Quelques jours après le massacre survenu dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, l’émotion est toujours aussi grande. Ce vendredi 22 mars, soit une semaine jour pour jour après l’attentat, l’appel à la prière a été diffusé dans tout le pays, suivi par deux minutes de silence.
En hommage aux 50 musulmans tués par un terroriste, un suprémaciste blanc, les néo-zélandais se sont déplacés en masse pour assister à la prière qui a eu lieu dans un parc situé devant la mosquée al-Noor qui fut visée en premier le 15 mars dernier par le tueur.
En présence de la première ministre, Jacinda Ardern, le chef religieux a entamé son prêche au terme de l’émouvant appel à la prière, suivi de deux minutes de silence.
« Je regarde dehors et je vois l’amour et la compassion dans les yeux de milliers de Néo-Zélandais et d’êtres humains à travers la planète », a lancé Gamal Fouda, l’imam de la mosquée al-Noor depuis sa tribune.
Et d’ajouter : « Ce terroriste voulait diviser notre Nation au nom d’une idéologie maléfique (…) Mais, au contraire, nous avons montré que la Nouvelle-Zélande était indivisible ».
Depuis une semaine, les Néo-Zélandais ont multiplié les signes de compassion vis-à-vis de la communauté musulmane du pays, ils ont participé à des veillées et ont témoigné leur solidarité en posant des milliers de fleurs devant les deux lieux de culte endeuillés.
Tous les jours jusqu’à ce vendredi encore, des habitants allaient embrasser leurs voisins musulmans pour les soutenir dans cette terrible épreuve.
C’est à 13h30 heure locale ce vendredi que le muezzin a lancé l’appel à la prière, écouté par les milliers de personnes rassemblées dans le Parc Hagley. L’Adhan a été relayé par les télévisions, les radios ainsi que de nombreux sites internet.
Des Néo-zélandaises, dont la première ministre et plusieurs policières ont recouvert leurs cheveux d’un foulard en signe de solidarité avec la communauté musulmane.
Certaines d’entre elles ont publié des photos d’elles voilées sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #HeadScarfforHarmony (Foulard pour l’harmonie).
« Je le porte pour prendre conscience de la terreur que les musulmans ressentent chaque jour, en s’inquiétant pour leur propre sécurité », a dit à l’AFP Kirsty Wilkinson venue dans le Parc Hagley avec deux femmes également voilées.
« Le message que je veux adresser est que la haine ne peut pas l’emporter », a-t-elle ajouté.
De leur côté, les Bickers recouverts de tatouages, cadres entreprise, enfants et personnes âgées, se sont rassemblés pour le haka. Un rituel qui commence par des paroles qui veulent dire : « Je vis ! Je meurs ! ».
Le haka n’a pas seulement pour objectif d’intimider, il est une cérémonie de deuil où l’émotion est présente.
Un célèbre gang de motards s’est joint aux enfants pour exécuter le rituel à l’attention des proches des victimes, rassemblés près de l’hôpital de Christchurch. D’autres haka ont été organisés à travers tout le pays, mais aussi en Australie.