilité envers eux-mêmes. Ce sont les parents qui sont responsables de l’éducation de l’enfant, qui doivent lui inculquer la doctrine de l’unicité, les valeurs morales, l’attitude à avoir envers Allah – qu’Il soit glorifié – afin de le protéger de l’égarement, du malheur et de la déviation.
El Hadj Imam Al Imam Méité