Imam Berté Mohamed Lamine de la mosquée An-Nour Koumassi 05 : « Le muezzin représente un maillon essentiel dans la mosquée. Il en est le manager général. »
C’est à l’occasion du séminaire de formation des muezzins de Koumassi qui s’est tenu le samedi 25 décembre 2021, que l’imam, Berté Mohamed Lamine, manager général du Comité d’organisation du Cosim communal nous a accordé un entretien. Avec lui, nous découvrons les diverses fonctions du muezzin et l’importance de celui-ci
Islam info : À quelle occasion a été organisée cette cérémonie ?
Berté Mohamed Lamine : Cette cérémonie est organisée dans le but de rassembler les muezzins de Koumassi, afin qu’ils se connaissent, qu’ils puissent s’entraider et se former sur le plan spirituel et moral pour remplir leurs missions consistant à appeler les fidèles mais aussi d’organiser la mosquée.
I. I. : Qu’est-ce qui a motivé votre structure à initier cet événement ?
B. M. L. : Il faut savoir que le Cosim est organisé ; les imams, eux aussi, sont organisés, et tous ceux-là, à travers leurs structures, connaissent leurs différentes missions. Mais si les collaborateurs des imams n’ont aucune idée de leur tâches, ce n’est pas convenable. Voilà donc entre autres éléments qui nous ont servis de motivation avec à la clé, l’instruction des muezzins pour qu’ils se rendent compte de leur travail au sein de la mosquée.
I. I. : D’après vous, quel est le rôle principal du muezzin dans la mosquée en particulier et dans la communauté plus généralement ?
B. M. L. : Son rôle réside essentiellement dans l’appel à la prière. En tant que tel, il interpelle les fidèles à venir effectuer les prières quotidiennes. Mais son rôle ne s’arrête pas là ; il organise la mosquée avant que l’imam n’arrive. Dès lors, il sert de manager général au sein de la mosquée. Voyez-vous, le rôle du muezzin pourrait être à l’image de l’apprenti « gbaka » (mini-car servant de transport humain). Comme l’apprenti — qui est l’intermédiaire entre les passagers et le chauffeur — le muezzin joue exactement le même rôle.
I. I. : Vous êtes à votre première édition ?
B. M. L. : Nous sommes à notre seconde édition de séminaire de formation des imams. Ce matin nous les parlons de leurs différents rôle, et cette après-midi, ce sera la formation sur la manière de prononcer l’Azzan’ (l’appel à la prière). C’est pour ne pas qu’il y ait des déformations, parce que la langue arabe, quand elle n’est pas prononcée convenablement, ça donne un autre sens.
I. I. : Quelles leçons tirez-vous après la première édition ?
B. M. L. : La première édition s’est bien déroulée. C’était en mois de Ramadan, et nous avons par la suite fait des réunions régulières, parce qu’une structure sans réunion est appelée à mourir. Alors nous menons des réunions qui rassemblent les muezzins qui viennent présenter leurs problèmes afin, qu’ensemble, nous puissions les résoudre dans la mesure de notre possible. Aujourd’hui on a pu régler leurs problèmes, ils ont tous des cartes de muezzins et c’est déjà important auprès de l’administration et autres. Nous continuons de nous former, car la formation n’est n’a pas de limite aussi bien chez l’imam que chez le muezzin. Et disons-le, un muezzin qui ne sait pas lire le Saint Coran, c’est véritablement un problème. Alors il doit apprendre tout cela : à être spirituel, et à être capable de relayer l’imam en cas d’absence…
I. I. : Quel message vous avez à l’endroit des muezzins et de toute la communauté musulmane ?
B. M. L. : Allamdoulilah rabbi Allamine. C’est de dire à tous les musulmans d’avoir un autre regard sur les muezzins, car, comme on l’entend assez souvent, le muezzin est celui qui court après les sacrifices. Mais en fait, le musulman a un rôle très très important. C’est vraiment un organisateur de la mosquée. Et donc, il doit être formé et être considéré comme un acteur clé dans la société, mais également dans la moquée. De la même manière qu’on arrive à donner quelque chose à l’imam, il faut qu’on le fasse également pour son collaborateur, c’est-à-dire le muezzin.
Yaya Cissé Sultane.