Les mérites de mois d’Allah (swa)
C’est le premier mois lunaire du calendrier hégirien, il a été marqué par plusieurs événements majeurs de l’histoire musulmane ; il y a eu l’hégire du prophète le 1er jour de muharam, la recommandation du prophète de jeûner le 10ème jour, celui de Achoura.
Premier mois de l’année
Par Sa miséricorde et Sa sagesse, Allah a prescrit les rituels musulmans et les a organisés de manière à ce qu’ils correspondent à des moments et périodes bien déterminés dans l’année. Nous ne pouvons pas rester insensibles et insouciants quant à la période où intervient le pèlerinage. En effet, c’est durant le dernier mois de l’année lunaire, celui de Zul Hijja, que Dieu donne la possibilité à toute personne désireuse de se racheter de ses péchés, de se rendre à la mosquée sacrée de La Mecque afin de se voir pardonné. Le prophète, paix et salut sur lui, nous dit dans ce sens : « Celui qui accomplit le pèlerinage sans proférer de paroles obscènes, ni commettre d’actes indécents, sort de son pèlerinage aussi pur que le jour de sa naissance » Bukhari. Le mois de Zul Hijja compte également en son sein, les jours les plus bénis de l’année, ceux par lesquels Allah a juré dans le saint coran lorsqu’Il dit dans la sourate Al Fajr : «Par l’Aube! Et par les dix nuits ! » s.89-v1/2. Le prophète définit de manière explicite le mérite de ces jours : « Il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah – exalté soit-Il – et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours. » Tabarani. En jeûnant le jour d’Arafat, neuvième des dix jours, celui où Allah nous garantit « d’effacer les péchés de deux années: l’année passée et celle à venir » Muslim, le fidèle a une fois de plus la chance de se repentir. Le mois de Muharram est alors l’occasion pour tout un chacun de se remettre en question, engager de nouvelles résolutions et réformes dans sa vie religieuse afin que l’année qui débute soit meilleure que la précédente. Ainsi l’idée d’évolution et de progression spirituelle pourra alors être effective. Cette idée de révision de soi même est indispensable pour l’épanouissement moral. Le compagnon Umar Ibn Al Khattab avait l’habitude de dire : « Jugez vous avant que l’on vous juge ».
Le jour d’Achoura
Achoura vient du mot (‘acharah), c’est le nombre dix en arabe. Il correspond au dixième jour du mois de Muharram. C’est un jour de victoire et de triomphe dans l’histoire des religions. En effet, c’est dans ce jour qu’Allah secourut ses prophètes et messagers dans les moments les plus difficiles de leur prédication. En arrivant à Médine, le prophète, paix et salut sur lui, constata que les juifs jeûnaient ce jour, il les interrogea alors sur les raisons de ce jeûne. Ils répondirent que c’est un grand jour durant lequel Allah sauva Moussa (Moïse) et son peuple de l’armée de Pharaon et qu’ils le jeunaient en guise de remerciement. Le prophète leur dit alors « Nous sommes plus digne de Moïse que vous » et instaura non seulement le jeûne d’Achoura mais recommanda également de jeûner le neuvième et onzième jour. Selon Abu Qatada, le messager d’Allah, paix et salut sur lui, dit : « je jeûne le jour d’Achoura dans l’espoir qu’Allah pardonne les péchés de l’année écoulée » Muslim. Avant la prescription du jeune du mois de ramadan, le jeune d’Achoura fut obligatoire. Une fois le jeune de Ramadan prescrit, Achoura devint alors facultatif mais très recommandé au vu des mérites qu’il renferme. Le Prophète a dit également : « Si je suis toujours vivant l’année prochaine, je jeûnerais le neuvième jour de Muharram. » (Rapporté par Mouslim). Dans une deuxième version : « Jeûnez un jour avant ou un jour après, faites le contraire de ce que font les juifs.»
Il est donc souhaitable pour le musulman de jeûner le neuvième, le dixième et le onzième jour de Mouharram afin d’obtenir les mérites suivants :
Premièrement : Il lui sera inscrite la récompense du jeûne d’un mois complet, car chaque bonne action a dix fois sa récompense. De plus, le Prophète jeûnait trois jours chaque mois et ordonnait de le faire.
Deuxièmement : Le jeûne de ce mois est le meilleur après celui de Ramadan, comme l’indique le hadith précité.
Troisièmement : Faire le contraire des juifs, en jeûnant le neuvième, le dixième et le onzième jour.
Quatrièmement : Suivre l’exemple du Prophète, car il l’a jeûné et a ordonné de le jeûner, comme l’a rapporté Al-Boukhari et Mouslim d’après Ibn ‘Abbâs.
Cinquièmement : Il expie les péchés d’une année complète conformément au hadith susmentionné.
Quant au jeûne en lui-même, sa récompense n’est pas fixée, ni limitée, le Prophète a dit : « Toutes les bonnes œuvres du fils d’Adam sont démultipliées du simple au décuple, jusqu’à sept cents fois, dit Allah exalté soit-Il, sauf le jeûne, qui M’appartient et J’en octroie la rétribution ; (le serviteur) y abandonne son désir, sa nourriture et sa boisson pour Moi. »
Notons que le mois de mouharam est un mois sacré durant lequel Allah multiplie la récompense des bonnes actions. Il serait dommage de passer à côté de toutes les miséricordes disposées au croyant à l’occasion de ce mois. Grâce au jeûne du jour d’Achoura, Allah nous offre la chance de débuter l’année de la meilleure des façons.
Soumahoro Aboubacar